RÉSOLUTION DU PARADOXE DU CALENDRIER LUNAIRE À L’USAGE DE L’ISLAM

La détermination des débuts des mois lunaires, les dates de début et de fin de Ramadan, des heures de jeûnes, sont l’un des serpents de mer du monde musulman, et produisent un nombre impressionnant de fatwas qui se contredisent les unes les autres, notamment à propos de la validité des calculs astronomiques.

Certes, les divergences sont une des richesses de l’islam, mais les polémiques à ce sujet empoisonnent littéralement la vie des musulmans qui se voient, par exemple, indiquer, pour une même ville, des dates et des heures différentes.

Ces querelles sont d’ailleurs récurrentes : on débat encore aujourd’hui de savoir s’il est conforme à la charia de donner la Zakat en monnaie, ou si la photographie n’est pas haram.

Le Dr. Rafik Ouared, physicien des particules élémentaires travaillant à Lausanne, diplômé de l’université de Paris-Orsay, ancien du CERN de Genève, et fondateur de l’ Institute of Inclusive Study of Lausanne, a mis au point, après 6 années de recherche, une méthode de calcul de l’heure de l’imsak et des conjonctions lunaires d’une précision jamais atteinte jusqu’alors. Lorsque les « savants» de l’islam en auront terminé avec la discussion autour de l’opposition entre calcul astronomique et constatation visuelle, que d’ailleurs l’érudit syrien Mustapha az-Zarqâ, semble avoir résolu par une fatwa il y a quelques années, il n’est pas douteux que la méthode proposée par le Dr Ouared fera autorité dans le monde musulman. Et c’est exactement ce que les musulmans attendent aujourd’hui.

Nous publions ici un article du Dr Ouared, que l’on peut utilement compléter avec les vidéos publiés sur Youtube et référencées à la fin de l’article.

Résolution du paradoxe du calendrier lunaire à l’usage de l’islam et mise en évidence du fil blanc intervenant dans la détermination de l’instant de transition (instant imsak) entre les 2 phases duales (VRAIE et FAUSSE) de l’aube.

Par Rafik Ouared, IISL

Une étude scientifique menée à Lausanne depuis 2016 est sur le point de résoudre complètement, d’une part, le paradoxe du calendrier lunaire musulman, et d’autre part le calcul générique de l’instant imsak dans le monde, suite à la détermination du principe optique qui permet de mesurer la dynamique du fil blanc à l’instant précis ou s’effectue la transition entre les 2 phases duales de l’aube.

1/ Introduction

Les musulmans sont, depuis des décennies, écartelés entre plusieurs paradigmes de calendriers lunaires et de fils blancs pilotant l’instant de transition entre les deux phases duales de l’aube. La confusion est telle que personne ne comprend pourquoi dans une même ville par exemple, il y aurait plusieurs calendriers et plusieurs instants imsak, et encore moins dans le monde. En conséquence, les décisions sont souvent prises sur des bases non-éclairées et souvent subjectives perpétuant les impasses.

En 2016, nous avons été amené à nous intéresser aux raisons profondes responsables de cet écueil, qui sont rapidement apparues comme étant essentiellement d’ordre méthodologique. En effet, l’herméneutique utilisée,basée sur les grands principes de l’ijtihad, n’était pas suffisamment consistante et robuste pour élucider des questionnements métaphysiques ayant un prolongement scientifique particulier. Elle nécessitait une extension quantitative. Pour y remédier, une approche scientifique inclusive (ISA) a été développée pour donner un rôle plus actif à la science dans sa capacité à ajuster et à valider ce genre d’interprétations des textes scripturaires (Coran, Hadith).
Cette opération a permis de faire des découvertes inattendues qui ont permis de détecter et de résoudre, aussi bien le paradoxe du calendrier lunaire à l’usage de l’islam, que le mystère du fil blanc impliqué dans la détermination des deux phases duales de l’aube.

Il apparait très clairement dans cette étude, que les musulmans ont hérité de quelques perceptions de l’islam qui s’écartaient fortement de la réalité, au point que l’extraordinaire progrès scientifique du 20ème siècle notamment, n’a pas pu être utilisé à bon escient pour infléchir ces biais.

Sans s’attarder sur les preuves des concepts décrits dans nos publications, nous allons nous limiter à énumérer dans cette article, les principaux résultats de l’étude qui ont permis la résolution conceptuelle de ces questions.

2/ Calendrier Lunaire légitime à l’usage de l’islam

2-1/ Le paradoxe apparent du calendrier lunaire à l’usage de l’islam

De manière générale, un calendrier lunaire « vrai » est défini par quatre paramètres, trois fixant le mois, et un paramètre libre fixant le nombre de mois constituant une année. Parmi les trois paramètres définissant le mois lunaire, deux sont contraints dans la nature indépendamment de la volonté de l’homme, pour fixer le début et la fin de la période d’un mois – les moments des conjonctions lunaires (CL)-, et le troisième n’est rien d’autre que le temps de référence du jour lunaire qui est un paramètre libre. Du fait des propriétés du cycle lunaire, ce temps de référence n’a pas de caractère absolu à l’instar du calendrier grégorien, mais revêt un caractère relatif propre à chaque activité, séparément. Par ailleurs, une CL est un événement spatial précis qui défini le début du mois dans lequel terre, lune et soleil s’alignent de manière à ce que la lune ne peut pas réfléchir la lumière provenant du soleil vers la terre. Cet événement à lieu en moyenne toutes les 700 heures et remet les pendules à zéro à chaque CL, précédant de plusieurs heures la toute première observation du croissant lunaire.

Dès sa naissance, l’islam a fixé dans le Coran et dans le Hadith, les deux paramètres libres: il faut 12 mois pour constituer une année, tandis que le jour lunaire commençerait à l’instant imsak, lorsque l’aube bascule instantanément dans sa phase « VRAIE ». En conséquence, tout se passe dans le cadre de l’islam,comme si Dieu avait lui même défini les 4 paramètres du calendrier lunaire vrai (deux dans la nature et deux dans les textes scripturaires), engageant les musulmans à les respecter contraints et soumis.

L’approche ISA a permis de découvrir que l’islam avait donc clairement défini deux calendriers lunaires différents, trouvant leurs origines, l’un dans l’ensemble Coran-Univers, et l’autre dans le Hadith :

a/ le premier, naturel, a été pour ainsi dire, entièrement défini par Dieu lui même en invoquant implicitement des mois « vrais » recensant les jours se levant à l’aube (à l’instant imsak) entre deux conjonctions lunaires (CLs) successives. Pour faciliter la discussion ultérieure, ce calendrier est dénommé arbitrairementCal1.

b/ le second, artificiel, ne respecte pas les limites temporelles du mois préfixées par les conjonctions lunaires, mais il a été invoqué par le messager de Dieu pour recenser le nombre de jours se levant à l’aube entre deux observations successives du croissant lunaire (ou décompte à 30 jours en cas de couverture nuageuse ou d’invisibilité du levant). Il est dénommé Cal5.

Ces constatations font apparaitre deux paradigmes contradictoires issus de Dieu et de son messager, respectivement ! Mais ce paradoxe n’est que d’apparence, car ces 2 calendriers sont en réalité mutuellement exclusifs comme le sont les deux faces d’une même pièce : Cal1 ne pouvait pas être utilisé pendant plus de 14siècles, l’homme ne sachant pas encore calculer les CLs. Durant tout ce temps, Cal5 a donc été légitimement utilisé malgré son caractère artificiel. Mais dès que ces CLs ont été déterminées à partir de la 2ème moitié du 20ème siècle, l’usage de Cal5 a cessé d’être légitime, au profit de Cal1 qui aurait du, à partir de ce moment, être utilisé transversalement par tous les musulmans. Malheureusement, cette mutation logique et évidente n’a pas eu lieu.

2-2/ La dérive des nouveaux paradigmes calendaires

Au contraire, trois autres paradigmes artificiels ont été créés par l’homme rendant la situation on ne peut plus confuse. Pour les distinguer entre eux, nous les avons dénommés : a/ Cal2 (recensement des « jours légaux » commençant au maghrib, entre 2 CLs successives), b/ Cal3 (recensement des jours commençant à l’aube entre 2 visibilités calculées dans le monde, c’est le calendrier dit de l’unification des levants utilisé notamment par la Turquie) et c/ Cal4 (ressemble à Cal3 mais la visibilité est calculée au même endroit: c’est le calendrier dit de la diversification des levants, utilisé par certains pays arabes).

En réalité, ces trois paradigmes ne définissent pas des calendriers proprement dits, mais des règles de rejet des 1ers jours légitimes tels que définis par le calendrier naturel Cal1. C’est pour cela par exemple, que le 22 mars a été rejeté en France. Mais à la différence de Cal5, rendu légitime par l’existence d’un doute,le temps d’une ignorance, Cal2, Cal3 et Cal4 sont eux complètement illégitimes: le premier calendrier utilise une notion de « jour légal » dépendant d’un « temps de référence absolu » définissant le début du jour lunaire, qui n’a aucun fondement scientifique, tandis que les 2 derniers calculent une visibilité de croissant lunaire dans des conditions ou il n’y a absolument aucun doute sur l’issue d’un mois, puisque les CLs sont parfaitement déterminées. La nuit du doute qui conditionne l’usage légitime de Cal5, n’est plus présente aujourd’hui. Nous sommes donc en présence d’une aberration logique. Certes, ces calculs de visibilité peuvent encore être utilisés pour valider ou invalider des déclarations d’observation dans le monde, mais ils ne peuvent en aucun cas être invoqués pour définir des calendriers reposant sur le calcul de la visibilité.

2-3/ La représentation « H24-1T » pour mieux comprendre ce qu’il se passe en un seul coup d’oeil !

Pour avoir une information complète et une compréhension exhaustive incluant les 4 calendriers calculés Cal1-Cal4, un algorithme a été développé pour représenter simultanément les calendriers dans 12 villes pilotes du monde, illustrant les effets conjoints des moments d’occurrence des conjonctions lunaires, des saisons, des latitudes et des fuseaux horaires, dans la genèse de chaque calendrier.

Les figures produites « H24-1T » sont originales et inédites car elles synthétisent fidèlement l’information précise du réel et du déformé, propre à chaque ville. Ci-joints, la figure et le tableau illustrant à titre pédagogique, les différences calendaires à Lausanne (même situations qu’en France).

Calendriers à Lausanne 1er jour Ramadan 1er jour Chawal Nombre de jours jeûnés
Cal122.03.202321.04.202330
Cal222.03.202321.04.202330
Cal323.03.202321.04.202329
Cal423.03.202321.04.202329

L’information du tableau provient directement de la figure1. Pour interpréter cette dernière, il faudrait simplement regarder si l’aiguille d’horloge de couleur bleue donnant l’heure de la conjonction lunaire, passe par une zone « verte » dans chacune des couronnes entourant l’horloge et représentant les calendriers Cal1 à Cal4. Si tel est le cas, le 1er jour légitime du mois sera pris en considération correctement par le calendrier correspondant, sinon, si l’aiguille passe par une zone « blanche », ce calendrier rejettera de manière erronée le 1er jour légitime mentionné dans la figure. A noter que l’horloge est graduée de 0 à 24h.

La représentation « H24-1T » est un outil puissant pour qui le maitrisera, qui permet de démêler toutes les situations calendaires qui peuvent survenir dans le monde, à chaque conjonction lunaire et chaque mois. Elle permet notamment de discriminer entre ce qui est légitime, illégitime, et cohérent dans l’illégitimité (pour détecter les décisions politiques, notamment). La précédence nuit/jour et inversement, les dates des nuits du destin potentielles dans les 10 derniers jours du mois de ramadan et les calendriers légitimes pour la prière de Tarawih, sont aisément identifiés par « H24-1T ». Les jours de pèlerinage à la Mecque seront également parfaitement identifiés de tel manière à pouvoir planifier l’année de pèlerinage dans ses jours légitimes, compte tenu que le pays accueillant utilise généralement des calendriers illégitimes, et idem pour Muharram qui est généralement le moment choisi par les autorités pour faire des ajustements de calendriers pas toujours compréhensifs.

En l’absence d’application interactive, nous éditons chaque année ces figures pour donner une information utile et une vue complète des calendriers vrais et déformés, pour les 4 mois interdits. Toutes ces figures ont le mérite d’aider à comparer les calendriers dans la même ville, ou de comparer les villes pour chaque calendrier, de manière éclairée

3/ Mise en évidence du fil blanc, mesure de l’instant de transition entre les deux phase duales de l’aube (instant imsak) et extrapolation de la courbe de variation annuelle à Lausanne

De tout temps, les musulmans n’ont jamais pu être précis sur la dynamique du fil blanc qui conduit à l’identification des phases duales de l’aube. Des propositions quantitatives intéressantes mais insuffisantes ont été proposées par des savants musulmans qui ne pouvaient s’appliquer que dans des régions proches de l’équateur, mais pas dans les régions du monde ou les effets de géolocalisation se font sévèrement sentir. Mais à coté de cela, des erreurs grossières ne correspondant pas à la réalité ont circulé pendant des décennies sans que personne ne vienne les contrer.

Pour y remédier, une expérience observationnelle a été conduite pendant six semaines à Lausanne en 2016, permettant de mesurer l’évolution du contraste entre 2 parties du ciel, la couche d’aérosols et celle immédiatement au dessus qui n’en contient pas (la troposphère libre). Cette mesure a permis d’identifier les deux phases duales de l’aube ainsi que l’instant de transition entre elles, à quelques secondes près. Les éléments précis de cette dynamique correspondaient bien aux différentes descriptions faites aussi bien dans le Coran que dans le Hadith, en particulier, la phase correspondante à l’apparition de la « queue du renard » , ainsi que la phase linéaire de « diffusion longitudinale » jusqu’à l’ultime instant précédant le début de la phase vraie.

Il se trouve que le « fil blanc » et le « fil obscur » ne se distinguent que par la façon dont la lumière indirecte du soleil diffuse sur la couche d’aérosols et sur la troposphère libre au fur et à mesure que le soleil se lève. Le contraste entre ces deux milieux physiques est dicté par le même phénomène optique que celui qui pilote l’observation d’un nuage blanc sur un ciel bleu.

Tôt à l’aube, la couche d’aérosols apparaît partiellement à l’horizon brisant l’obscurité du ciel. Elle apparait comme un triangle blanc ayant la forme de la queue du renard. Puis ce triangle blanc diffuse longitudinalement vers l’est dessinant une ligne horizontale qui sépare verticalement les parties claire et obscure du ciel. A ce moment, le contraste atteint sa valeur maximale avant de décliner jusqu’à ce qu’on ne puisse plus distinguer la ligne de séparation entre les deux milieux: c’est l’instant de transition des deux phases duales de l’aube. D’un point de vue optique, il correspond à la « réunification verticale » du ciel qui va annuler le « splitting vertical » qui l’a précédé au début de la phase FAUSSE de l’aube. Cette dynamique du fil blanc a permis de modéliser l’évolution du contraste pour en extraire un principe expérimental permettant la mesure précise de cet instant.

Figure 1 : Dynamique du fil blanc et processus de mesure de l’instant imsak

Figure 1 retrace la dynamique du fil blanc avec ses éléments caractéristiques, tandis que Figure 2 montre comment les phases duales de l’aube ont été minutieusement reconstituées

Figure 2: Phases duales de l’aube: FAUSSE ET VRAIE

Cette mesure a été effectuée le 23 juin 2016 à Lausanne. Elle correspond à une position angulaire du soleil de 12.4˚ en dessous de l’horizon, ayant eu lieu à 04h05 ce jour-ci, durant le crépuscule astronomique. Pour calculer la variation journalière et régulière de cet instant sur une année, un intervalle de confiance réduit des positions angulaires probables a été déterminé. La courbe variationnelle annuelle a été obtenue avec une précision d’une minute. Elle est représentée en rouge dans la Figure 3.

Figure 3: Variation journalière de l’instant imsak sur une année à Lausanne

Contrairement aux règles affichées par toutes les écoles du fiqh sunnite, nous pouvons voir que l’angle de dépression du soleil associé à l’instant imsak n’est pas fixe, mais varie chaque jour, à Lausanne, entre 12.4˚ au solstice d’été, et 16˚ au solstice d’hiver. Des scientifiques pakistanais avaient déjà émis une notice à ce sujet durant le siècle dernier, qui a été confirmée dans ce travail.

Nous pouvons également apprécier le confort apporté par cette courbe durant la saison la plus difficile, en été. En effet, elle a permis de réduire l’incertitude sur le temps imsak qui était de 75’, de près de deux ordres de grandeurs, évitant aux fidèles de débuter leur jeûn plus d’une heure avant la prière du Fajr.

Il est à noter qu’un niveau d’incertitude de 10’ pour l’entrée en abstinence est largement suffisant. Par contre, la minute de précision est nécessaire pour résoudre tous les scénarios possibles concernant la détermination du 1er jour légitime du calendrier lunaire, lorsque la conjonction lunaire est très proche de l’instant imsak dans des cas rares mais non négligeables.

4/ Conclusion

Les résultats et les discussions présentées dans cet article sont très différents de ce que les musulmans ont l’habitude de lire et bouscule même les idées reçues. Le but de cet article était de donner des réponses claires et précises pour sortir des sentiers battus et prendre ses décisions de manière éclairée favorisant un gain de sérénité substantiel. Quelque soit l’adhésion du lecteur à nos thèses, ce qui est important avant toute chose, c’est de susciter l’intérêt de la réflexion pour mieux appréhender le problème et la solution, quelque soit le temps que cela prendra. N’est-ce pas le propre de l’Islam d’avoir été scénarisée pour être évolutionnaire dans son voyage à travers le temps. Savoir rationaliser la vérité irrationnelle émanant de l’Islam, c’est ce qui donne tout son intérêt à cette religion.

Cet article n’est pas de nature à être publié dans une revue académique. Nous avons délibérément choisi de l’alléger en omettant les nombreuses références connues des spécialistes de ces questions. Par contre, toutes les nouveautés présentées dans cet article sont originales et présentées seulement sur un site youtube à des fins de vulgarisation.

Pour mieux comprendre les principes de ce calendrier, nous vous conseillons de regarder les vidéos suivantes qui complètent l’article.

https://www.youtube.com/playlist?list=PL5JNMbPzBoQCs7_raY66-V5gcYyacZRck

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