SIGNATURE À LA MECQUE D’UNE « DÉCLARATION DE PAIX EN AFGHANISTAN »

Depuis 40 ans, l’Afghanistan, point stratégique crucial de l’Asie centrale, entourée par le Pakistan, l’Iran, la Chine, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, et le Turkménistan, et la Chine, est le théâtre d’incessants conflits armés. Des affrontements qui paraissent sans issue.

Dans ce contexte, le Dr Al-Issa , secrétaire général de la Ligue Islamique Mondiale, rencontrait, il y a quelques mois, le ministre afghan des Affaires étrangères Mohammad Haneef Atmar, où il fut question de l’importance du rôle des érudits musulmans pour aider à mettre fin à la violence en Afghanistan. Plus récemment, le Dr Al-Issa rencontrait à La Mecque le Premier ministre pakistanais Imran Khan sur les efforts nécessaires pour faire la promotion du « véritable visage de l’Islam ».

Finalement, la Ligue Islamique Mondiale et son secrétaire général Mohammad Abdel Karim Al-Issa, soutenus par le gouvernement saoudien, ont pris l’initiative de réunir à La Mecque les dirigeants Afghans et pakistanais, ainsi qu’un groupe d’universitaires des deux pays pour tenter de trouver une solution à cette situation.

Ce sommet a abouti, le 10 juin 2021, à la signature d’une «Déclaration de Paix en Afghanistan» aux termes de laquelle les parties s’engagent à entamer un processus de paix et de réconciliation.

Noor-ul-Haq Qadri, ministre fédéral des Affaires religieuses et de l’harmonie inter-religieuse du Pakistan, Mohammad Qasim Halimi, Ministre du Hajj et des Affaires religieuses de l’Afghanistan, et Tahir Mehmood Ashrafi, Représentant spécial du Premier ministre du Pakistan sur l’Harmonie religieuse, ainsi que les intellectuels et universitaires signataires, se sont ainsi engagés à « construire des ponts de dialogue et de coopération constructifs afin d’éviter la souffrance d’hommes, de femmes et d’enfants innocents ».
L’accord soutient les efforts de paix et de réconciliation en Afghanistan en unissant les dirigeants du gouvernement et de la société civile sur des questions clés de cohésion nationale. Les éléments de l’accord comprennent un appel à une cessation immédiate et globale des hostilités, un soutien élargi aux efforts de développement, des engagements contre le terrorisme et la lutte contre l’extrémisme, des relations plus étroites entre les deux pays voisins et une assistance aux nombreux réfugiés afghans résidant au Pakistan et dans d’autres pays. L’accord vise également à réitérer et à renforcer les liens d’unité et de coopération entre les musulmans, quelle que soit l’école à laquelle ils appartiennent.

Mohammed Qasim Halimi a rappelé à ce propos que « le Coran considère la réconciliation comme la solution idéale pour résoudre les conflits et les désaccords. »
Noor al-Haq Qadri a ajouté que l’instauration de la paix et de la tranquillité ainsi que le renforcement de la tolérance dans la société font partie des objectifs de l’islam. «Notre religion appelle à l’harmonie et à l’unité, et soutient la coopération internationale ainsi que la participation au travail bénévole. L’islam appelle à protéger le pays, encourage le développement et la prospérité et ordonne de renforcer la paix et d’éviter les émeutes.»

Cet accord sera notamment concrétisé par la création d’une fondation destinée à aider à accélérer les efforts de paix en Afghanistan.

Mohammad Abdel Karim Al-Issa en visite à Paris

Ce sommet fait partie de la nouvelle politique de la Ligue Islamique Mondiale, qui a fait peau neuve depuis la nomination à sa tête de Mohammad Al-Issa. Tournant définitivement le dos à toute forme de prosélytisme, la LIM s’attache désormais à promouvoir des initiatives humanitaires, sans considération de la religion ou de l’origine des bénéficiaires.
Avec sa campagne #RejectHate, elle s’attache également à lutter, par l’échange et l’éducation, à toute forme de haine anti-musulmane.
Mohammed Al-Issa est attendu à Paris dans la dernière semaine de juin.
Les musulmans français, en proie à de violentes campagnes discriminatoires, attendent du représentant de la plus importante organisation musulmane mondiale qu’il prenne en considération leurs difficultés et leur détresse.
Il rencontrera les principaux représentants de l’islam officiel, mais il ne faudrait pas oublier qu’en France, la politique se fait plus dans la rue que dans les palais. Espérons qu’il rencontrera aussi d’autres personnalités, musulmanes ou non, qui pourront lui donner une vision claire des écueils et des perspectives de l’Islam de France.

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