La Ligue a été créée le 18 mai 1962. Son siège est à La Mecque.
Depuis 2016, son Secrétaire Général est le Dr Mohammad bin Abdelkarim Al-Issa.
Sa mission
La mission de Ligue Islamique Mondiale (LIM), telle qu’elle la définit elle-même, consiste à « expliquer les principes et les enseignements de l’Islam, à réfuter les déformations et diffamations dont il est l’objet, à diffuser les valeurs de paix, de tolérance et d’humanisme qui sont les siennes. »
La Ligue condamne toutes les formes de violence, d’extrémisme et de terrorisme. Elle encourage au dialogue entre les adeptes des différentes religions et cultures.
Une nouvelle orientation
La Ligue Islamique Mondiale a longtemps été l’organe de diffusion des prédicateurs saoudiens. Elle a également largement financé dans le monde des lieux de cultes et des instituts culturels musulmans. Ces faits lui ont valu de nombreuses critiques et continuent à susciter la méfiance, notamment danss les milieux ultra-laïques français.
Pourtant, à son arrivée à la tête de l’institution, le Dr Mohammad Al-Issa, proche du Prince Mohammad ben Salman, a entrepris un « grand nettoyage » de l’institution, en limogeant les prédicateurs intégristes, dont beaucoup ont trouvé refuse au Qatar, et en redéfinissant sa mission.
Dès 2018, le nouveau secrétaire général a entrepris un « tour du monde » destiné à clarifier, auprès de ses interlocuteurs, la nature et la mission de la LIM : non pas la diffusion d’une vision particulière de l’Islam, comme cela a pu l’être dans le passé, mais celle d’un Islam tolérant et éclairé.
Fortement opposée aux tentations interventionnistes dans le domaine politique, et aux idéologies intégristes, la LIM s’interdit désormais de prendre part au financement et à l’organisation du culte dans les pays où elle est présente, et se consacre essentiellement à l’aide humanitaire, aux projets éducatifs et culturels, sans distinction de religion.
Elle prend également une part active dans la lutte contre l’islamophobie, mais également contre toute forme de racisme, quelles qu’en soient les victimes.
Ses rencontres permanentes avec les responsables des autres religions, comme des personnalités laïques, ses déclarations contre le terrorisme, le négationnisme, ses visites mémorielles dans les camps de la mort nazis, ses appels à la paix et à la solidarité font de Mohammed Al-Issa un personnage adulé ou critiqué, mais qui ne laisse en tout cas pas indifférent, aussi bien au sein qu’à l’extérieur de la communauté musulmane.
La Charte de la Mecque
Cette nouvelle orientation a été matérialisée par la signature de la Charte de la Mecque.
Le 11 juin 2019, la Ligue islamique mondiale invitait pour la première fois à la Mecque l’ensemble des courants et variantes de l’Islam : Sunnites, Chiites, Druzes, etc. pour la conférence « La modération et la tempérance dans le Coran et la Sunna » à l’issue de laquelle 1 200 muftis et savants musulmans venus des 139 pays ont signé La Charte de La Mecque.
Cette charte, texte fondateur de la « nouvelle » Ligue Islamique Mondiale, définit les droits et les devoirs des musulmans, l’attitude à avoir à l’égard des non-musulmans, croyants ou non, et de la société en général. La Charte appuie chacun de ses principes sur des commandements issus du Coran ou de la Sunna (tradition prophétique).