QUE POUVONS-NOUS ESPÉRER ?

Aïd moubarak à toutes et à tous.

Que pouvons-nous souhaiter, sinon que ceux qui prétendent diriger nos vies cessent de considérer la spiritualité comme un blasphème au dieu consommation et essaient, appuyés par quelques philosophes de supermarché, de convaincre leurs concitoyens que l’idée de transcendance est l’antithèse de la raison ?

Je crains que dans notre pays ne s’éloigne encore plus de ce chemin après les élections législatives et le remaniement ministériel qui s’en est suivi.

Le maintien à son poste, et même l’extension des prérogatives, du ministre de l’intérieur, apôtre de l’ahurissant concept de « séparatisme », qui a fait, peut-être par esprit de revanche, de la lutte contre l’islam l’oeuvre de sa vie, n’est pas un bon signe. Pas plus d’ailleurs que le discours politique de la première ministre qui reprend à son compte ces mêmes leitmotivs, distillant, dans l’esprit de nos concitoyens, le poison de l’amalgame entre islam et terrorisme.

Alors que faire, pour que les musulmans, comme aux Etats-Unis, comme au Royaume Uni, comme dans la plupart des pays occidentaux, excepté la France, puissent vivre tranquillement leur religion, être considérés comme des citoyens à part entière ?

Certains choisissent la pédagogie, d’autres le combat, d’autres le dialogue. Le dialogue c’est ce que à quoi s’essaient les participants au FORIF, cette étrange institution où l’on débat sous l’oeil inquisiteur des préfets. Ils viennent de mettre sur la table le problème de l’apartheid bancaire anti-musulman. Souhaitons-leur de tout coeur de réussir dans leur démarche, en espérant qu’ils ne se trouvent pas dans la situation des héros de la fable de La Fontaine « La Génisse, la Chèvre, et la Brebis, en société avec le Lion ».

Pour vous échapper de cette triste réalité, je vous invite à vous plonger dans la lecture. Deux excellents livres sont édités cette semaine : « La ligue islamique mondiale », de Louis Blin, pour tout savoir de cette institution qui demeure encore mystérieuse, et « Islam et éthique des affaires économiques et financières » de Ezzedine Ghlamallh, qui est probablement l’ouvrage le plus complet jamais édité sur la finance islamique, dans un style qui le rend abordable à tous.

La meilleure arme contre la haine, la violence, et la sottise (des mots presque synonymes) reste la connaissance.