L’islam est aujourd’hui la deuxième religion en France en terme de population après le catholicisme , et la troisième en nombre de lieux de culte.
La présence musulmane est majoritairement dûe aux populations de 2ème, 3ème et 4ème génération, issue de l’immigration engendrée, à partir des années 60 par la décolonisation et le besoin de main d’oeuvre provoqué par l’essor économique des trente glorieuses.
La loi française interdisant de poser la question de l’appartenance religieuse dans les recensements, il est malaisé chiffrer le nombre des musulmans en France.
En s’appuyant sur divers sondages, l’Observatoire de la Laïcité dénombrait, en 2019, 4,1 millions de musulmans. Encore faut-il tenir compte de la définition que l’on donne au mot. Le fait d’avoir ses origines familiales dans un pays du Maghreb, par exemple, suffit-il à se faire désigner comme « musulman », ou ne doit-on comprendre par ce mot que les pratiquants, réguliers, ou occasionnels ?
Cette question serait finalement d’un intérêt tout à fait relatif, si une partie de l’opinion publique, largement influencée par les médias, les politiques et certains leaders d’opinion, n’associait pas au fait d’être musulman l’éventualité d’un comportement communautaire.
La question se pose de manière récurrente à propos de l’habillement, des pratiques religieuses, de l’existence d’un « vote musulman », d’une tendance supposée à privilégier la loi religieuse par rapport aux lois républicaines. Autant de soupçons qui ont pour conséquence de donner au public le sentiment que les musulmans forment une sorte d’exo-société, un corps étranger susceptible de se montrer menaçant, et aux musulmans de France le sentiment qu’ils sont marginalisés.
En tout état de cause, les divers gouvernements qui se sont succédés ont tenté d’organiser l’Islam en France. Tâche difficile, en l’absence de clergé musulman, à cause du rattachement de beaucoup de leaders musulmans à leurs pays d’origines, lesquels sont souvent en conflit les uns avec les autres, et en raison de la caractéristique ontologique de l’Islam de ne pouvoir se placer sous le pouvoir d’une bannière séculière commune. Ce qui explique notamment le succès très relatif du Conseil Français du Culte Musulman.
Néanmoins, en dehors des lieux de culte proprement dits, gérés par des associations, il existe un grand nombre d’associations et fondations qui se sont formés autour de thèmes comme la pratique religieuse, la culture, le dialogue inter-religieux, etc…
Ce sont ces structures que cette page vous propose de découvrir.
La Grande Mosquée de Paris : Inaugurée en 1926, fondée par Kaddour Benghabrit., c’est la plus ancienne mosquée de France métropolitaine. Inspirée de la mosquée el-Qaraouiyyîn de Fès, et construite à la fois dans le style du Maroc almohade et de la péninsule Ibérique al-Andalus. Nous la plaçons parmi les organisations, car elle est également une institution représentative, siégeant au conseil d’administration du Conseil français du culte musulman. Depuis Janvier 2020, son recteur est Chems-Eddine Hafiz.
La Mosquée de Paris abrite également l’Institut Al-Ghazali, qui dispense des cours de Coran et de sciences islamiques
Site web : https://www.mosqueedeparis.net/
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) : Le CFCM est une association/fédération française fondé en 2003, son président actuel est Mohammed Moussaoui. L’association veut « défendre la dignité et les intérêts du culte musulman en France ; de favoriser et d’organiser le partage d’informations et de services entre les lieux de culte ; d’encourager le dialogue entre les religions et enfin d’assurer la représentation des lieux de culte musulmans auprès des pouvoirs publics ».
Le CFCM est composé, entre autres, d’un conseil d’administration élu pour trois ans par des délégués des mosquées. Le conseil élit ensuite le bureau exécutif qui élit à son tour le président du CFCM. Le CFCM possède aussi des organismes régionaux, nommés conseils régionaux du culte musulman (CRCM).
Voir plus de détails ci-contre, dans la colonne latérale.
L’Union des mosquées de France : L’UMF est une association/fédération regroupant plusieurs « Conseils régionaux de l’UMF » ainsi que des associations de « Grandes Mosquées ». Elle souhaite favoriser et organiser les relations entre les différents acteurs de la vie musulmane. Son président, Mohammed Moussaoui, est l’actuel président du CFCM.
Site web : https://www.umfrance.fr/
Le Collectif contre l’islamophobie en France : Le CCIF est une association de défense des droits de l’homme, ciblée sur les discriminations envers les musulmans. Fondée en 2000, sa mission est de combattre l’islamophobie. L’association produit de manière régulière des documents et statistiques utilisé notamment par le Conseil de l’Europe ou l’OSCE. L’ONU reconnait également le travail de l’association puisqu’il lui octroie le Statut Spécial Consultatif en 2011.
En octobre 2020, à la suite de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qualifie d’« ennemie de la République », l’accuse d’être « manifestement impliquée » dans l’assassinat de Samuel Paty, et annonce sa prochaine dissolution. En réalité, l’enquête judiciaire ne retient pas l’hypothèse d’un lien entre le CCIF et l’assassinat.
Le , le CCIF « s’auto-dissout ». D’autres associations européennes décident de reprendre lez combat du CCIF. Bien que ,’ayant plus d’existence légale, le gouvernement prononce sa dissolution par un décret du 2 décembre 2020. Les membres de l’ex association annoncent leur intention de porter l’affaire devant la justice.
La Ligue des droits de l’homme dénonce cette dissolution. Selon l’ONG Human Rights Watch, cette dissolution « mal avisée du gouvernement s’inscrit dans une dérive sécuritaire plus large mettant en danger les libertés »
Site web : http://www.islamophobie.net/
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie : Le CRI est un collectif, basé dans la région lyonnaise, visant à lutter contre l’islamophobie. Le CRI se veut « un outil durable et accessible à toutes les victimes de racisme et toutes les personnes éprises de justice ». Ainsi, l’association ne souhaite pas s’adresser à une communauté uniquement. Elle agit sur les plans juridique, culturelle et politique.
Site web : http://www.crifrance.com/Islamophobie/001-Coordination-contre-le-Racisme-et
Musulmans de France : Anciennement Union des Organisations Islamiques de France. MF est une fédération regroupant 280 associations musulmanes sur l’ensemble du territoire français. Elle souhaite « aider les musulmans de France à vivre, pratiquer leur religion dans la sérénité, dignité et en harmonie avec leur environnement. Musulmans de France souhaite adopter des positions conformes à l’islam tout en intégrant le cadre républicain français ». La fédération possède également deux instituts de formation pour les imams.
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Rassemblement des musulmans de France : Créé le 13 Janvier 2006, le RMF est une fédération issue d’une scission de la Fédération Nationale des Musulmans de France. Son président actuel est Anouar Kbibech. Le RMF veut « contribuer à faire émerger un islam modéré, tolérant et respectueux des lois de la République, un islam du juste milieu ».
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Comité de coordination des musulmans turcs de France : Le CCMTF est une organisation regroupant des lieux de culte turcs de France. Elle se veut représentant des musulmans d’origine turque en France. En 2013, Ahmet Ogras en devient le président. Il fut également vice-président puis président en 2017 du Conseil français du culte musulman.
Site web : https://www.ccmtf.com/page/381246-presentation
Fédération française des Associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles : La FFAIACA est une fédération voulant regrouper les musulmans de culture africaine et antillaise. Créée en 1989, elle est située à Marseille.
Fondation de l’islam de France : La FIF est une fondation créée sous l’égide de l’Etat, dont le but est de favoriser « l’affirmation d’un islam humaniste, d’un islam de France reconnaissant les valeurs de la République ». Son premier président fut Jean-Pierre Chevènement. Elle est dirigée depuis 2018 par Ghaleb Bencheikh. La fondation se veut laïque et souhaite notamment renforcer la formation profane des imams.
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Institut des cultures de l’islam : Etablissement culturel de la Ville de Paris situé dans le quartier de la Goutte d’Or, l’institut a pour objectif de « faire connaître la diversité des cultures de l’islam et leurs dynamismes dans la création contemporaine ». Dirigé par l’ancienne sénatrice Bariza Khiari, il abrite des espaces d’exposition, un centre d’art contemporain, une scène musicale, un café, et une salle de prière.
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Association Cultuelle Islamique Mosquée Adda’wa (ACIMA) : Il s’agit de la plus grande mosquée d’Ile-de-France. Elle possède une capacité de 4 000 places, un centre socioculturel, organise des cours de langue arabe et d’instruction coraniques ainsi que des conférences. Ses actions sont également sociales, notamment des repas gratuits.
Site web : http://www.mosqueeaddawa.net/
Etudiants Musulmans de France : Il s’agit d’une association ou syndicat étudiant français créé en 1989 sous le nom d’Union islamique des étudiants de France. Elle intervient dans les différentes facultés de France auprès des étudiants et à l’occasion d’élections. L’EMF se donne pour objectif de veiller au bien-être et à l’épanouissement de tous les étudiants, toutes religions et culture confondues.
Le Conseil Théologique Musulman de France : Le CTMF a « pour vocation de proposer des avis religieux aux musulmans vivant en France ». Il est composé d’Imam, de prédicateurs et de savants issus de diverses associations et mosquées.