LA COMMUNAUTÉ DES AVARS EN AZERBAÏDJAN

Pourquoi parler de l’Azerbaïdjan ? Bouc émissaire des medias français, encouragés par le conflit qui l’oppose à la République d’Arménie, l’Azerbaïdjan est pourtant un pays laïc, multi-culturel, multi-confessionnel, l’un des plus tolérants au monde. Nous publions, dans ce numéro et dans les numéros suivants une série de témoignages sur les différentes « nations » azerbaïdjanaises. Ici, la communauté des « Avars »

Entretien avec Mahammad Nooyev, président de l’Union publique Avar-Azerbaïdjan

Les Avars sont le plus grand groupe ethnique de la République du Daghestan et le sixième en Azerbaïdjan. Ils sont également installés en Tchétchénie, en Kalmoukie et dans d’autres régions de la Fédération Russe. On les trouve aussi en Turquie et en Ukraine. En Azerbaïdjan, ils habitent principalement dans les districts de Balakan et de Zagatala.

La tolérance nationale et religieuse est, on ne le répètera jamais assez, l’une des composantes majeures de la politique de l’État azerbaïdjanais.

Chaque citoyen, quelles que soient son origine ethnique, ses particularités culturelles, y dispose des mêmes droits, et ceux-ci sont garantis par l’Etat. Les Avars appartiennent à cette famille azerbaïdjanaise qui leur assure la stabilité et la paix. Cet esprit de tolérance, qui devrait être un modèle pour bien des pays, se manifeste notamment dans l’éducation. Ici, les langues des différentes minorités sont respectées et étudiées. A Balakan et Zagatala, les cours de langue avar sont dispensés deux heures par semaine dans des écoles rurales où les Avars sont présents. Cela permet aux adolescents avars d’apprendre et d’écrire leur langue maternelle.

Bien entendu, la langue de communication commune reste l’Azerbaïdjanais, la langue officielle qui offre une opportunité de communication et d’amitié entre tous les citoyens. De la même manière qu’il est aisé de communiquer dans toutes l’Europe avec le Français ou l’Anglais, on peut aisément échanger dans le Caucase grâce à la langue azerbaïdjanaise. Mais dans le même temps, il est légitime que chaque nation protège sa langue maternelle, et cela ne pose aucun problème en Azerbaïdjan. De la même façon, qu’ils préservent leur musique, leurs danses, leur folklore, les Avars conservent leur langue maternelle. Et l’Etat azerbaïdjanais les soutient, et les assiste en ce sens.

Sur le plan culturel, tout est fait pour mettre en valeur l’identité Avar. Par exemple, à Zagatala, le groupe folklorique « Hudulki », ou à Balakan, le groupe de danse « Cahan » ont aujourd’hui une notoriété nationale.

A la suite de la mise en œuvre du «Programme d’État pour le développement socio-économique des régions», de nombreux travaux d’aménagement paysager et de construction ont été effectués dans les zones habitées par les Avars. De nouvelles écoles et jardins d’enfants modernes, des centres de santé ont été construits, des centres culturels et des bibliothèques ont été restaurés, de nouvelles entreprises et des emplois ont été créés. Tous les villages ont été gazéifiés et les infrastructures routières ont été reconstruites.

La jeunesse Avar a pleinement l’opportunité d’exprimer son potentiel et de se réaliser en Azerbaïdjan, dans toutes les sphères de la vie publique. Ils étudient à la fois dans notre pays et à l’étranger et sont présents dans tous les secteurs, tant privé que public, en Azerbaïdjan.

Aujourd’hui, les jeunes Avars se distinguent par des performances élevées dans les domaines de l’éducation et du sport. Je peux citer des réussites exemplaires : Murad Bazarov, Olokhan Musayev, Rasul Djunayev, Gozel Zutova et d’autres ont atteint les plus hauts rangs du classement mondial dans des compétitions sportives. Ces jeunes ont représenté notre pays dans le monde et ont hissé avec honneur et fierté le drapeau tricolore de l’Azerbaïdjan.

Des jeunes avars se sont battus pour l’intégrité territoriale de notre pays. Beaucoup sont tombés sur le champ de bataille du Karabakh notamment. Ils ont été enterrés dans l’allée des martyrs à Balakan et Zagatala. En tant que citoyen azerbaïdjanais, nous chérissons la mémoire de chaque combattant, y compris bien sûr les Avars qui ont sacrifié leur vie pour leur patrie.

Notre Etat aide à protéger les droits de chaque Avar, chaque Azerbaïdjanais, fait connaître leur succès et, bien entendu, aide à résoudre leurs problèmes. Le monde entier doit savoir que nous sommes fiers d’être citoyens azerbaïdjanais.

Propos recueillis par Aytan Mouradova

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