VOGUE MET À L’HONNEUR UNE JEUNE MUSULMANE EN HIJAB

Le numéro de juillet de l’édition britannique du magazine Vogue met à l’honneur trois jeunes femmes dont le travail au quotidien symbolise l’effort des citoyens face à la pandémie. Des gens en apparence ordinaires , mais extraordinaires par leur force et leur esprit de solidarité. Parmi elles, Anissa Omar, une jeune musulmane en hijab.


Anisa Omar, 21 ans, travaille comme assistante de supermarché à la succursale de London King’s Cross de Waitrose depuis un an. Elle vit à Islington avec ses parents et ses trois frères et sœurs, et est actuellement en deuxième année d’un diplôme en gestion d’entreprise à l’université.
« Anisa a cette lumière dans les yeux, une aura. » rapporte le journaliste Edward Ennifel, « Comme elle le dit elle-même, ce n’est qu’une personne normale qui fait son travail, mais ce qu’elle fait a une telle pertinence et une telle résonance. »

« Lorsque le confinement a été annoncé », explique Anisa Omar, « je me suis dit que je devais juste aller faire mon travail. J’étais tout de même un peu inquiète, les gens sont un peux plus nerveux à cause de la pandémie, et puis vous vous mettez en danger en venant au travail.
Mais ça vaut la peine, parce que vous aidez les gens.
Si vous présentez un visage bienveillant, cela rassure les clients. Réussir à accrocher un sourire sur le visage de quelqu’un, simplement parce que vous souriez vous-même, c’est un sentiment incroyable. En fait c’est tout ce dont j’ai besoin.

Avant la pandémie, les gens nous considéraient simplement comme des employés chargés de leur montrer où se trouvent les œufs ou de répondre à leurs réclamations. Mais maintenant, ils sont beaucoup plus compréhensifs. Ils savent que nous sommes ici tout le temps pour eux. Ils sont beaucoup plus gentils, ils sont plus chauds.

C’est agréable d’être un travailleur-clé. Avant, j’avais le sentiment que je faisait quelque chose d’essentiel pour la société. Mais maintenant, c’est comme si nous étions devenus importants. Nous devons être ici, peu importe ce qui se passe dans le monde. J’ai l’impression d’exercer plus qu’un travail maintenant. »

Anisa croit que cette pandémie va changer quelque chose dans notre façon de concevoir le monde, d’être avec les autres.

« Il règne dans nos rues, nos villages, nos villes comme une ambiance de communauté. J’espère que c’est le début de quelque chose. Les applaudissements de 20 heures, auxquels j’ai participé chaque jeudi, avec mes voisins, ont été pour moi des moments forts.Naturellement, les soignants ont besoin de bien plus que nos applaudissements alors qu’ils continuent de faire face à la crise.
Mais j’ai été frappé par la convivialité de ceux qui m’entouraient, en dépit de la distance sociale, des ouvriers du bâtiment qui travaillent de l’autre côté de la rue aux joggeurs que je vois à Hyde Park, en face de chez moi. J’espère que photo de couverture symbolisera une nouvelle ère de communauté et d’attention aux autres. Voilà comment nous allons vivre maintenant. »

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