FRANCE-MAROC : DES RELATIONS DANS LA TOURMENTE

Flags of France and Morocco on white background

Depuis quelques jours, la presse marocaine se déchaîne contre la France.

En cause : une campagne anti-marocaine au parlement européen qui, selon les medias marocains, aurait été « orchestrée » par la France. La semaine dernière, Bruxelles a adopté à une large majorité un texte pointant la dégradation de la liberté de la presse au Maroc. Les députés se disent également « profondément préoccupés » par « les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ».

Cette résolution a fait bondir les Marocains. « Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l’on croyait ami et partenaire sûr, mais l’odeur du gaz lui a fait perdre sa tête« , s’est indigné Ahmed Touizi, un député de la majorité, en référence au rapprochement entre Paris et Alger, rivale régionale de Rabat.

La porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, s’est immédiatement justifiée en expliquant que « le Parlement exerce ses prérogatives de manière indépendante », en précisant que « pour sa part, la France entretient une relation d’amitié profonde avec le Maroc avec lequel elle aborde tous les sujets, y compris ceux des droits de l’homme ».« La France n’est pas en crise avec le Maroc. Nous sommes au contraire dans un partenariat d’exception que nous entendons nourrir » , a tenu à affirmer, ce jeudi 25 janvier, Anne-Claire Legendre, qui promet d’inscrire cette relation bilatérale « dans les 10 à 20 ans » à venir.

En décembre 2022, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna s’est rendue au Maroc. «Une visite très positive», s’est-elle félicitée en la qualifiant de «jalon important» pour la visite officielle celle du président Emmanuel Macron, prévue en principe au cours du premier trimestre.

Mais celle-ci pourrait être remise en question, car la classe politique marocaine et les médias proches du pouvoir accentuent leurs critiques à l’égard de la politique française.

« Maladresses, faux pas et incompréhensions se multiplient entre Paris et Rabat », écrivait ainsi en début de semaine la revue Jeune Afrique. « Face à ce qu’elles considèrent comme des manifestations d’hostilité de la part de la France, les autorités marocaines ne cachent plus qu’un retour à la normale sera difficile ».

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