MACRON : L’HOMME QUI VOULUT ÊTRE ROI

Un sondage de l’IFOP vient de révéler les corrélations entre le niveau de diplômes et la façon de voter. Le résultat est édifiant : ce sont les personnes les moins éduquées qui votent en majorité pour le RN. Cela signifie que la cible principale de l’extrême-droite est la population française la moins instruite, à laquelle, on peut donner à des problèmes complexes des réponses simples, voire simplistes. C’est exactement la définition du populisme.

Pour Emmanuel Macron, qu’est-ce que cela signifie ?

En premier lieu, qu’il existe en France des gens qui n’ont pas eu accès à l’éducation et la culture. Un symptôme de la fracture sociale qui s’exprime aussi par l’écart grandissant entre les riches et les pauvres. On est bien loin des promesses du candidat Macron de 2017.

En second lieu, cela signifie qu’il n’a pas su écouter le peuple français. Et c’est probablement là son plus cuisant échec. Lui qui avait en mains tous les atouts pour devenir un grand président qui aurait pris place, dans l’Histoire, aux côtés de Charles de Gaulle, et telle était son ambition affichée, a manqué son rendez-vous avec le destin. Le plus plus jeune président que la France a connu aurait pu être celui qui aurait rendu son prestige à notre pays, à la fois sur le plan intérieur et sur la scène internationale, après 10 ans d’errance politique.

Le programme qu’il affichait était pourtant, pour beaucoup de Français, enthousiasmant : Il s’agissait d’abord de mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique par la démocratie de proximité, c’est à dire en rendant la parole au peuple, en écoutant ses besoins, Lorsque, pendant la campagne électorale de 2017, les partis reprochaient à Macron de ne pas avoir de programme, il répondait : le programme pour la France, ce sont les Français qui doivent l’exprimer.

Ensuite, il avait promis d’unir les Français. Que chacun ait les mêmes chances, quelles que soient ses origines, sa culture, sa religion. Il avait promis d’en finir avec une laïcité exclusive qui met les convictions de chacun au ban de la société.Il avait promis de mener une lutte sans merci contre la pauvreté, assurant que, sous son mandat personne ne dormirait plus dans la rue.Il avait promis de rendre à la France sa place sur la scène internationale et son esprit d’indépendance.

Enfin, il avait juré de mettre définitivement fin au danger de l’extrême droite.Dans la réalité, il a fait exactement le contraire de ce qu’il avait promis.Soumis aux intérêts des grandes puissances financières américaines, il leur a vendu nos plus belles entreprises, comme Alstom, et s’est aligné sur les positions américaines en matière de politique étrangère.Il n’a entendu aucune des revendications populaires et a instrumentalisé la constitution française pour faire passer en force des lois que le peuple refusait.

Jamais la pauvreté n’a été si présente en France, jamais les riches n’ont été aussi riches et les pauvres aussi pauvres.

Enfin, dans sa volonté de s’attirer les votes d’extrême-droite, croyant que celles de gauche lui étaient acquises, il a poursuivi la légitimation des idées xénophobes et islamophobes entamées par ses deux prédécesseurs.

Par cette politique, il a divisé les Français. Fait monter l’islamophobie et l’antisémitisme, tout en feignant de lutter contre ces deux fléaux.

Et le résultat a été le contraire de ce qu’il avait prévu : une impopularité jamais atteinte par un Président français, et une montée spectaculaire du Rassemblement National, au risque de voir celui-ci gouverner dans quelques jours.

Finalement, il ne restera de lui que ce lamentable bilan de 2024, et il rejoindra la cohorte de ceux qui, comme le disait Coluche, « sont arrivés premiers à un concours de circonstance ». Le prétendant Macron n’aura pas été à la hauteur de ses ambitions souveraines, la tête trop enflée pour tenir sa couronne.

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