LE PUISSANT LOBBY ISRAÉLIEN FRANÇAIS FAIT ANNULER LA CÉRÉMONIE DE REMISE DES TROPHÉES FORBES

En août 2023, Le magazine Forbes a classé Rima Hassan, juriste franco-palestinienne et fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés parmi les « 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année et qui ont fait rayonner la France à l’international ».

Aussitôt, la lauréate a été violemment prise pour cible par l’animateur Arthur qui l’accuse d’antisémitisme et remet en cause le classement Forbes, dans un message sur X qui se veut ironique, mais qui reflète en réalité un racisme nauséabond  : « Si vous voulez apparaître dans le prochain classement Forbes France, le plus simple est de faire l’apologie du Hamas et d’être une antisémite patentée. » Défenseur acharné du droit des Israéliens à massacrer les populations palestiniennes, Arthur a été immédiatement suivi par d’autres soutiens de la politique meurtrière de Benyamin Netanyahou, comme Yonathan Arfi, le président du CRIF, le conseil autoproclamé représentatif des institutions juives de France, ce qui n’est heureusement pas exact, qui tente, depuis de nombreuses années, d’assimiler sionisme et judéïte, et par conséquent anti-sionisme et antisémitisme, ce qui est une dangereuse imbécilité.

C’est également à travers le réseau X que Rima Hassan a dénoncé les propos diffamants de l’animateur : « Arthur utilise son Instagram avec 3 millions d’abonnés pour diffamer une voix palestinienne dans l’objectif de me faire retirer du classement Forbes qui récompense mon parcours. Femme palestinienne sortie des camps de réfugiés, dont la famille a survécu à la Nakba, qui a vécu sur cinq générations dans l’apatridie et à dépendre des services humanitaires de l’Unrwa, qui est repartie de zéro en arrivant en France à 10 ans… ».

Elle a fait savoir, le mercredi 31 janvier, son intention de porter plainte contre l’animateur pour diffamation. « Toutes les actions judiciaires utiles seront engagées dans son intérêt pour dénoncer les faits de nature à porter atteinte à son image et sa réputation », a prévenu son avocat, Me Yassine Bouzrou.

Mais le lobby pro-israélien est tellement puissant qu’il a contraint Forbes a annuler sa remise des prix. Rima Hassan a immédiatement réagi : « Je vous annonce avec colère et tristesse que toute la cérémonie de remise des trophées Forbes destinée à récompenser les 40 femmes françaises de l’année pour leur engagement, leur parcours et leur carrière, a été annulée en raison des pressions et intimidations de ces derniers jours. Notez bien que l’essentiel de ces pressions viennent majoritairement d’hommes qui se croient tout-puissants et tout permis, lesquels ont sciemment et publiquement tagué Forbes pour faire pression, résultat ce sont 40 femmes qui se retrouvent privées de cet événement. C’est intolérable, inacceptable. Merci le patriarcat. »

Plus de 500 élus locaux ont apporté leur soutien à Rima Hassan, dans une tribune publiée dans Mediapart :

« Insultes, diffamation, menaces de mort, tentatives d’intimidation, pression sur les employeurs ou les partenaires : depuis des semaines, les élu·es et militant·es de la cause palestinienne sont la cible d’attaques délétères et racistes visant à disqualifier leurs voix et leurs combats. Le sort réservé aux figures palestiniennes qui, depuis la France, s’évertuent à défendre la justice et la paix durable en Palestine, est particulièrement ignominieux. 

Rima Hassan est l’une de ces figures. Depuis le 7 octobre 2023, la juriste franco-palestinienne, qui a fondé l’Observatoire des Camps de Réfugiés (OCR), subit un véritable acharnement de la part d’organisations et de personnalités pro-israéliennes. Chacune de ses prises de position déclenche un tombereau d’insultes et de menaces. Des soldats des forces d’occupation coloniales sont allés jusqu’à inscrire, à plusieurs reprises, son patronyme sur des bombes israéliennes. 

Il y a quelques jours, c’est l’animateur et producteur Arthur qui s’en est pris à elle après avoir appris que le magazine Forbes la classe dans leur top 40 des femmes « d’exception pour l’année 2023 ». Les accusations fallacieuses d’« antisémitisme » et de « soutien au terrorisme » qu’il a proférées contre Rima Hassan n’ont qu’un seul but : menacer la présence de la juriste à la cérémonie Forbes et l’empêcher de gagner davantage de visibilité et de reconnaissance.

Nous ne sommes pas dupes : en s’en prenant à Rima Hassan, et d’autres voix palestiniennes qui s’élèvent pour dénoncer l’oppression et les massacres orchestrés par l’État colonial israélien, c’est l’ensemble de la cause palestinienne qui est visée. Ce que l’on veut faire taire c’est la Palestine, et toutes les voix qui la défendent.

Tenter d’invisibiliser Rima Hassan et son combat pour les droits réfugiés palestinien·nes ajoute encore au drame que vivent les centaines de milliers de gazaouis contraints à la fuite. Au-delà, ce sont les droits de l’ensemble des réfugiés palestiniens qui pourraient être passés sous silence. Nous enjoignons le gouvernement français à poursuivre et renforcer son soutien au programme des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dont l’action est fragilisée par un retrait de financement de la part de plusieurs pays, alors même que la vie de milliers de palestinen·nes en dépend. 

Nous, élu·es de la République, affirmons notre soutien plein et entier à Rima Hassan et toutes les voix palestiniennes ciblées pour leur origine, leur culture et leur engagement en faveur de la justice pour une paix durable en Palestine. La dénonciation et la lutte contre l’entreprise coloniale israélienne n’est pas seulement un droit absolu : elle est surtout un devoir. À l’heure où la Cour Internationale de Justice ordonne des « prises de mesures conservatoires pour prévenir tout acte de génocide contre les palestiniens à Gaza ».  L’actualité ne doit pas nous faire oublier, le bilan fait état d’au moins 33 360 personnes tuées et des milliers d’autres seraient portés disparus dans la bande de Gaza. Chaque humaniste devrait joindre sa plume et sa voix au concert de protestations qui visent les forces d’occupation… pas pour étouffer les rares voix qui nous renvoient à notre humanité. »

Il est aussi grand temps que nos dirigeants cessent de faire allégeance au CRIF en participant à ce honteux dîner annuel, dont les organisateurs, contrairement à ce qu’ils prétendent, ne représentent nullement les juifs de France, largement favorables à une solution pacifique au Moyen-Orient, et dont beaucoup sont présents lors des manifestations de soutien au peuple palestinien, notamment à travers la courageuse Union Juive Française pour la Paix (UJFP).

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