NOUVELLE CALÉDONIE : SOULÈVEMENT CONTRE LE COLONIALISME FRANÇAIS

Emmanuel Macron vient d’arriver en Nouvelle-Calédonie pour « apporter la paix et la sécurité » dans l’archipel. Depuis le début des émeutes, le gouvernement, suivi par la presse français de-ans son ensemble, pointe « l’ingérence » de l’Azerbaïdjan, et notamment le Groupe d’Initiative de Bakou, accusé d’alimenter la colère des indépendantistes.
Nous donnons ici la parole à Anastasia Lavrina, journaliste à la chaîne azerbaïdjanaise CBC TV.

Ces dernières années, la Nouvelle-Calédonie, un territoire français situé dans l’océan Pacifique, est devenue le théâtre d’une série de manifestations où le peuple autochtone Kanak a exprimé son mécontentement à l’égard de la politique coloniale de Paris et a exigé le respect des droits civiques et l’autonomie.

La Nouvelle-Calédonie, riche en ressources naturelles, et aussi culturellement grâce aux traditions uniques du peuple autochtone kanak, est depuis longtemps sous domination coloniale française. Malgré des efforts importants en faveur de la décolonisation, notamment les référendums sur l’indépendance de 2018 et 2020, la question de l’indépendance reste pressante pour la population locale.

Les manifestations en Nouvelle-Calédonie reflètent le mécontentement croissant de la population locale à l’égard de la politique française. Ils exigent une plus grande autonomie gouvernementale, une protection des droits autochtones et une opposition à l’exploitation des ressources naturelles par des sociétés internationales en partenariat avec des sociétés françaises.

La politique coloniale de la France en Nouvelle-Calédonie a également fait l’objet de critiques de la part de la communauté internationale et de certaines organisations de défense des droits de l’homme. Ils accusent Paris de ne pas respecter suffisamment les droits culturels et juridiques des populations locales et de soutenir insuffisamment leurs aspirations à se libérer de la dépendance coloniale à l’égard de la France.

En réponse aux protestations, les autorités françaises ont décidé de déployer des troupes en Nouvelle-Calédonie pour rétablir l’ordre, aggravant ainsi la situation. Les promesses du président Macron restent incertaines alors que certains Kanaks et leurs partisans continuent d’exprimer leurs inquiétudes et leur mécontentement quant à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie sous influence française.

Les émeutes en Nouvelle-Calédonie soulignent la nécessité de réévaluer la politique coloniale de la France qui devra se résoudre à respecter les droits des peuples autochtones sur ce territoire. Cette affaire reflète également les défis plus larges liés au processus de décolonisation dans diverses régions du monde, où la lutte pour la justice se poursuit.

La France, l’une des plus grandes puissances coloniales du monde, a une longue histoire de politique coloniale entachées d’événements tragiques et de protestations contre l’oppression et l’exploitation. Cette politique a engendré des troubles et des soulèvements visant à renverser le régime colonial. Un exemple frappant est celui du Mali, où des changements politiques et militaires se sont produits ces dernières années. En 2020, les forces militaires ont pris le contrôle du pays, et en 2021 la France a annoncé une réduction de la présence militaire qu’elle avait déployée dans le cadre de l’opération Barkhane. Des situations similaires sont observées dans d’autres pays comme le Niger et le Burkina Faso, où les bases militaires françaises sont l’objet de vives des critiques et à de demandes de fermeture.

La brutalité de la politique coloniale française a souvent été soulignée, notamment dans les études historiques contemporaines. La colonisation, qui a débuté au XVIe siècle, a conduit au pillage des ressources, à l’oppression culturelle et à la violence contre la population locale. Les colonies françaises de l’Est et d’Afrique ont été le, théâtre de violations systématiques des droits de l’homme, de massacres, de travail forcé et d’autres formes d’exploitation.

À la suite de cette politique, de nombreuses colonies françaises ont connu des soulèvements et des luttes pour l’indépendance. Par exemple, au Vietnam, en Algérie, à Madagascar, en Indochine et dans d’autres régions, les rébellions contre l’oppression coloniale furent endémiques. Ces soulèvements étaient des réponses à l’exploitation, à l’oppression et à la privation de droits considérés comme inacceptables.

L’un des exemples les plus notables de soulèvement contre le colonialisme est le mouvement d’indépendance nationale vietnamien dirigé par Hô Chi Minh, qui a conduit à la guerre d’indépendance et à la fin de la puissance coloniale française dans la région. Ce soulèvement est devenu un symbole de la lutte pour la liberté et l’indépendance non seulement du Vietnam mais aussi de nombreux autres peuples colonisés.

En Afrique, notamment à Madagascar, la domination française a également laissé de profondes cicatrices. Le soulèvement malgache contre l’occupation française en 1947 a été brutalement réprimé : selon la plupart des estimations, entre 30 000 et 100 000 personnes y ont trouvé la mort. Dans les Caraïbes, à Haïti et la Guadeloupe notamment, les colons français ont largement eu recours à l’esclavage, obligeant des centaines de milliers d’Africains à subir des travaux forcés dans les plantations de canne à sucre. Les esclaves furent victimes de traitements brutaux et privés de droits humains fondamentaux.

L’Azerbaïdjan milite pour la disparition des politiques néocoloniales encore en vigueur 21e siècle. En tant que président du Mouvement des pays non alignés, l’Azerbaïdjan a constamment soulevé cette question, recevant un large soutien de nombreux pays, ainsi que la gratitude des peuples qui ont enduré les souffrances des politiques coloniales des superpuissances. Ces pays considèrent que la France doit doit accepter de participer aux efforts visant à établir la paix, la justice et l’égalité dans le monde. Et ceci passe par une véritable démarche de décolonisation.

Dans une tentative de chercher à s’affranchir de sa responsabilité dans les événements de Nouvelle-Calédonie, et de trouver un bouc émissaire à ses propres fautes, Paris a accusé l’Azerbaïdjan d’être impliqué dans émeutes de Noumea. En réalité, la France, autrefois l’un des principaux empires coloniaux, perd progressivement son influence. Ce déclin s’inscrit dans le cadre du processus global de décolonisation et de réévaluation des rôles des anciens empires dans le monde moderne .Emmanuel Macron va-t-il l’entendre ?

Anastasia Lavrina

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