GÉNOCIDE PALESTINIEN

Les opérations de « représailles » de l’armée israélienne ont causé, depuis le 7 octobre 2023, la mort de plus de 20 000 personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, sans distinction aucune.

Peut-on encore parler de « représailles », ou invoquer le « droit d’Israel de se défendre » ?
Ce sont un massacre collectif et une épuration ethnique auxquels nous assistons. D’ailleurs, Netanyahu n’a jamais caché son but final : éliminer les palestiniens der la terre palestinienne.

Selon les médias israéliens, le gouvernement de Netanyahou a même pris des contacts avec des « pays amis », comme l’Arabie Saoudite, à laquelle il a fait miroiter l’avantage d’accueillir une population qui pourrait combler le besoin du royaume en main d’oeuvre bon marché, et même le Congo. Une suggestion que celui-ci a naturellement refusé.

Le ministre des Finances Betzalel Smotrich a proposé d’encourager l’émigration « volontaire » de la quasi-totalité des 2,3 millions de Palestiniens, ce qui permettrait de faire de la place » en ajoutant : « Il faut mobiliser le monde afin de favoriser leur intégration dans d’autres pays et établir des implantations juives à Gaza ». Miri Regev, ministre des Transports, membre du cabinet de sécurité et membre du Likoud, estime que la bande de Gaza fait partie de la « Terre d’Israël sur laquelle nous avons des droits, y compris celui de nous y installer ».

Cette volonté de faire « disparaître » les Palestiniens n’est pas ,nouvelle. Ainsi que le rapporte Ilian Pappe, dans son livre « Palestine, l’épuration ethnique » (d’ailleurs retiré de la vente par Vincent Bolloré, repreneur des Editions Fayard, alors que les ventes montaient en flèche), bien avant 1948, les activistes de la Haganah qui allaient fonder l’Etat d’Israel avaient déjà planifié l’expulsion des Palestinens.

Elias Sanbar, ancien ambassadeur de Palestine à l’UNESCO, interrogé par Edwy Plenel, s’exprimait ainsi sur le plateau de « Air libre », l’émission en libre accès de Mediapart : « Je regarde heure par heure ce qui se passe à Gaza, et je suis impressionné et bouleversé par la ressemblance de ce qui s’y passe avec le massacre des réserves indiennes. Notamment de la fameuse bataille de Wounded Knee, qui était un des derniers épisodes de ce que les Américains appelaient leurs « guerres indiennes » à la fin du XIXe siècle , et je trouve qu’on traite Gaza comme une réserve indienne. L’idée, derrière ce parallèle, réside dans la façon dont on traite ces êtres humains qu’on voudrait annihiler. Je ne veut pas entrer dans la polémique de savoir si c’est un génocide, c’est en tous cas un massacre, un crime de guerre.
Ce qui nous est arrivé en 1948, ce n’est pas une occupation, c’est une disparition, à travers un procédé très simple : «  Si vous partez, vous avez la vie sauve. Si vous ne partez pas, vous mourrez… Oui, « Si tu pars, tu as la vie sauve, mais en partant, tu vas perdre ton nom, et une fois que tu auras perdu ton nom, tu n’existeras plus. Ce fut d’ailleurs le discours officiel des sionistes : les Palestiniens n’existent pas, n’ont jamais existé ». C’est cela l’invisibilité : quand vous enlevez à quelqu’un son nom, il n’a plus d’existence.
La mise en pratique de cette théorie fut un certain nombre de massacres. On parle beaucoup de Deir Yassine, mais il y en a eu beaucoup d’autres, qui ont ponctué l’expulsion. »

Pour Elias Sanbar, nous sommes en train d’assister à un remake de 1948 : « Nous sommes dans une situation de disparition comme en 1948. mais cette fois, cela ne marchera pas. On effacera pas le peuple palestinien. Il est probable que maintenant, les israéliens, 75 ans après la création d’Israel, ont eu le temps de se rendre compte qu’on n’était pas facile à faire partir les Palestiniens de leurs terres. Mais ils persistent et s’obstinent. Ils forment le voeu, qu’ils vont disparaître une fois pour toutes, sortir de leur champ de vision. Même les Palestiniens israéliens – ils étaient 150 000 au départ – étaient des gens dont les israéliens ne voulaient pas, mais qu’ils n’avaient pas eu le temps d’expulser. C’est la raison pour laquelle l’un des slogans qu’on entendait récemment chez les colons israéliens était : » Nous devons achever ce que Ben Gourion n’a pas terminé. »

L’historien israélien Moshe Zimmermann est beaucoup plus radical et ose sans hésitation le parallèle entre la Naqba et la Shoah : « Tout un pan de la société israélienne copie la société nazie. Face aux « méchants-arabes-antisémites » les enfants sont transformés en paranos d’une race supérieure, exactement comme les Jeunesses hitlériennes » rapporte-t-il dans le journal Haaretz.

Le problème, c’est que du côté de Washington, ça commence à ruer dans les brancards. Après le blocage par le Congrès des fonds destinés à l’aide militaire en Ukraine et Israël, et le changement d’attitude du peuple américain qui voit, plus qu’ici, au quotidien, les images des massacres de Gaza, Joe Biden a bien conscience que le programme de Netanyahou constitue une menace pour sa propre réélection.
D’autant que les Américains commencent à découvrir le pot aux roses : le Hamas a été financé par les Israéliens pour affaiblir l’autorité palestinienne afin d’éviter à tout prix la création d’un Etat. Même chose à propos de l’État Islamique. Le général Wesley Clark, l’ancien commandant suprême de l’OTAN, à déclaré sur CNN : « L’État islamique a démarré grâce au financement de nos amis et de nos alliés… avec pour objectif de se battre jusqu’à la mort contre le Hezbollah ».
Quant à Bernie Sanders, il déclare sur X :« Laissez-moi être clair : plus de financements américains pour la guerre illégale, immorale, brutale et grossièrement disproportionnée du Premier ministre israélien Beyamin Natanyahu contre le peuple palestinien. Les Américains doivent comprendre que la guerre d’Israël contre le peuple palestinien a été menée en grade partie avec ces bombes américaines, des obus d’artillerie et d’autres formes d’armement. Trop c’est trop. le congrès doit rejeter ce financement. Les contribuables américains ne doivent plus être complices de la destruction de la vie d’hommes, de femmes et d’enfants innocents à Gaza »

En Israël même, Si Natanyahou pratique cette fuite en avant jusqu’au-boutiste, c’est qu’il pense que tant qu’il y a la guerre, sa légitimité ne sera pas remise en question. Rien n’est d’ailleurs moins sûr si on en croit la multiplication des manifestations anti-Netanyahou en Israël.

Dans le journal Haaretz, l’écrivain Hillal Sholin conclut même : «  Nous devons reconnaître notre défaite. La position d’Israël dans le monde s’est déteriorée et a atteint un niveau sans précédent, qui fera des israéliens à l’étranger des malades de la lèpre ».

Quant aux medias français, toujours à la traîne des États-Unis, avec toujours un temps de retard, ils continuent à parler des bébés israéliens décapités, alors que la journaliste de CNN à l’origine de l’info l’a elle-même démentie, des viols du Hamas alors que la police israélienne avoue n’en avoir trouvé aucune victime ni aucune preuve, et continue de justifier les 20 000 morts civils palestiniens par les 1 000 victimes (pas toujours le fait du Hamas) du 7 octobre.

Misère….

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