UN TSUNAMI DE BOUE HAINEUSE CONTRE L’EX-OTAGE SOPHIE PETRONIN

La dernière otage française dans le monde, retenue depuis presque quatre ans au Mali par des djihadistes présumés, a été accueillie ce vendredi 9 octobre à l’aéroport militaire de Villacoublay par le président de la République, Emmanuel Macron, et le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Sophie Pétronin a été libérée jeudi 8 octobre, suite à des négociations menées par le quai d’Orsay, avec l’aide de son fils Sébastien Chadaud. Cette libération coïncide avec la mise en liberté de plusieurs dizaines de prisonniers présentés, par les autorités maliennes, comme des djihadistes, sans toutefois que leur identité n’ait été révélée.

En même temps que Sophie Petronin, ses gardiens ont relâché deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, ancien ministre et plusieurs fois candidat à la présidence de la République, qui fut enlevé en mars 2020 dans la région de Tombouctou. Là aussi, le rapt fut attribué à des djihadistes, mais la situation politique complexe du Mali pouvait également constituer une piste plausible.

Sophie Petronin est la fondatrice de l’ONG « Association d’Aide à Gao », qui œuvre dans le domaine de l’aide à l’enfance dans le nord du Mali.
L’une des raisons annoncées de sa libération était, à l’âge de 75 ans, sa santé alarmante . On s’attendait donc à recevoir une femme dans un état de faiblesse extrême. C’est en fait une personnalité volontaire et volubile qui a été accueillie par le Président Macron. Pas du tout abattue, elle a longuement expliqué son engagement et sa captivité devant un Macron qui ne pouvait placer un mot, avant d’affirmer qu’elle retournerait sur place poursuivre sa mission.

Mais la surprise était encore à venir. Aux journalistes pointant l’échange avec des djihadistes, la militante conteste ce terme en affirmant que ses ravisseurs étaient des activistes plus liés à la politique malienne qu’à Al Qaïda, avant de déclarer, devant une journaliste médusée :

« Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c’est Mariam que vous avez devant vous »

En pleine croisade anti-musulmane, en plein projet de loi « anti-séparatisme », la déclaration n’allait pas passer inaperçue, surtout auprès des réseaux sociaux de la fachosphère qui s’est déchaînée contre la militante humanitaire. Accusée du «Syndrome de Stockholm» par les plus modérés, elle est l’objet d’un déversement d’une haine immonde et nauséabonde.

« On apprend que l’otage qui vient d’être libéré contre 200 djihadistes qui iront tuer nos militaires s’est converti à l’islam et veut retourner au #Mali : comme ça, une fois là-bas, il ne reste plus aux djihadistes qu’à la reprendre comme otage ! La bonne affaire ! » éructe Gilbert Collard, tandis que l’identitaire Damien Rieu vomit sur Twitter : « On a libéré 200 criminels jihadistes qui vont repartir tirer sur nos soldats et dépensé 10 millions pour elle mais elle se convertie à l’Islam et veut retourner au Mali… RENDEZ #SOPHIEPETRONIN À SES RAVISSEURS ! »

Elégant, à l’égard du femme qui a consacré sa vie à aider les autres.

Quant aux medias, à part le journal « Le Monde », qui a publié la video ci-dessus et quelques autres, la séquence de sa conversion a été retirée des comptes-rendus de la libération de Sophie Petronin. Un reflet de la campagne haineuse que les musulmans subissent actuellement.

Mais à quoi bon répondre, sinon par la réplique de Giscard, au moment de l’affaire des diamants : « Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison »

Jean-Michel Brun

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