Musulmans en France L'actualité des musulmanes et musulmans en France
Le bonheur se reconnait, paraît-il, au bruit qu’il fait en s’en allant.
L’entendez-vous partir, cette France où nous vivions heureux ?
La patrie des parlers divers.
La patrie des étrangers, Picasso, Chagall, Vinci, Chopin ou Mouloudji.
Celle des rebelles à l’ordre établi, qui, de Molière à Brassens, sourds au clairon qui sonne, passaient pour des je-ne-sais-quoi.
Houellebecq a remplacé Villon.
Mais où sont les neiges d’antan ?
Voilà que la haine supplante la fraternité.
On se salue d’un coup de poing, on se menace d’un baiser.
Comment se prénommer Mohammed ou Karim peut-il devenir un crime ?
Comment peut-on s’imaginer que celui dont on ne doit pas dire le nom guidera un jour ce pays, et comment peut-on trouver cela normal ?
La France n’est plus ce qu’elle était. Non parce qu’elle est diverse. Elle l’a toujours été. Mais parce qu’elle s’assèche, se fane, se replie sur elle même.
Le monde passe, devant elle, à toute vitesse, et elle reste sur le quai, hébétée et muette.
La France n’a plus de voix. Sa langue n’est plus apprise puisque la France, depuis 15 ans, est abandonnée par ceux qui la dirigent. Ses missions diplomatiques ne participent plus au rayonnement de sa culture. Elles ne sont là que pour gérer et obéir… à quoi, à qui ?
La voilà absente de partout où il se passe quelque chose : la Chine, la Russie, le Caucase, l’Asie centrale, la Turquie, le monde arabe.
Arrogante, donneuse de leçons, elle toise avec condescendance ceux « qui n’ont pas la chance d’être Français ».
Pourtant, nous avons des talents, des jeunes qui inventent, qui créent, qui osent. Mais voilà. Ils s’appellent Mohammed ou Karim. On ne veut plus d’eux ici. Alors ils vont ailleurs exercer leurs talents.
Ils vont à Shanghai, à Moscou, à à Bakou, à Tachkent, à Istanbul ou à Dubai.
Cette jeune France, qui ose, qui invente et qui crée, l’entendez-vous partir ?
La France entend-elle le bruit que fait son bonheur en s’en allant ?
