ARMÉNIE-AZERBAÏDJAN : DU JOURNALISME À LA PROPAGANDE

Les Arméniens, un peuple doux et tranquille...

Le 20 août 2021, Jean-Christophe Buisson, Rédacteur en Chef adjoint du Figaro Magazine, cosignait avec le photographe Antoine Agoudjian un article sur le conflit du Caucase « Les enclaves, ces territoires en terre étrangère. Karabakh arménien : opération survie. »

Que François Pupponi prenne des libertés avec l’Histoire pour s’attirer les bonnes grâce de son électorat arménien, que Renaud Muselier arrange à sa façon les réalités du conflit caucasien pour les mêmes raisons, disons que c’est de bonne guerre, cela fait partie de leur métier de politicien après tout, même si cela n’est pas très loyal.
Mais qu’un rédacteur en chef se contente de reprendre à son compte les arguments des extrémistes arméniens, alors il abandonne le terrain du journalisme pour celui de la propagande.

Certes la déontologie n’impose pas l’objectivité au journaliste, dans la mesure où même la science nous enseigne qu’on ne peut dissocier l’observateur de l’objet observé. Le journaliste voit non seulement avec ses yeux, mais aussi à travers le filtre de sa personnalité, de son expérience, et même de ses opinions, et nul reproche ne peut lui être fait pour cela. Ce qu’on lui demande c’est juste l’honnêteté. Et l’honnêteté lui interdit de tromper son lecteur, sciemment, ou simplement par négligence parce qu’il n’a pas suffisamment accompli son travail d’investigation.

Ne faisons toutefois pas de procès d’intention à ce journaliste. Il a peut-être été simplement abusé par un habile pathos. L’erreur fait partie du métier…

Quoiqu’il en soit, cet article est de nature à tromper le public. Revue point par point…

« La région du Karabakh est intégrée à l’Arménie depuis le IVe siècle avant JC. »
On n’insistera pas sur l’aspect puéril de l’affirmation. Outre le fait qu’elle est inexacte, puisque la région appartenait à l’Albanie du Caucase, et n’était pas peuplée d’Arméniens, si on veut remonter au IVème siècle avant JC pour tenter de justifier une situation présente, alors, il faut demander aux Français de se replier sur Lutèce, et restituer Alexandrie, Jerusalem et Istanbul aux Romains !
L’histoire du Caucase est claire. C’est l’Empire russe qui a incité, par le décret du 10 novembre 1724, les Arméniens à venir s’installer en masse dans cette région du Caucase, pour faire contre-poids aux empires concurrents ottoman et perse. Malgré cela, le Khanat du Karabakh a été, lors de son rattachement à la Russie en 1811, reconnu par celle-ci comme musulman et azerbaidjanais.

Jean-Christophe Buisson poursuit : « Sur les terres d’où les Azéris ont chassé les Arméniens (sic) … aucune information vérifiables – les journalistes n’y ont pas accès, mais des rumeurs et parfois des images inquiétantes : édifices chrétiens datant du Moyen-âge vandalisés ou détruits, installation de familles djihadistes en échange de leurs bons et loyaux services, travaux de construction de route avec des dalles volées aux tombes de cimetières arméniens… »


« L’armée azerbaïdjanaise est commandée par des généraux turcs et s’est appuyée sur des milliers de djihadistes syriens ».

Aucun observateur, ni journaliste n’a pu apercevoir le moindre mercenaire, aucun syrien n’a été pris dans les filets de l’armée arménienne. Et pour cause. Il n’y en a jamais eu. A l’heure où les autorités fustigent le complotisme, dès qu’il est question du Caucase, celui-ci va bon train. Comme si l’armée la plus puissante et la mieux organisée de la région allait s’embarrasser de mercenaires incontrôlables. Mais, comme le disait Goebbels, « Plus un mensonge est gros, plus il a de chances d’être crû ».
Ce qui est vrai, en revanche, car les prisonniers sont là pour le prouver, c’est que de nombreux étrangers, dont beaucoup de français, se sont battus dans les rangs de l’armée régulière arménienne. Des militants diront les uns… des fanatiques, diront les autres.


« Les journalistes n’ont pas eu accès au Karabakh ».

Ils y étaient ouvertement invités au contraire. Le problème, c’est qu’ils ne sont sont pas pressés pour aller voir ce qui se passait du côté azéri. Jugeant sans doute qu’il était plus vendeur d’évoquer les souffrances des arméniens, comme si les azéris ne s’étaient pas eux aussi trouvés sous les missiles arméniens frappant les quartiers civils, déchiquetés par les mines anti-personnel, pourtant interdites par la convention de Genève.

Liseron Boudoul

L’envoyé spécial d’un grand hebdomadaire parisien, présent sur la ligne de front du côté azerbaidjanais a lui aussi évoqué la présence des fameux mercenaires, tout en avouant aux responsables azéris qui l’avaient invités qu’il n’avait effectivement pas vu cette armée fantôme, mais que son article n’aurait pas été publié s’il n’en n’avait pas fait mention.
Quant à Liseron Boudoul, elle aussi envoyée par TF1 pour filmer, en vain, les mercenaires, elle a vu son reportage privé de replays, simplement parce qu’elle avait fait honnêtement son travail de journaliste. Elle fut ensuite l’objet de menaces de mort dans l’indifférence générale.


« Des édifices chrétiens datant du Moyen-âge ont été vandalisés ».

Si le rédacteur a (presque) l’honnêteté d’avouer que ce ne sont que des rumeurs. Il ne lui aurait pas été inutile de procéder à quelques vérifications. Il aurait alors constaté que d’une part les azerbaïdjanais n’ont jamais détruit d’édifices religieux, et que d’autre part, ce sont les arméniens qui, pendant leur 30 ans de présence au Karabakh, ont vandalisé des mosquées, mais aussi des théâtres, des musées, et également des monuments chrétiens orthodoxes, comme à Aghdam ou Khodjavend, dont l ‘église a été entièrement détruite par les forces arméniennes lors de l’occupation de la ville en 1992.

Eglise orthodoxe de Khojavend (Azerbaïdjan) détruite par l’armée arménienne en octobre 1992
Elle avait été construite en 1894

Par ailleurs, une grande partie des soi-disant églises arméniennes qu’il s’agirait de protéger sont d’anciennes églises chrétiennes orthodoxes transformées en églises arméniennes, après que les populations locales ont été chassées de leurs terres, comme l’église St Jean Baptiste de Choucha (voir ci-après).


« Des routes construites avec des dalles volées aux cimetières arméniens ».

Cimetière azeri vandalisé à Gubadli, Karabakh

Curieuse méthode que d’accuser les autres de ses propres forfaits. Faire croire que la reconstruction du Karabakh, laissé à l’état de ruines après 30 ans d’occupation, se ferait avec des pierres tombales relève du mauvais roman d’horreur. Ce sont évidemment aux techniques dernier cri que les azeris font appel pour réaliser leur ambitieux projet de villes écologiques et connectées. En revanche, nous avons vu, à Aghdam, à Fuzuli, et ailleurs, les marbres brisés, les croix arrachées, les terres retournées des cimetières azéris profanés, sinistres vestiges du passage dévastateur de ceux qui voulurent effacer les traces de la présence de leurs prédécesseurs.


« L’eau des rivières locales, dont les sources se trouvent désormais se l’autre côté de la frontière, coule avec moins de fluidité…».

L’auteur, ou ses inspirateurs, ne manquent pas d’audace ! Pendant 30 ans, ce sont les villages azéris qui ont été privés d’eau en raison de l’occupation. Les Azerbaïdjanais n’ont fait qu’une chose : rétablir les communications, les approvisionnements. Pour tous.


« … empêcher ce qu’il reste du Karabakh arménien (donc chrétien ) de tomber dans l’orbite de Bakou ( pays musulman supposé laïc, mais dont le premier projet architectural d’envergure à Chouchi est de bâtir une immense mosquée, tandis que le dôme de la cathédrale locale a été démantelé) »
Insinuer que le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est de nature religieuse constitue une véritable manipulation, destinée sans doute à s’attirer le soutien des chrétiens européens. Cela marche – un peu – en France, puisque l’association SOS Chrétiens d’Orient s’est délibérément rangé du côté arménien. Une association qui n’est d’ailleurs pas en odeur de sainteté auprès de l’Eglise – sans doute en raison du parfum de soufre qu’elle exhale – qui lui reproche notamment ses relations avec l’extrême droite, sa proximité avec Bachar al-Assad, et sa gestion opaque.

juifs de montagne en Azerbaïdjan
Juifs de Montagne à Krasnaya Sloboda – Photo©Maya Baghirova

Qu’on le veuille ou non, l’Azerbaïdjan est un État laïc, qui a inscrit la laïcité dans sa constitution, ainsi d’ailleurs que d’autres principes, comme le respect de la dignité humaine, l’interdiction des discriminations, l’interdiction de la torture et des traitements dégradants, la présomption d’innocence, la liberté de circulation, la liberté de pensée, de conscience, de religion, la liberté d’opinion, d’expression, la liberté de la presse, le droit de pétition. Bien des pays feraient bien de s’en inspirer.
Il s’agit même un exemple remarquable de laïcité inclusive. Et cela marche : 48 communautés ethniques et religieuses se côtoient et vivent ensemble en parfaite harmonie, y compris les Arméniens d’ailleurs, dont la cathédrale trône sur la place centrale de Bakou. La ville de Krasnaya Sloboda est notamment considérée comme la seule ville entièrement juive du monde, en dehors d’Israël et des Etats Unis.
Ces communautés sont libres de pratiquer leurs coutumes et sont soutenues par l’Etat.Ainsi que nous le rappelaient le Cardinal Vladimir Fekete, chef de l’Eglise catholique, et le Grand rabbin Milikh Yevdayev, chef des juifs de montagne : La multi-culturalité et la multi-ethnicité font partie des principes fondateurs de l’Azerbaïdjan.

Mosquée détruite à Giyasli, près d’Aghdam, Karabakh

Tout le contraire d’ailleurs de l’Arménie, pays mono-ethnique et mono-religieux, qui s’est acharnée à pratiquer le nettoyage ethnique. A partir de 1987, 300 000 azéris, russes, géorgiens ont été expulsés du pays.Les édifices musulmans ont été, pendant 30 ans la cible des Arméniens qui ont détruit les lieux de culte ou les ont transformé en étables.
Qu’y a-t-il à redire au fait que les Azerbaïdjanais souhaitent aujourd’hui reconstruire une mosquée dans Choucha libéré, alors que les autres ont été vandalisées ? Quant au dôme de la cathédrale, il n’a bien entendu pas été démantelé, pas plus qu’aucun édifice religieux. Il a subi des dégradations lors de tirs d’artillerie pendant la guerre de 44 jours. Il sera restauré.


« Depuis 301 et leur conversion au christianisme les Arméniens ont appris à se reconstruire après leurs malheurs »
On a ici l’habitude de présenter les Arméniens comme le premier peuple chrétien du Caucase. Or ce n’est pas tout à fait exact. Les chrétiens existaient déjà dans le Caucase au 1er siècle de notre ère, et l’église albanienne-oudie était présente en Albanie du Caucase.

Etat créé au IVe siècle avant JC, puis converti au christianisme, l’Albanie du Caucase est peuplée, au IVème siècle, de turcs et de tribus caucasiennes, celles-là même qui composent l’Azerbaïdjan d’aujourd’hui. Il s’étendait notamment sur la région appelée de nos jours le Haut-Karabakh.
Le christianisme caucasien est à l’origine de la construction de nombreux édifices, comme le monastère d’Aghoghlan à Latchine, le monastère de Khodjavend à Kalbajar, le monastère d’Amaras à Khodjavend, le temple du Saint-Elisée à Kish, les monastères de Gandjasar à Vengli.

Lorsque, poussés par les tsars de Russie, les Arméniens, qui n’ont aucune racine historique dans le Caucase, arrivent dans la région, ils trouvent plus simple de s’approprier les monuments albanais et de les transformer en églises et monastères arméniens, au grand dam, d’ailleurs, des historiens arméniens, gênés de cette falsification opérée par leurs propres concitoyens. C’est pourquoi le patrimoine arménien du Caucase n’est pas d’origine, mais issu de ce qu’on appellerait aujourd’hui un « grand remplacement ». Comme nous le faisait remarquer un historien azerbaïdjanais « On pourrait tout aussi bien dire que l’Azerbaïdjan fut le premier Etat chrétien du Caucase »

L’Église orthodoxe St Jean le Baptiste, construite en 1847 à Choucha
Elle a été arménisée en changeant son dôme lors de l’occupation arménienne de la ville en 1992


« Les Azéris commencent à revendiquer ce qu’ils appellent le Zanguezour, notre région du Syunik… »

Le problème, c’est que cette région a toujours été azérie. Même après les premières immigrations arméniennes, l’administration russe du Caucase notait, en 1823, qu’il y avait, au Karabakh, 20 000 familles, dont 15 729 étaient azerbaïdjanaises.

Il suffit d’ailleurs d’observer la carte confessionnelle publiée en Russie au XIXe siècle, pour constater l’éparpillement de la minorité arménienne au Zanguezour, qui ne peut donc prétendre que la région est sienne.
On comprend d’ailleurs mal cette revendication, d’autant que l’ouverture du corridor de Zanguezour sera également profitable à l’Arménie, puisque Erevan sera désormais directement relié par voie terrestre à Moscou, ce qui contribuera au désenclavement du pays.

C’est d’ailleurs ce qu’a parfaitement compris le premier ministre arménien Nikola Pachinyan. Et il serait dommage que les efforts de paix et de réconciliation entamée par les deux Etats soit compromis par les extrémistes arméniens dont on a vu le comportement lamentable au parlement, et qui sont, de manière inexplicable – sinon en raison d’une islamophobie absurde et consternante – soutenus par la droite française.


« Il y a un siècle, l’armée islamique du Caucase, unité militaire ottomane créée pour s’emparer de terres provisoirement abandonnées par la Russie après la révolution bolchévique, avait passé au fil de l’épée près de 20 000 de ses habitants ».

Jean-Christophe Buisson fait ici référence à un épisode crucial de la légende arménienne : le « massacre de Chouchi ». Invention récente d’ailleurs puisque même l’historien arménien Serge Afanasyan n’en fait pas mention dans son ouvrage de référence « L’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie », publié en 1981. Et pour cause.
En 1920, la première République Démocratique d’Azerbaïdjan existe depuis deux ans. Le pouvoir soviétique aimerait bien que cette région intègre l’Union Soviétique, ainsi d’ailleurs que la nouvelle République d’Arménie.
Le contrôle du Caucase a toujours été une obsession du pouvoir russe, quel qu’en soit le régime.Or depuis longtemps le torchon brûle entre l’Arménie, qui se trouve bien à l’étroit dans ses frontières, et l’Azerbaïdjan, qui a vu d’un mauvais oeil l’arrivée massive des arméniens sur son territoire. Or précisément, la région du Karabakh, département azerbaïdjanais, désormais peuplée à 70% d’Arméniens, à 22% d’azéris et à 8% d’ethnies diverses, est revendiquée par l’Arménie, ce qui est naturellement refusé par l’Azerbaïdjan.
S’ensuit une série d’attaques meurtrières des commandos Dashnaks arméniens, et notamment une série d’agression contre les musulmans des gazas de Djavanchir et de Djabraïl en décembre 1918.
Francis Gutton,(« Prisonnier de guerre chez les Turcs, une captivité pas comme les autres, 1915-18 », Paris 1976) : rapporte : « [le 21 avril 1918], le fleuve… charrie des cadavres boursouflés, aux costumes de paysans : il y a des hommes et des femmes, sans doute victilmes de la Légion arménienne en pleine débâcle se vengeant que des innocents. Vision horrible !… plus de 2000 morts massacrés par les Arméniens, qui poursuivent plus loin leurs atrocités ».
En 1919, la région de Zangezour est l’objet de massacres de populations civiles azéries et de destruction de villages entiers. Une note du Quai d’Orsay datée de juin 1919 (Archives du Ministères des Affaires Etrangères, La Courneuve) rapporte à ce propos : « Au sud de Choucha, sur la route de Gueroussi, ce ne sont plus que les villages qui représentent la population tatare (azérie). Andronik [Antranik Ozanian] a atteint cette zone et il a marqué son passage par des pillages, des destructions des bourgs, comme Abdalar et Zebouchi ».
Emory H. Niles et Arthur E. Sutherland
(membres de la commission Harbord, chargée des provinces les plus orientales de l’Anatolie, rapport au gouvernement fédéral américain, 1919) indiquent : « Des Arméniens ont massacré des musulmans en grand nombre, avec bien des raffinements de cruauté… Les Arméniens sont responsables du plus grand nombre de destructions dans les villes et les villages »

Massacre de Khodjaly
Massacre de Khodjaly


Il n’en fallait pas plus aux soviétiques pour profiter de la situation. Il encouragèrent les Arméniens à prendre les armes contre la population azérie le 22 mars 1920 à Choucha, le jour de la fête de Novrouz. L’armée a pu réprimer le soulèvement, mais, entièrement concentrée sur la région, elle laissa le champ libre aux bolchévique pour s’emparer de Bakou et signer la fin de la république d’Azerbaïdjan. L’épisode, peu glorieux pour les Arméniens, fut ainsi inversé par la légende.
Ce qui est vrai, en revanche et, il faut le reconnaître, n’a pas été nié par les Arméniens, c’est le « massacre de Khodjaly ». Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, les forces arméniennes ont pénétré dans la ville de Khodjaly, qui n’abritait aucune garnison militaire. 613 personnes ont été assassinées en pleine nuit, dont 106 femmes, 63 enfants, et 70 personnes âgées. 1275 personnes furent enlevées, et 150 sont toujours portées disparues.

Comment on réécrit l’Histoire…

L’article reproduit d’autres falsification historiques, comme le soi-disant don du Karabakh à Staline, alors que c’est exactement le contraire. Staline fit don aux Arméniens du Zanguezour, majoritairement peuplé d’Azeris.

Les Arméniens, un peuple doux, tranquille et religieux…

Les témoignages des observateurs officiels concordent : les Arméniens sont loin d’être le peuple tranquille et pacifique qu’il prétend être. Il n’est peut être pas le pire, mais il n’est pas le meilleur. Bien plus belliqueux en tous cas que les azéris, génétiquement multi-ethnique et conciliant.
La revendication de l’indépendance du Karabakh n’a pu se faire qu’après que les Arméniens ont expulsé, à partir de 1987, les azeris de leur terre natale arménienne.

Lire « Je suis né en Arménie »

Ils étaient 300 000 autour d’Erevan, et il était naturellement urgent de les chasser, car ils auraient pu, aux nom des mêmes principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, exiger à leur tour leur indépendance.

Les disparus de l’azerbaïdjan

Le spectacle donné par les députés arméniens se battant comme des chiffonniers a fait réagir le Rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine : « pourquoi ne parle-ton pas plutôt des 200 prisonniers de guerre arméniens ? ».

Mines arméniennes au Karabakh

Encore un excuse pitoyable et une affirmation inexacte : tous les prisonniers de guerre arméniens ont été libérés après le cessez-le feu. Les prisonniers actuels ne sont pas des prisonniers de guerre. Ce sont des commandos qui se sont introduits, après le cessez-le-feu, en territoire azerbaïdjanais pour continuer à placer des mines anti-personnel. Ces mines, portant interdites par les lois internationales ont fait de nombreuses victimes, dont des journalistes, et continuent à en faire. Et le gouvernement arménien refuse, au mépris du droit, de révéler l’emplacement de ces mines qui lui permettent d’une part de ralentir la reconstruction du Karabakh, et d’autre part de servir de sordide monnaie d’échange pour récupérer les dits prisonniers. Un premier échange a d’ailleurs déjà eu lieu et une infime partie des cartes des mines a été remise aux autorités azerbaïdjanaises. Des mines qui continue à menacer la vie des populations civiles.

Et pourquoi ne parle-ton pas des 3890 azerbaïdjanais, toujours portés disparus ? A la suite du conflit, le sort de 3890 azerbaïdjanais (3171 militaires et 719 civils) est toujours inconnu. Malgré le fait que la prise d’otages soit clairement interdite par le droit international
267 civils azerbaïdjanais (dont 29 enfants, 98 femmes et 112 personnes âgées)
ont été pris en otages et n’ont pas été libérés par l’Arménie. 1102 otages
azerbaïdjanais (dont 224 enfants, 357 femmes et 225 personnes âgées) avaient heureusement été précédemment relâchés, ce qui n’atténue pas la responsabilité de l’Arménie dans ce viol des conventions de Genève.

Lire l’article du Comité International de la Croix Rouge

ll est vraiment temps que tout cela cesse. Les gouvernements arméniens et azerbaïdjanais semblent s’accorder pour s’engager dans la voie de la réconciliation. Mais les extrémistes arméniens ne l’entendent pas de cette oreille, comme toujours. Et il est bien triste de voir certains de nos parlementaires et journalistes se tenir à leurs côtés.

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