DE L’ABAYA AU KARABAKH, LA HAINE CONTRE LES MUSULMANS EST L’UNE DES CLÉS DES POLITIQUES INTÉRIEURES ET EXTÉRIEURES FRANÇAISES 

La haine l’emporte sur la nécessité 

Un adolescent de 15 ans se suicide après avoir été harcelé par ses camarades. En réponse aux alertes adressées tout au long de l’année par la famille au chef d’établissement et à l’Académie de Versailles, celle-ci a répondu par une lettre haineuse dont la teneur a ému jusqu’au sommet de l’État. La recteure de l’époque, aujourd’hui passée dans le privé, sera-t-elle poursuivie ou simplement inquiétée ? Peut-être, mais ce n’est pas certain. Elle est une camarade de promotion de l’ENA d’Emmanuel Macron, et le Ministre de l’éducation nationale a un autre chat beaucoup plus intéressant à fouetter : l’abaya.

Suite à l’interdiction du port de la robe longue aux jeunes filles (musulmanes exclusivement s’entend), 267 écolières se sont présentées dans cette tenue le jour de la rentrée. 200 l’ont retiré, prouvant par là-même que la motivation religieuse était inexistante. Les 67 récalcitrantes déclarent avoir refusé pour protester d’une part contre le fait que c’étaient toujours aux femmes que l’on dictait la façon de s’habiller, que ce soit par une obligation ou par une interdiction, et d’autre part contre le ciblage des étudiantes musulmanes, ce qui est une violation flagrante du principe de laïcité, même si cette violation est opérée au nom même de celle-ci.

En tous cas, 67 étudiantes sur 12 millions d’élèves, le poids de la haine contre les musulmans se passe de tout autre commentaire.
La mise en parallèle du port de l’abaya et des attentats de Charlie ou de l’assassinat de Samuel Paty par Emmanuel Macron face à Hugo Decrypt, et la dénégation bafouillante de toute intention raciste par le Président de la République ne font que confirmer cette dernière.

Pendant ce temps, les harcèlements continuent, il manque toujours des profs dans les classes surchargées, et la France est à la traîne dans le classement mondial des compétences scolaires. Par bonheur, le « grand remplacement » assure la « grande diversion ». 

Alors que le ministère de l’intérieur a lancé une grande campagne pour recruter, face à la pénurie d’effectifs, 7 000 nouveaux policiers. Un candidat, qui a passé avec succès tous les examens, est recalé parce qu’il porte sur le front la marque laissée par le tapis de prière, preuve qu’il est musulman pratiquant. On peut toujours jouer sur les mots. La France, du moins son oligarchie au pouvoir, est raciste. Point. 

Nostalgiques du « Joli temps des colonies », comme le chantait Michel Sardou (attention, il s’agissait d’une chanson anti-colonialiste !), les politiciens des droites françaises, mais pas seulement, n’admettent pas  que les peuples qu’ils ont jadis asservis puissent relever la tête et exprimer au grand jour leur fierté, y compris celle d’être Français ! 

Le sidérant face à face –  ou côte à côte – de Jean-Michel Apathie et de Thierry Breton dans Le petit Journal sur Canal +, est l’illustration criante de cette islamophobie incrustée dans la pensée française contemporaine.
Tandis que l’on entend Bruno Retailleau vanter les mérites de la colonisation, Thierry Breton approuve les arguments de Jean-Michel Apathie assimilant la colonisation à un crime contre l’humanité, mais explique qu’il ne peut utiliser cette expression en raison de ses fonctions officielles. Langue de bois et silence de plomb…  

Séisme au Maroc : le néocolonialisme de nouveau à l’oeuvre

Si le tremblement de terre de Marrakech a suscité, au Maroc, un formidable mouvement de solidarité dans l’ensemble du pays, il n’en a pas été de même en France où les medias se sont focalisés sur la prétendue « mauvaise volonté » du Maroc a accepter l’aide de la France. Une aide présentée comme indispensable puisque, selon eux, non seulement les Marocains n’auraient pas des compétences aussi pointues en la matière que les experts français, mais leur Souverain, par ce refus, compromettrait le sauvetage des victimes. Une condescendance tellement teintée de racisme primaire qu’Emmanuel Macron a dû intervenir lui-même pour tenter d’éteindre l’incendie. Heureusement, les Marocains de France, comme Jamel Debbouze, Gad Elmaleh, Tahar Ben Jelloun, ou Rachida Dati sont venus sur les plateaux clouer le bec aux pitoyables journalistes. Mais les couvertures honteuses de Libération et les caricatures à soulever le coeur restent dans les mémoires des Marocains qui ne les oublieront pas de sitôt.

La politique étrangère contaminée par la haine des musulmans. 

Le même Retailleau s’est aussi, et pour les mêmes raisons, retrouvé embarqué dans l’affaire du convoi « humanitaire » en direction du Karabakh, aux côtés de Xavier Bertrand et de Anne Hidalgo. Depuis la guerre de 2020 à l’issue de laquelle l’Azerbaïdjan a récupéré la majeure partie de son territoire occupé pendant 30 ans par l’Arménie, une grande partie de la classe politique française s’est rangée du côté de cette dernière.

A priori, l’incohérence de cette position devrait interpeller la presse française, comme elle interpelle les journalistes étrangers que nous avons rencontrés dans la région. En effet, comment justifier l’appui à un pays (l’Arménie) qui revendique un territoire (Le haut Karabakh) situé à l’intérieur des frontières d’un autre pays (l’Azerbaïdjan) sous prétexte que des gens ayant la même origine et parlent la même langue y habitent, comment justifier l’approbation de  l’invasion, puis de l’annexion de cette région, et enfin comment expliquer qu’on refuse au pays envahi le droit de défendre l’intégrité de son territoire, alors que dans le même temps, ces mêmes personnes condamnent un pays (la Russie) qui revendique un territoire (Le Dombass et la Crimée) situé à l’intérieur des frontières d’un autre pays (l’Ukraine) sous prétexte que des gens ayant la même origine et parlent la même langue y habitent, puis condamnent l’invasion, puis l’annexion de cette région, et enfin soutiennent le pays envahi dans la défense de l’intégrité de son territoire ?
Cette incohérence pourrait servir d’étalon aux deux poids et deux mesures.  

En réalité, ce n’est pas tant au nom d’un soi-disant droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (une notion qui ne s’applique pas en l’espèce, puisque les Arméniens ont un pays, et que le Karabakh est reconnu par l’ONU comme faisant partie intégrante de l’Azerbaïdjan), qu’en raison d’une imaginaire défense des « Chrétiens d’Orient ». Imaginaire, car l’Arménie n’a pas le monopole des « Chrétiens d’Orient », et que différentes communautés chrétiennes vivent en paix en Azerbaïdjan, sauf dans les territoires occupés pendant 30 ans, car les Arméniens les en avaient chassés. Les églises, cathédrales et monastères chrétiens du Karabakh, démolis ou accaparés par l’Église arménienne sont actuellement en cours de restauration pour être rendus à leurs propriétaires d’origine. 

Cette supposée défense des chrétiens d’orient (sous-entendus face à leurs voisins musulmans) est en fait une façon d’insinuer que, partout dans le monde, et bien entendu chez nous, en France, l’islam est un danger pour notre culture, que l’on qualifie de chrétienne, précisément en opposition à la civilisation musulmane, quand bien même nous en sommes pour une grande part les héritiers. Le système du bouc émissaire n’est pas près de devenir obsolète.     

L’Arménie au secours des identitaires français 

Cette problématique s’est récemment illustrée dans un incident qui a eu lieu le samedi 16 septembre à Paris. Ce jour-là, la place de la mairie du XVe arrondissement de Paris accueille le Forum des associations. Comme chaque année, l’association Dialogue France-Azerbaïdjan y présente un stand où sont proposés des livres et des revues sur la culture et le patrimoine azerbaïdjanais. On peut aussi y déguster de délicieuses pâtisseries, fleurons de la très riche cuisine azérie. Parfois on y donne un petit spectacle de danse traditionnelle. Les passants apprécient beaucoup cet endroit qui leur permet de découvrir un pays encore méconnu ici.

Anouch Toranian

Brusquement une femme s’avance, et insulte copieusement Aytan Mouradova, vice-présidente de l’association, déversant sur elle un flot de propos racistes sur l’Azerbaïdjan et ses habitants. Malgré les tentatives d’apaisement d’Aytan Mouradova, rien y fait. Elle est comme possédée d’une haine inextinguible, jurant qu’elle fera évacuer et interdire ce stand qui présente les richesses culturelles et archéologiques d’un pays qu’on voudrait voir effacé de la carte du monde.   

Cette dame s’appelle Anouch Toranian, et ce n’est pas une inconnue. Conseillère de Paris et désormais adjointe à la Mairie de Paris, c’est elle qui a entraîné dans son combat aux côtés de séparatistes arméniens Anne Hidalgo, bien contente par ailleurs de cette opportunité de détourner l’attention des Parisiens des travaux, des poubelles et des rats.   

A l’occasion d’une interview donnée au magazine Marie-Claire, Mme Toranian avait récemment déclaré : « L’Arménie est un État démocratique avec des valeurs occidentales, un verrou de chrétienté. Quand on regarde la carte, on se rend bien compte que c’est un petit bout d’Europe, enclavé dans une région instable, entouré d’États violents. » 
Nous y voici donc. L’Arménie est un État chrétien qu’il faut défendre, car le soutenir, c’est défendre les valeurs occidentales. Contre qui ? Contre les pays musulmans qui l’encerclent et le menacent, puisque, précisément, ils sont musulmans. Et peu importe si l’Azerbaïdjan est un pays laïque où musulmans chiites et sunnites, juifs des montagnes ou ashkenazes, chrétiens orthodoxes ou catholiques, et agnostiques participent ensemble à l’essor et à la cohésion d’une nation que nos politiques xénophobes s’emploient à dénigrer. 

Scandalisés par l’attitude de l’élue, les visiteurs et les responsables des autres stand sont venus l’empêcher d’aller plus loin dans la violence. « Vous êtes des terroristes ! » a lancé, pour finir, la conseillère de Paris, aux Azerbaïdjanais présents.

Rappelons que Anouch Toranian accompagne la plupart du temps son beau-père Ara Toranian dans les manifestations de soutien aux séparatistes arméniens. Ara Toranian, les journalistes qui couvraient en 1983 l’attentat d’Orly et l’attaque d’une agence de voyage turque l’ont bien connu, alors qu’il s’était enchaîné aux grilles du Palais de Justice de Paris en soutien à l’ASALA, dont il était le porte-parole.

L’ASALA, Armée Secrète de Libération de l’Arménie, née au Liban à l’occasion de la guerre civile, fut à l’origine d’attentats qui ensanglantèrent l’Europe, coûtant la vie à de nombreux innocents.  Dans le journal Le Monde de février 1983, qui ouvrait son édito par le titre « Contre le terrorisme arménien », Didier Bariani, déclarait : « Il faut se convaincre de l’obligation dans laquelle se trouve la collectivité française de réviser profondément sa conception de l’accueil et de la tolérance à l’égard de certaines minorités convaincues de sympathie criminelle et manipulées par ceux dont le but réel est de déstabiliser les pays de liberté ».  Depuis, les opérations de communication du puissant lobby arménien associées à la désignation des musulmans comme les ennemis publics N°1, ont réussi à faire oublier la véritable nature des activistes arméniens : de simples assassins, qui tuèrent, par exemple, les tranquilles habitants de la ville azerbaïdjanaise de Khodjaly en 1992.

Les récents passages de camions de la Croix Rouge sur les routes de Latchine et Aghdam mettent à mal la légende du blocage et de la crise humanitaires avancés par les medias pro-Arméniens. Il fallait par conséquent trouver un nouveau moyen pour les nationalistes arméniens de maintenir la pression, à la fois sur le gouvernement d’Erevan, et sur l’opinion internationale. En faisant sauter un camion azerbaïdjanais dans le Karabakh, les séparatistes savaient qu’ils provoqueraient des représailles de Bakou et qu’alors, ils pourraient à nouveau se poser en victimes. Le gouvernement français a aussitôt profité de l’aubaine pour déclarer, par la voix d’Elisabeth Borne, que la destruction des bases militaires arméniennes au Karabakh étaient « illégales », alors ces bases sont interdites par la convention signée par la France.

On constate que les identitaires français ne jettent jamais l’éponge et trouveront toujours une bonne raison de discriminer les musulmans de France et d’ailleurs.

Abdeljallil Asmar

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