ÉMIGRATION

Les ministres de Macron qui se pressent aux émissions de la télé d’extrême-droite de Vincent Bolloré ou qui alimentent les colonnes de ses journaux populistes, les attaques qui se multiplient contre les établissements scolaires musulmans, une politique étrangère ouvertement hostile aux pays considérés comme « musulmans », la droitisation du pouvoir commence à faire peur.

Si les bruits de bottes ou le bruissement des chemises brunes semblent encore lointains, la dédiabolisation des thèses racistes n’augure pas un avenir serein.
Aujourd’hui, les musulmans ne se sentent plus en sécurité en France. D’une part parce qu’ils se sentent menacés directement par un État qui les regarde comme une population exogène, et d’autre part parce qu’ils n’ont pas le sentiment d’être suffisamment défendus par une « communauté » et par des « responsables » qui paraissent ne pas comprendre que le point de non-retour est en passe d’être atteint.

Voilà pourquoi de nombreux musulmans, ou Français d’origine arabe, font leurs bagages et émigrent vers de contrées où ils ne sont pas chassés comme des parasites. Or ces nouveaux migrants sont les plus diplômés, et sont une composante majeure de la fuite des cerveaux qui est en train tout simplement de mettre en péril la compétitivité de la France. Universitaires, médecins, avocats, physiciens, ils sont des milliers chaque année à fuir les nouveaux Croisés de la sottise et trouver refuge en Asie, au Moyen-Orient ou en Amérique du Nord.

Le danger qui guette notre pays, ce n’est pas l’immigration, comme le prétendent les crétins qui voient dans les prénoms arabes une insulte à la France, mais bien l’émigration. Celle de nos élites, fatiguées d’être prises pour cible par nos intellectuels analphabètes. On finira bien par s’en rendre compte, mais il sera certainement trop tard. Les meilleurs d’entre nous seront déjà partis, et il faudra peut-être aller à Dubaï, Bakou, Shanghai, Moscou ou Los Angeles pour se délecter des saillies de Molière ou rêver aux côtés de Booz endormi.

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