ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN OUZBEKISTAN : LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE LA DÉMOCRATIE

Oliy Majlis, Parliament building in Alisher Navoi National Park, Tashkent, Uzbekistan

L’Ouzbekistan, ancienne république soviétique, et acteur majeur de l’Asie centrale, poursuit son programme de démocratisation des institutions en adoptant un système électoral particulièrement innovant.

Le 27 octobre prochain, les élections législatives se dérouleront selon un processus entièrement rénové. Elles devront désigner les 150 députés de la Chambre législative (Oliy Majlis ), les 65 membres du Sénat, 65 députés au conseil suprême (Jokargy Kenes) de la République du Karakalpakstan, et près de 6000 membres des conseils locaux. Environ 30 000 candidats se sont présentés.

Afin d’assurer la régularité du scrutin, mais aussi répondre aux critiques, pas toujours innocentes, de certains pays occidentaux, l’élection sera organisée avec le concours de 120 000 membres de commissions électorales et plus de 70 000 citoyens et observateurs internationaux.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, les élections à l’Assemblée Nationale utiliseront un système électoral mixte, combinant représentation majoritaire et proportionnelle. Les électeurs éliront directement 75 députés selon le système majoritaire à un tour, les 75 députés restants seront élus sur la base des votes pour les partis politiques dans le cadre du système proportionnel. Ce système vise à créer un pouvoir législatif plus équilibré et plus représentatif, renforçant la légitimité démocratique et garantissant un spectre politique.

Autre innovation majeure : l’informatisation totale des activités de la commission électorale. L’introduction du système informatique « E-Saylov » est appelé à révolutionner le processus électoral. Cette plateforme numérique non seulement rationalise le processus, réduit la bureaucratie et la gestion des documents, mais garantit également une expérience électorale plus fluide, plus efficace et plus transparente. Elle automatise les interactions entre les commissions électorales, les partis politiques, les candidats, les observateurs et les médias, en fournissant des données statistiques en temps réel, des informations sur les candidats et des cartes interactives. Ce saut technologique permet aux électeurs un accès sans précédent aux informations essentielles liées aux élections, rendant le processus électoral plus inclusif et transparent.

L’inclusivité est une autre pierre angulaire de ces élections. La nouvelle législation électorale exige que les partis politiques veillent à ce qu’au moins 40 % de leurs candidats soient des femmes, ce qui constitue une avancée progressive vers l’égalité des sexes dans la représentation politique. Cette exigence aligne non seulement l’Ouzbékistan sur les normes démocratiques les plus avancées, mais enrichit également le discours politique en intégrant des perspectives diverses.

Par ailleurs, ces élections se déroulent conformément au nouvelles dispositions constitutionnelles qui renforcent les pouvoirs du parlement et des organes représentatifs locaux. Les fonctions de contrôle du Parlement sur les activités de l’exécutif, du judiciaire, des forces de l’ordre et des services spéciaux ont été élargies.

Pour participer aux élections, les partis politiques doivent avoir présenter leur candidature au ministère de la Justice au moins quatre mois avant l’annonce de la campagne électorale et recueillir au moins 40 000 signatures de citoyens en faveur de leur participation, un système plus démocratique que celui, par exemple, des 500 signatures d’élus.

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