ÉTAT-ISLAM : 2021, L’ANNÉE DES DUPES

Le 12 décembre, la déclaration du Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lors lors de l’émission « Le grand jury RTL » a fait l’effet d’une bombe : « Le CFCM, pour les pouvoirs publics, n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République ».

Le CFCM fut pourtant créé en 2003 par Nicolas Sarkozy pour être l’interlocuteur du gouvernement pour tous les problèmes liés à l’exercice du culte musulman. Cette annonce est l’avant dernière péripétie de l’obsession du gouvernement français de vouloir régenter l’Islam.

Retour sur une année des dupes où d’incompétence en prétextes parfois grossiers, le Ministère de l’Intérieur s’est, avec obstination, pris les pieds dans le tapis.

Un choix lourd de conséquences

Tout a commencé avec le choix de Gérald Darmanin, catholique traditionaliste à « tendance intégriste »(1), malgré ses origines arabes, et ancien militant du mouvement d’extrême droite Action Française, au poste de Ministre de l’Intérieur.

Alors qu’Emmanuel Macron avait prôné, lors de sa campagne, la tolérance religieuse et le multiculturalisme, le Ministre de l’Intérieur choisit une ligne diamétralement opposée.

Jusqu’à sa nomination, l’Islam était officiellement représenté par le Conseil Français du Culte Musulman, créé part Nicolas Sarkozy en 2003, pour faire suite au défunt CORIF (Conseil de réflexion sur l’Islam de France) créé en 1990 par Pierre Joxe, pour répondre à la crainte qu’inspirait aux socialistes laïques la vivacité grandissante de la religion musulmane en France.

Helas, voulant en même temps ménager les susceptibilités nationales, les gouvernements successifs n’ont pu sortir l’Islam de France de l’influence des pays du Maghreb qui ont toujours cherché à garder la main sur le culte de leurs ressortissants respectifs. Ce que l’on a appelé « l’islam consulaire ».

Résultat, l’Islam de France s’est trouvé atomisé en une multitudes de Fédérations, certaines adhérant au CFCM, d’autres non. La fédération la plus puissante étant celle qui s’est organisée autour de la Grande Mosquée de Paris, centre historique de l’Islam en France, et gérée à distance par les autorités algériennes.

Les attentats de 2015 ont achevé de convaincre l’Etat français qu’il fallait prendre le contrôle de la communauté musulmane. C’est ainsi que naîtra, en 2015 la Fondation de l’Islam de France. Mais la méfiance des autorités à l’égard de la religion musulmane et les dissensions entre les fédérations conduisirent le gouvernement à choisir un non-musulman pour diriger l’institution, Jean-Pierre Chevènement. Quelles que aient été les intentions du gouvernement français, le résultat fut logique : les musulmans ne se sont jamais identifiés à cette institution, pas plus que les juifs ne se seraient reconnus dans le consistoire si celui-ci était dirigé par un musulman. Le conseil d’orientation comprenait, et comprend toujours, des personnalités, dont le moins qu’on puisse dire, est que ce ne sont pas des admirateurs de l’Islam. Il faudra attendre la nomination de Ghaleb Bencheikh pour que la FIF acquiert une certaine légitimité, mais il était trop tard pour en faire une organisation rassembleuse, pour le moment du moins.

On ferme les yeux de l’Observatoire de la laïcité

Comme on pouvait s’y attendre, le nouveau ministre de l’intérieur a aussitôt entamé une véritable entreprise de démolition de l’Islam de France, aidé en cela par les laïcistes les plus radicaux du gouvernement, comme Marlène Schiappa, avocate de la notion de « séparatisme » chère à Darmanin. Ce qui ne l’empêche pas de monter sur ses grands chevaux dès que l’on évoque devant elle le nationalisme corse ! Première cible : l’Observatoire de la laïcité.

Cette organisme, créé en 2007 par Jacques Chirac et mis en place par François Hollande avait pour mission de veiller au respect de la laïcité, notamment dans les services publics, l’enseignement, etc…

Dirigé par Jean-Louis Bianco, l’Observatoire s’attacha avec succès au respect de la loi de 1905, qui garantissait la non-ingérance de l’Etat dans les affaires religieuses, et protégeait la liberté de culte. Mais, depuis Sarkozy, l’Etat français s’est engagé dans une vision radicale de la laïcité, reprenant à son compte la ligne défendue en 1905 par Emile Combes, violemment anti-clérical et laïciste convaincu, qui fut battu par Aristide Briand, partisan d’une laïcité bienveillante et inclusive. Cette ligne va être poussée à son extrême par Gérald Darmanin.

Le 31 mars 2021, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa annonce la suppression de l’Observatoire de la laïcité, jugeant que la ligne de l’organisation ne correspond pas à la « nouvelle laïcité » définie par le Ministre de l’Intérieur. Elle souhaite la remplacer par une structure ciblée contre les musulmans. ce sera  un « Comité interministériel de la laïcité », dont le secrétariat est désormais assuré par le ministre de l’Intérieur lui-même. Ce qui n’est pas sans rappeler les années 60 où l’information télévisée était pilotée par Matignon…

Charte des imams : la pomme de discorde

« Diviser pour régner ». Emmanuel Macron a fait sienne la devise de Philippe de Macédoine, reprise par Louis XI et Machiavel. Et comment diviser les organisations musulmanes ? En leur demandant de signer un texte inacceptable tout en faisant participer à sa rédaction une partie ceux qu’il cible, contre la promesse qu’ils deviendront les interlocuteurs uniques de l’Etat. Un bijou de manipulation.

C’est ainsi que fut élaborée en secret, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), « La charte des imams de France », destinée à être une charte des valeurs destinée à encadrer la profession d’imam. La première version, élaborée fin 2020, fit sursauter ceux qui en ont eu, les premiers, connaissance. A côté d’affirmations assez vagues, comme « L’ordre politique demeure séparé de l’ordre du religieux», « Nous refusons que les lieux de culte servent à diffuser des discours politiques ou importent des conflits qui ont lieu dans d’autres parties du monde » la première mouture du texte affirmait que le « racisme d’État » n’existe pas en France, interdisait d’utiliser l’expression « islamophobie d’État », ou de tenir des propos politiques dans les mosquées. Pire, il y était écrit : « Nous rejetons fermement les campagnes diffamatoires prétendant que les musulmans de France seraient persécutés. […] L’attitude victimaire ne repousse pas la haine, elle contribue à la nourrir ». Le racisme anti-musulman ? Circulez, il n’y a rien à voir !

Le texte initial s’intitulait même : « Charte des principes des musulmans de France », une violation flagrante du principe de non ingérence de l’Etat dans les affaires religieuses, ce qui n’empêcha pas Emmanuel Macron d’affirmer que le refus de signer la charte « entraînerait révocation des imams ». Difficile dans ces conditions de s’appuyer sur un tel texte pour bâtir un futur « Conseil national des imams » chargé de délivrer les agréments pour exercer la profession d’imam.

Le texte fut donc légèrement remanié, plutôt d’ailleurs « cosmétisé » que transformé dans le fond.

Il fut ainsi rebaptisé « Charte des principes de l’islam de France ».

En janvier 2021, la charte est finalement signée par Mohammed Moussaoui, président du CFCM, devant Emmanuel Macron.

Aussitôt des fédérations importantes, et des personnalités de premier plan, comme le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) ainsi que le Conseil Théologique des Imams du Rhône et le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, annoncent leur refus de cette charte, bientôt suivis par Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux, Mohammed Bajrafil, imam de la mosquée d’Ivry, et le Conseil Régional du Culte Musulman de Savoie.

500 cadres religieux, dont 100 imams, 50 enseignants en sciences islamiques, 50 présidents d’associations, 300 étudiants en sciences islamiques signent un manifeste qu’ils publient dans plusieurs organes de presse, dont Mediapart, pour dénoncer un texte qui fait « des citoyens musulmans des étrangers dans leur propre pays, qui font l’objet d’une politique et d’un traitement spécifiques, les dépossédant de leur parole et de leurs choix».

L’objectif et atteint : la division des musulmans.

On élimine les gêneurs

Garder la main sur l’islam de France, encourager ses divisions afin de tuer dans l’oeuf toute éventualité de vote communautaire : le gouvernement ne ménage pas sa peine, particulièrement en répandant l’idée, notamment par medias amis interposés, que les musulmans ont une inclination à se « séparer » de la République. En banalisant la délirante théorie de Renaud Camus sur « le grand remplacement », on peut ainsi légitimer la mainmise de l’Etat sur les organisations musulmanes. Sauf que ces organisations sont loin de représenter les musulmans, qui n’hésitent pas à s’exprimer de manière individuellement et que d’autres associations apparaissent comme plus légitimes que les fédérations pour le faire.

Qu’à cela ne tienne. Le gouvernement dispose désormais d’une arme absolue : la dissolution. Ainsi le Conseil d’Etat valide au mois de septembre, sous des prétextes ahurissants, la dissolution du Comité Contre l’Islamophobie en France (CCIF), et ceci malgré les protestations de la Ligue des Droits de l’Homme. : « Par un curieux retournement, la dissolution du CCIF est donc approuvée au motif qu’en luttant – légalement – contre les discriminations et la haine antimusulmanes, il s’est rendu lui-même coupable de discrimination et de haine… En effet, pour le Conseil d’Etat, « critiquer sans nuance » des politiques publiques ou des lois qu’on considère comme discriminatoires, c’est pousser les victimes de la discrimination alléguée sur la pente de la radicalisation et les inviter à se soustraire aux lois de la République. En d’autres termes, avoir l’impertinence de critiquer l’Etat en soutenant qu’il viole le droit, c’est déjà presque un attentat. Curieuse conception de l’Etat de droit… Pour en arriver à cette conclusion, le Conseil d’Etat a totalement dévoyé un texte conçu à l’origine pour combattre la propagation d’idéologies violentes, racistes et inégalitaires, qu’il transforme ainsi en arme létale utilisable contre toute association de défense des droits et libertés. »

Les fermetures de mosquées se multiplient à un rythme de marche forcée, au prétexte que les prêches sont anti-républicains, notamment sur la suprématie de la loi divine sur les lois humaines, ou sur la famille, alors que les églises, les temples et les synagogues diffusent exactement le même discours, qui est une position religieuse et non politique.

En juillet, un rapport publié jeudi par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH ) sur les questions de racisme en France indique que les actes racistes ayant visé les musulmans ont augmenté de 52% au cours de l’année 2020. Mais peu importe. Il n’y a plus d’association de défense contre le racisme anti-musulmans, les contestataires sont bâillonnés, l’Etat a maintenant les mains libres pour poursuivre son jeu de go avec les organisations musulmanes.

L’islam de France : la terre trois fois promise

Toujours est-il que le CFCM, co-auteur de la charte , reste plus que jamais l’interlocuteur privilégié du gouvernement. Il s’attache même à une tâche ardue : la démocratisation de l’institution et sa rupture avec l’islam consulaire, le principal voeu d’Emmanuel Macron. Comment ? en libérant la représentation du culte musulman des fédérations, notamment en abolissant le système de cooptation par lequel ces fédérations s’octroient le pouvoir de désigner la moitié du conseil d’administration du CFCM et sa mise sous tutelle.

Une position qui n’est évidemment pas du goût des fédérations les plus puissantes, dont la Grande Mosquée de Paris, qui ont bien l’intention de battre le fer, pour le plus grand plaisir des autorités qui se délectent de ces guerres intestines … diviser pour régner.

D’ailleurs, en coulisse, Emmanuel Macron s’entretient aussi avec Ghaleb Bencheikh, auquel il promet aussi la responsabilité de la formation des imams et une substantielle subvention, et Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, adversaire à la fois de Moussaoui et de Bencheikh. L’islam, terre trois fois promise, pour paraphraser la duplicité des français et des britanniques lors de la révolte arabe de 1916-1918, qui promirent la Palestine en même temps aux arabes et aux juifs.

Conforté dans sa position d’interlocuteur officiel, le CFCM prépare son Conseil des Imams. Mais encouragé par le gouvernement, Chems-eddine Hafiz décide de faire sécession.

Le 17 mars, la Fédération de la Grande Mosquée de Paris, représentée par Chems-eddine Hafiz, la Fédération Française des Associations Islamiques d’Afrique, des Comores, et des Antilles, représentée par Assani Fassassi, Musulmans de France, représenté par Amar Lasfar, et le Rassemblement des musulmans de France, représenté par Anouar Kbibech, annoncent leur retrait définitif du Bureau exécutif du CFCM. Le prétexte ? La nomination controversée de l’aumônier national des prisons.

Voir aussi notre article : «Du rififi au CFCM »

Guerre de sécession

Aussitôt après avoir décidé de se retirer du bureau du Conseil Français du Culte musulman (CFCM), les quatre fédérations contestataires décident de créer une nouvelle instance : « À compter du 17 mars 2021, une Coordination a été mise en place entre les responsables de ces fédérations afin de continuer à être au services des Musulmans de France.» indique le communiqué des fédérations séparatistes. La coordination annonce même la création de son propre « Conseil National des Imams ».

Le ver est dans le fruit du CFCM.

Le président du CFCM essaie de contre-attaquer en appelant, lui aussi, à « la mobilisation des musulmans pour reprendre leur destin en main et à participer massivement aux assises de la départementalisation du culte musulman qui seront lancées prochainement. Ces assises permettront aux musulmans de France de décider par eux-mêmes du mode de gouvernance des instances représentatives de leur culte. »

S’ensuit une guerre de communiqués où chacun se qualifie de noms d’oiseaux.

Pendant ce temps, Ghaleb Bencheikh, réélu à la tête de la FIF, poursuit son petit bonhomme de chemin et son travail au sein de la fondation, multipliant les conférences-débats, les rencontres, loin du brouhaha médiatique. Il sait qu’il doit composer avec un gouvernement manipulateur et un conseil de surveillance pas toujours bienveillant, mais le président de la FIF est intelligent, subtil, et patient. Il compte les points et attend son heure. « Assieds-toi au bord du fleuve, et regarde passer le corps de ton ennemi » conseillait Confucius…

Vainqueur : Chems-eddine Hafiz… pour le moment !

Le 8 décembre, le recteur de la GMP est reçu place Beauveau, et le 12 décembre, Gérald Darmanin annonce son choix : ce sera Chems-eddine Hafiz et les « fédérations dissidentes ». Exit le CFCM.

Que reproche-t-on au CFCM ? De ne pas avoir su convaincre les fédérations rebelles de signer la charte controversée. Parce que le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görüs (CIMG) et Foi & Pratique ont refusé de signer la charte, « nous ne parlons institutionnellement plus à ces trois fédérations et le CFCM (…) n’est plus notre interlocuteur », déclare le ministre de l’intérieur.

Une position doublement étrange, car ces mêmes fédérations avaient annoncé leur volonté de signer la charte, et c’est le CFCM lui-même qui est l’auteur -officiel- de la charte !

« C’est au sein du CFCM que la charte des principes pour l’islam de France a été rédigée. Les textes fondateurs du projet du Conseil national des imams y ont été élaborés. Malgré la faiblesse de ses moyens et les tentatives de déstabilisation dont il a été victime, le CFCM a tenu bon », rappelle Mohamed Moussaoui. « Aussi, l’annonce faite par le ministre de l’Intérieur n’est pas justifiée et est en rupture totale avec les règles et usages en vigueur dans un État de droit comme le nôtre. »

Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’influence de Chems-Eddine Hafiz, vice-président du CFCM avant sa démission, sur Gérald Darmanin. L’avocat franco-algérien a été membre de l’UMP et très proche de Sarkozy. Il a immédiatement soutenu Emmanuel Macron dans sa lutte contre « le séparatisme », l’islam politique ou les ingérences étrangères. Il fut pourtant à la tête du comité de campagne français pour la réélection d’Abdelaziz Bouteflika en 2014, et bénéficiait des largesses financières du gouvernement algérien, jusqu’à ce que lui soit justement reproché sa proximité avec l’ancienne équipe, ce qui le conduisit à chercher d’autres financements, notamment auprès de l’Arabie Saoudite, mais les choses semblent s’être arrangées depuis.

Curieusement, ce choix intervient officiellement dans la volonté du gouvernement de mettre fin à l’islam consulaire, alors que le recteur de la Grande Mosquée de Paris a justement été assuré du « soutien absolu » de l’Algérie par le président Abdelmajid Tebboune.

Est-ce pour panser les blessures des récentes déclarations maladroites du président français à l’égard de son homologue algérien, que cette décision est prise ? Ou pour contribuer à diviser encore plus le tissu organisationnel musulman en France. Les deux probablement. En tous cas, les victimes sont, encore et toujours, les musulmans de France.

Retour au CORIF ?

Et pour remplacer le CFCM, le ministre de l’intérieur sort une nouvelle idée de son chapeau. Nouvelle ? Pas tant que cela.Il annonce, la tenue fin janvier 2022 d’un « FORIF » (Forum de l’islam de France ) visant à travailler à « une nouvelle organisation de l’islam de France » avec une centaine de « nouveaux représentants » pour donner une suite aux assises territoriales de l’islam organisées ces derniers mois à travers le pays. La mission de cette nième structure : l’indépendance vis-à-vis de l’étranger, le refus du fondamentalisme, la protection de la liberté de conscience, la laïcité et la liberté d’expression. Pas très original.

On a un peu le sentiment de revenir à la case départ, 20 ans en arrière, à l’époque du CORIF.

Sauf que l’idée de Darmanin est de ne pas convier les fédérations à ce nouveau système. En d’autres termes, il ne sera jamais représentatif. On se demande véritablement si les conseillers du ministre sont des stratèges géniaux dont les objectifs échappent à nos petits esprits, s’ils sont incompétents, ou si, tout simplement, Darmanin souhaite, encore une fois, semer la pagaille chez les musulmans.



De l’eau dans le gaz au somment de l’Etat?

Le 9 janvier, le président de la République doit présenter, comme chaque année ses voeux aux responsables religieux. Emmanuel Macron a invité Mohammed Moussaoui. Mais celui-ci a aussitôt reçu une lettre du Ministère de l’intérieur, « l’invitant » à ne pas se rendre à la cérémonie ! Selon nos informations, mais cela peut changer, l’équipe de Moussaoui lui aurait conseillé de décliner l’invitation. Des ordres contradictoires… y aurait-il de l’eau dans le gaz entre le président et son ministre ? Ce n’est pas sans rappeler l’époque de François Hollande et de Manuel Valls. Il est en tous cas peu probable que Emmanuel Macron s’oppose frontalement à son ministre à quelques encâblures des élections, mais l’incident n’est sans doute pas anodin et est peut-être révélateur d’une tension entre le président et son ambitieux ministre qui fut, rappelons-le, installé à ce poste sur les conseil de son ami Nicolas Sarkozy.

Finalement, il serait peut-être temps que les musulmans cessent leurs petites guerres intestines pour acquérir un poids dans la société française. Ainsi peut-être pourront-ils lutter contre le racisme anti-musulman et les discriminations professionnelles, et avoir la possibilité d’offrir à la France leurs compétences et leurs talents au lieu d’être obligés de s’expatrier dans les Emirats pour créer leurs entreprises. Et surtout permettre aux musulmans, notamment aux jeunes, de retrouver la fierté d’être simplement ce qu’ils sont.

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  1. Anne-Sophie Mercier – Le Canard enchaîné du 19 juillet 2017, « Le bébé rageur »,

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