La tragédie de Khodjaly restera à jamais gravée dans les mémoires comme l’une des pages les plus atroces de l’histoire de l’Azerbaïdjan. Des scènes d’horreur comparables à celles de Khatyn, Lidice, ou Oradour-sur-Glane.
Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, les canons et les chars arméniens soutenus par le 366e régiment de Russie, tirent sur la ville de Khodjaly, l’une des régions les plus pittoresques de l’Azerbaïdjan. Puis, des groupes armés entrent dans la ville venant de trois directions différentes. Ils en assassinent, égorgent les habitants.
Certains survivants, dont des enfants, des femmes et des vieillards tentent de s’échapper par les forêts en passant par les cols enneigés. Gelés et épuisés, ils sont rattrapés, puis tués de sang-froid et avec une cruauté indescriptible par les groupes armés arméniens. Certains près du village de Nakhtchivanli et d’autres dans la plaine d’Askeran.
En arrivant sur le lieu de l’événement par hélicoptère le 28 février et le 1er mars, les journalistes locaux et étrangers sont témoins de scènes épouvantables. Les scalps des cadavres ont été enlevés, leurs oreilles, membres et organes internes arrachés, leurs yeux crevés. Comme si les blessures au couteau et par balle se suffisaient pas, des tanks ont roulé sur des civils, plusieurs personnes ont été brûlées vives. Les têtes de quatre Turcs Meskhètes et de trois Azerbaïdjanais sont retrouvés sur une tombe arménienne et deux autres Azerbaïdjanais gisent les yeux percés.
L’enquête qui suivit révéla que les Arméniens mutilaient les ventres des femmes enceintes capturées avec un couteau de soldat, puis jetaient leurs nouveau-nés en pâture à des chiens, pour ensuite bourrer l’intérieur de la femme de cartouches, de chat, de serpent, de souris et bien d’autres animaux pour finalement suturer leurs blessures et les regarder mourir dans l’agonie.
Durant cette période, les articles des journalistes étrangers sur ces atrocités ont fait le tour du monde :
« Les Arméniens ont attaqué Khodjaly. Le monde entier a été témoin des cadavres mutilés. » (Journal « La Croix-l’Evénement », Paris, le 25 février 1992)
« Les soldats arméniens ont détruit des milliers de familles. » (Journal « Sunday Times », Londres, le 1er mars 1992)
« Les Arméniens ont abattu le groupe se dirigeant vers Agdam. » (Journal « Financial Times », Londres, le 9 mars 1992)
« Beaucoup ont été atrocement mutilés, il n’est resté que la tête d’une petite fille. » (« Times », Londres, le 4 mars 1992)
« La caméra a montré des enfants aux oreilles coupées. La moitié du visage d’une femme était coupée, les scalps des hommes étaient enlevés. » (Journal « Izvestia », Moscou, le 4 mars 1992)
« Parmi les femmes et les enfants tués à Khodjaly, nous avons vu 3 personnes avec des scalps et des ongles enlevés. Ce n’est pas la propagande des Azerbaïdjanais, mais la réalité. » (Journal « Le Monde », Paris, le 14 mars 1992)
« Major Leonid Kravets : J’ai personnellement vu une centaine de cadavres sur la colline. Un garçon n’avait pas de tête. On voyait partout des femmes, des enfants et des vieillards tués avec une cruauté particulière. » (Journal « Izvestia », Moscou, le 13 mars 1992)
« Les atrocités de Khodjaly ne peuvent être justifiées aux yeux de la communauté mondiale. » (Société de télévision britannique « Fant men news »)
Les documents d’enquête sur l’occupation de Khodjaly et sur les atrocités commises contre la population civile de la ville sont particulièrement éloquents :
« Les principaux criminels du vandalisme commis à Khodjaly sont les groupes armés arméniens et le personnel du 366ème régiment. Les actes des Arméniens et de leurs complices sont des violations brutales des droits de l’homme, le mépris envers les actes juridiques internationaux – la Convention de Genève, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Déclaration sur la protection des femmes et des enfants en période d’urgence et de conflit armé. Le 2ème bataillon du 366ème régiment sous le commandement du major de l’Armée arménienne Ohanyan Seyran (qui a été ensuite nommé ministre de la Défense en 2008), le chef d’état-major du 1er bataillon Chitchian Valeri et plus de 50 officiers et enseignes arméniens ont participé à cette attaque.
À la suite du génocide de Khodjaly, 613 personnes ont été assassinées, dont 63 enfants, 106 femmes, 70 vieillards. 8 familles ont été complètement détruites.25 enfants se sont retrouvés orphelins, 130 enfants ont perdu l’un de leurs parents et 487 personnes ont été blessées. En outre, 1275 personnes ont été détenues prisonnières et 150 personnes sont portées disparues. 1 ville, 1 localité, 8 villages, 2495 maisons d’habitation, 31 installations industrielles, 15 installations agricoles, 20 établissements d’enseignement, 14 établissements de santé, 56 établissements culturels et 5 centres de communication ont été détruits. »
Ces chiffres derrière lesquels se cachent des destins brisés sont le reflet de la terrible tragédie dont l’Arménie s’est rendue responsable dans le but d’unir la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh à l’Arménie. Ces victimes méritent de ne pas être oubliées.