JEUX DE MOTS SUR JEUX DE MAUX

Depuis un certain temps, le mot « islamophobie » est l’objet de toutes les attaques des porte-paroles médiatisés du racisme banalisé et légitimé, avec des arguments qui sont parfois, hélas, repris par des intellectuels humanistes qui ne se rendent pas compte qu’en attaquant le mot, on cherche à combattre l’idée.

Pourquoi « islamophobie », qui signifie littéralement « peur des arabes » ? s’interrogent-ils. Ne vaudrait-il pas trouver un autre vocable ? Or que je sache, les homophobes n’ont pas peur des homosexuels. Ils les poursuivent simplement de leur haine. D’ailleurs, quel vocabulaire utiliser ? Se calquer le le mot « antisémitisme » ? Cela donnerait « anti-islamisme ». Sauf que, par maligne stratégie, les mêmes nostalgiques du suprémacisme blanc ont su donner à « islamisme » une connotation péjorative, et même criminelle.

Elisabeth Levy, Caroline Fourest et d’autres affirment quant à elles que « islamophobie » a été inventé pour interdire à quiconque de critiquer les musulmans et l’Islam. Ah bon ? Mais pourquoi cette même Caroline Fourest a-t-elle participé au récent meeting organisé par BHL, où il était expliqué que critiquer Netanyahou et sa politique meurtrière, s’en prendre aux extrémistes israéliens, relevaient de l’antisémitisme ?

Non. On a le droit, et même le devoir de s’en prendre à un fou criminel qui égorge un professeur, fût-il musulman, on a le droit de condamner un criminel de guerre, même s’il est juif. En revanche, s’en prendre à un juif parce qu’il est juif, à un musulman parce qu’il est musulman est une ignominie.

Alors, ne jouons pas sur les mots. L’islamophobie existe bien. L’antisémitisme, bien réel, ne doit pas masquer les menées anti-musulmanes, de même que l’islamophobie, bien réelle, ne doit pas occulter l’antisémitisme.


L’islamophobie d’État existe bien, qu’on le veuille ou non. D’ailleurs, l’existence de la Fondation de l’Islam de France est menacée, faute de l’aide promise. Mais cela n’a évidemment aucun rapport…

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