Dimanche 19 mai, un groupe de militaires ont tente-é de renverser l’actuel président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, Les putschistes ont été arrêtés, et leur chef présumé, Christian Malanga a été tué.
Pourtant de nombreuses zones d’ombre subsistent après ce coup d’État manqué.
Le groupe s’est introduit dans le palais présidentiel en pleine nuit, à l’heure où le président est naturellement absent. Ils ont pu entrer sans difficulté, malgré les passages de sécurité habituellement en place. A l’intérieur, Christian Malaga a posté sur les réseaux sociaux un selfie où il s’écrie : « Félix est tombé… Nous sommes vainqueurs… Vive le Zaïre, vive les enfants de Mobutu »… avant de se faire cueillir par les forces de sécurité qui l’attendaient à l’intérieur, visiblement au courant du projet.
Quelques minutes avant, les assaillants avaient attaqué en vain non loin de là le domicile du ministre de l’Économie, Vital Kamerhe, futur président de l’Assemblée nationale.
Les survivants, une quarantaine, ont été arrêtés un peu plus tard alors qu’ils tentaient de s’enfuir vers le Congo Brazzaville.
Christian Malanga Musumari , un congolais naturalisé américain, était le chef d’un petit parti politique qu’il a fondé, le Parti congolais uni (UCP), enregistré aux États-Unis.
Parmi les personnes arrêtées, se trouvent le fils de Malanga, un britannique et 3 américains e dont l’étrange Benjamin Reuben Zalman-Polun, un homme de 36 ans né dans le Maryland. Zalman-Polun, entrepreneur dans le commerce du cannabis et très lié à Christian Malanga. Il est soupçonné de travailler pour la CIA et le Mossad.
Ce que l’on a du mal à comprendre, c’est que cette affaire a tout l’air d’une opération de pieds nickelés. En effet, lorsqu’on lance un coup d’État, on commence par s’emparer de l’aéroport et de la télévision nationale, car c’est par celle-ci que la population pourra être informée et appelée à soutenir le putsch. On ne communique en tout cas certainement pas à travers les réseaux sociaux, d’autant que les congolais n’y ont pratiquement pas accès ! C’est seulement après avoir maîtrisé ces points-clés, que l’on peut investir les bâtiments officiels dont on s’est assuré préalablement la coopération de la garde. La méthode utilisée est inverse et semble faire preuve d’un amateurisme qui ne colle pas à la personnalité des putschistes. A moins qu’ils n’aient été manipulés et vendus. Reste à savoir par qui et pourquoi.
Certains spécialistes de la région soupçonnent même les putschistes d’avoir été manipulés par Tshisekedi lui-même, histoire de faire diversion par rapport à une situation économique et sociale catastrophique. Reste que le mécontentement grandit au sein de la population congolaise qui s’explique mal pourquoi l’un des pays les plus riches du monde en matière de ressources naturelles est aussi l’un des plus pauvres du monde en matière de niveau de vie. Felix Tshisekedi pourra-t-il tenir longtemps dans ces circonstances ? Il est possible que non.