LA JOURNÉE DE LA DÉPRIME

Il paraît que le 3ème lundi du mois de janvier, le « Blue monday », est le jour le plus déprimant de l’année. En fait cela fait déjà un certain temps que les Français se goinfrent de Tranxène pour oublier l’état dans lequel ceux en qui ils avaient mis leur confiance ont plongé la France.

Des dirigeants aveugles, qui ne voient pas que la France évolue, dans toute la richesse de ses diversités, des dirigeants sourds aux appels de ceux qui n’ont pas la chance de trouver un boulot en traversant la rue, et que la rue attend qu’ils ne puissent plus à la fois se nourrir et se loger. Des dirigeants amnésiques (« Je n’ai pas à demander pardon à l’Algérie »). Des dirigeants anosmiques qui ne sentent pas l’odeur de la poudre monter du goudron sous lequel les pavés s’impatientent.

Alors que le petit ministre trépigne, dit-on, d’une joie dérisoire à la victoire sur un « séparatisme » qu’il a lui-même inventé, la pays, déjà embouteillé dans les mairies, les hôpitaux, les universités, sera ce jeudi figé dans le refus obstiné d’un pouvoir qui refuse d’entendre ceux qu’il avait promis d’écouter.

Mais comment le fringant candidat a-t-il pu se laisser convaincre que l’hystérie du « séparatisme » pouvait se substituer à la sagesse du « vivre ensemble » ? Triste épilogue d’une saga qui, commencée devant une pyramide finira sur les barricades.

En attendant, les citoyens n’y croient plus. Ont-ils fini par comprendre que lorsque la Constitution affirme que l’exécutif a pour mission d’exécuter la volonté du peuple, le pouvoir n’entendait pas ce mot dans le même sens qu’eux ?

Non, l’avenir qu’on nous propose n’est encourageant pour personne. Ni pour les futurs retraités, ni pour les travailleurs, ni pour les étudiants, ni pour les enfants qui ne sont plus en sécurité à l’école.

Il ne nous reste plus qu’à nous précipiter aux théâtre des Folies Bergères le 30 janvier. L’excellent Raphaël Mezrahi y organise la Nuit de la déprime…