AFFAIRE IMANE MAARIFI : LE FRANCE RÉINVENTE LE DÉLIT D’OPINION

Mercredi 4 septembre à 7 h 30, les policiers déboulent chez Imane Maarifi, et l’embarquent devant son mari et ses enfants. Elle est placée en garde à vue au commissariat du 8e arrondissement de Paris . Il lui serait reproché d’avoir proféré des insultes et menaces de mort dans le cadre d’une campagne téléphonique contre la tenue, le 8 septembre à Paris, du salon israélien de l’investissement et de l’immobilier.

Qui est Imane Maarafi ?

Imane Maarifi est une infirmière partie il y a presque un an à Gaza avec l’ONG Palmed pour y soigner les blessés. De retour en France, elle témoigne devant l’Assemblée nationale des atrocités dont elle a été le témoin, et de la situation dramatique dans laquelle se trouve l’hôpital où elle a travaillé. L’infirmière est immédiatement placée dans le collimateur du lobby pro-Natanyahou qui cherche à lui imposer le silence.

Le 8 septembre, Les Salons Hoche, un lieu événementiel ultra-chic du 8ème arrondissement de Paris reçoit le «salon de l’immobilier israélien», un événement qui vise à promouvoir l’achat de biens immobiliers en Israël, notamment dans des territoires palestiniens occupés. Pour l’infirmière qui a été le témoin direct des bombardements à Gaza, a vécu les horreurs indescriptibles du génocide palestinien, c’en est trop. Proposer ouvertement d’investir sur les cadavres des civils de Gaza est une ignominie, rendue seulement possible par la soumission de l’État français à l’extrême-droite israélienne. Imane Maarifi le dit. Elle explique que que faire l’apologie du vol de terres est contraire au droit international, et demande au secrétariat des Salons Hoche si les gérants du lieu étaient au courant de la nature de la soirée qu’ils hébergeaient. L’ONU a en effet condamné à de nombreuses reprises la spoliation de terres palestiniennes par les colons.

Un lobby tout-puissant

Aussitôt, Les Salon Hoche, par la voix de son président Ausnat Oullo, portent plainte contre l’infirmière, qui est aussitôt arrêtée pour pour «menaces de mort en raison de l’ethnie ou de la religion». Alors que les massacres commis à Gaza sont toujours impunis, que les appels au meurtre proférés par les intervenants de certaines chaînes de télévision françaises passent sans difficultés, il a suffi d’un seul appel d’Imane Maarifi au standard des Salon Hoche pour déclencher une procédure judiciaire, une perquisition et une garde à vue. Imane Maarifi a été libérée en fin de journée le lendemain.

Pour le député Thomas Portes, c’est en réalité l’intervention de la jeune femme devant les élus qui aurait en réalité motivé son interpellation, laquelle n’aurait eu d’autre but que de l’intimider. Un épisode de plus dans la tentative de l’État français de criminaliser le soutien aux victimes du génocide palestinien dans le but de les empêcher de témoigner de ce qu’ils ont vu, et ainsi de réduire à néant la propagande du gouvernement Netanyahou.

Vaine tentative, car il y aura d’autres Imane Maarifi, et notamment au serin même de la population israélienne dont les témoignages contredisant le discours de l’extrême droite israélienne sortent aujourd’hui dans la presse et dans la rue.« Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place » (J. Kessel-M. Druon : le chant des partisans)

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