MUSLIM LIVES MATTER

Emmanuel Macron a au moins raison sur un point : la mort de Nahel ne justifie pas les émeutes que la France connaît depuis trois jours. Ce qui la justifie, ce sont des années d’abandon des quartiers, d’humiliation des jeunes, ou des moins jeunes, simplement parce qu’ils sont musulmans. Ce sont les contrôles au faciès, les exclusions de leur établissement d’élèves qui prient ou qui portent des robes longues, les discours qualifiant les musulmans de « séparatistes ».

Cela faisait trop longtemps que cela couvait. les musulmans veulent être traités comme des citoyens comme les autres, comme cela se fait ailleurs, aux Etats-unis, en Grande Bretagne, en Allemagne, où chacun est libre d’être ce qu’il est, où seules la compétence et les qualités humaines comptent.

Pourtant, les autorités françaises persistent à affirmer que les fauteurs de troubles sont des bandes organisées, que les responsables sont les réseaux sociaux, les parents dont on menace de s’en prendre aux aides sociales, et pas la politique de l’État.

N’ont-ils donc rien compris ? Si, bien sûr. Et il serait naïf d’imaginer qu’ils le sont eux-mêmes !

Ces leaders politiques ont fait l’ENA, Sciences Po. Ils sont loin d’être des imbéciles qui ne savent pas analyser les causes d’un phénomène. Alors pourquoi persistent-ils ? Le racisme et l’islamophobie seraient-ils profondément ancrés dans la société politique française ? Le racisme d’État est-il une réalité ? C’est ce que semble penser l’ONU, en tous cas.

Depuis George Floyd, les Américains l’ont compris, et le panneau « Black lives matter » s’affiche partout au Etats-Unis.

Bientôt au tour des vies musulmanes françaises ?

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