JUSQU’À QUAND ALLONS-NOUS ACCEPTER CELA ?

Alors que des dizaines de milliers de civils sont assassinés à Gaza, alors de Netanyahu est considéré par la Cour Pénale Internationale comme un criminel de guerre et qu’un mandat d’arrêt est lancé contre lui, l’intelligentsia française continue de justifier les massacres de Palestiniens et d’accuser d’antisémitisme ceux qui s’y opposent.

«La France Insoumise se déchaîne avec une violence inouïe contre Israël » éructe Alain Finkelkraut sur Europe 1 en février 2024. Parce que la politique génocidaire de l’armée israélienne, ce n’est pas une « violence inouïe » ?

«La proportion des enfants à Gaza est totalement délirante, donc on met au monde continûment des enfants qui n’ont aucune place dans le monde. Production effrénée d’hommes excédentaires, d’hommes surnuméraires», ajoute sans vergogne le « philosophe » du petit écran. Défendu par le journal Libération, Finkelkraut commente sa position «Si je parle de ces enfants surnuméraires qui n’ont pas de place dans le monde c’est évidemment pour déplorer cette situation et condamner la politique qui y mène ». Ce type se moque vraiment du monde. Quand on pense qu’il siège à l’Académie française, aux côtés de Dany Laferrière, Jean-Christophe Ruffin, François Sureau, et François Cheng…

Alain Finkelkraut, comme tant d’autres soutiens à la politique d’Israël en Palestine, est un adepte de l’amalgame anti-sionisme / antisémitisme, lui-même créateur d’antisémitisme. Shulamit Aloni, ancienne ministre de l’éducation d’Israël, et ferme opposante à la politique israélienne en Palestine, disparue en début d’année, disait de cet amalgame : « C’est une ruse. Nous l’utilisons tout le temps. En Europe, quand quelqu’un critique Israël, on lui sort l’holocauste. Quand ici [aux USA], les gens critiquent Israël, alors ils sont antisémites. Et le réseau est puissant. Il a beaucoup d’argent. L’accusation d’antisémitisme nous sert à faire taire les critiques et à justifier tout ce que nous faisons aux Palestiniens ».

C’est aussi ce que crient les membres de Jewish Voice for Peace (Voix juive pour la paix) qui, le 18 octobre 2023, ont envahi le Capitole pour protester contre le « Génocide palestinien à Gaza » en scandant « Pas en notre nom ». C’est également ce qu’affirment les courageux militants de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix), toujours en tête des manifestations de soutien à la Palestine, qui estiment que « Macron devra lui aussi être poursuivi pour complicité de génocide ». Curieusement, ils ne sont jamais invités sur les plateaux de télévision (contrairement d’ailleurs à ceux de JVP aux États-Unis).

L’autre cheval de bataille du lobby pro-israélien est la négation de l’islamophobie. Le président de la Licra, Alain Jakubowicz, prétend que le terme d’islamophobie «a été créé de toutes pièces par les représentants de la frange radicale de l’islam pour empêcher toute critique de la religion». Comme il est difficile d’en contester la réalité, on tente de refuser le mot dans le but de nier le fait. On pourrait d’ailleurs tout à fait contester le mot antisémitisme puisque, les arabes étant aux-mêmes sémites, l’expression « l’antisémitisme des arabes » n’a aucun sens. D’ailleurs Ernest Renan affublait les « peuples sémites », c’est à dire, selon lui, l’ensemble des peuples du Levant, de tares culturelles et spirituelles. Ce qui ne signifie pas que la haine des juifs n’est pas une réalité, pas plus que la haine des musulmans ne serait une vue de l’esprit.

Mais le clan des philosophes médiatiques a plus d’un tour dans son sac. Bernard-Henri Levy affirme, toute honte bue, sur Radio J en 2024 : « Mettre sur le même plan la lutte contre l’antisémitisme et a lutte contre l’islamophobie, c’est absolument dégueulasse ». En fait c’est nous qui avons le haut-le-coeur.

Pascal Bruckner, auteur de « Un racisme imaginaire. Islamophobie et culpabilité » (Grasset, 2017), n’hésite pas à prétendre que « l’accusation d’islamophobie n’est rien d’autre qu’une arme de destruction massive du débat intellectuel, digne de ce qui se faisait contre  » les ennemis du peuple  » en Union soviétique » !

Quand à Arno Klarsfeld, on peut dire qu’il a gagné le pompon lorsqu’il déclare sur CNews, devant un Pascal Praud sidéré (et pourtant, choquer Pascal Praud quand on s’attaque aux musulmans relève presque de l’exploit ) : «  Les musulmans beaucoup travaillent sur les chantiers, ont accès à des explosifs, ils peuvent avoir accès à des armes à feu. S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours ». Pas très étonnant finalement lorsqu’on sait que son père Serge Klarsfeld, a déclaré qu’il voterait Rassemblement National aux législatives pour contrer la France Insoumise.

Comment ce célèbre chasseur de nazis peut-il préférer un parti dont les militants et les candidats aiment à se faire photographier en uniforme allemand et en faisant le salut hitlérien à un parti démocratique de gauche ? Simplement parce que LFI s’oppose à la politique génocidaire israélienne.

Voilà de quoi consterner Rony Brauman, l’un des fondateurs de Médecins Sans Frontières : « Israël, aujourd’hui, met les juifs en danger. Moi, je suis juif, et je considère qu’Israël me met en danger. Israël est non seulement l’endroit où les juifs sont le plus en danger au monde, mais Israël met en danger les juifs du monde. On a appris il y a peu de temps que 3 000 personnes venaient d’être arrêtées en Cisjordanie, qui viennent s’ajouter aux milliers de détenus déjà présents dans les geôles israéliennes, sans aucun motif, sans avocat, sans dossier juridique, et avec des peines prononcées administrativement, indéfiniment reconductibles. Tous ces gens-là, est-ce que ce ne sont pas des otages aussi ? est-ce qu’ils ne sont pas tout simplement pris en otage ? Donc Israël devrait être aussi considéré comme un pays qui détient des milliers d’otages. »

Comment des juifs français, comme Meyer Habib, ou celle qui a pris sa place Caroline Yadan, peuvent-ils dire le contraire ? Jusqu’à quand accepterons-nous cela ?

La réponse, Olivier Besancenot, l’a donné en 2004 dans une émission de Thierry Ardisson. A Roger Cukierman, alors président du CRIF qui l’accusait d’antisémitisme pour avoir participé à une manifestation de soutien au peuple palestinien, il répondit : « J’espère du fond du coeur que la communauté juive va arrêter de se faire représenter par des gens comme vous ». Et Cukierman s’en fut, honteux et confus…

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