A MARSEILLE, LE PAPE FUSTIGE LES POLITIQUES ANTI-MIGRATOIRES

Samedi 23 septembre.

Devant le mémorial dressé à Marseille en l’honneur des marins et des migrants morts en mer, le souverain pontife lance un pavé dans la mer.

Alors que le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait, quelques jours auparavant, averti que « la France n’accueillerait pas de migrants » venus de Lampedusa, et que l’extrême-droite française, qui se réclame des valeurs du catholicisme, fustige la « submersion migratoire » le Pape François a condamné les « nationalismes archaïques et belliqueux », la « peur » et « l’indifférence » face aux migrants. « L’histoire nous appelle à un sursaut de conscience pour prévenir un naufrage de civilisation» , a-t-il prévenu, alors que « la journée mondiale du migrant et des réfugiés sera célébrée demain […] Contre le terrible fléau de l’exploitation des êtres humains, la solution n’est pas de rejeter mais d’assurer, en fonction des possibilités de chacun, un grand nombre d’entrées légales et régulières, durables, grâce à un accueil équitable de la part du continent européen […] Il faut assister la veuve l’orphelin et l’étranger migrant »  et « notre futur est ensemble ». Le pape François a martelé, devant un public de 900 personnes, qu’il craignait de voir se transformer « la Méditerranée, berceau de la civilisation, en tombeau de la dignité »

Voilà sans doute pourquoi le Pape avait annoncé qu’il ne se rendait pas en France, mais à Marseille, une ville qui « donne une patrie à ceux qui n’en ont plus […] Marseille nous dit que malgré les difficultés, la convivialité est possible et qu’elle est source de joie […] une marée de peuples a fait de cette ville une mosaïque d’espèrance »

Quant aux migrants, prévient le le chef de l’Église catholique, ils «risquent leur vie en mer» pour gagner l’Europe « n’envahissent pas, ils cherchent hospitalité » et ils « ne doivent pas être considérés comme un fardeau à porter ».

Dans une France qui ne manque pas un occasion de rappeler ses « racines chrétiennes » ou, à défaut, de se les inventer, l’allocution papale a fait tache dans le monde blanc rêvé par la droite française. Gérald Darmanin avait applaudit du bout des doigts et, gêné, Emmanuel Macron a déclaré, au cours de son interview télévisée du lendemain que « le pape avait raison », mais que « la France ne peut accueillir tout la misère du monde ». Quant à Bardella, il considère qu’un pape « argentin n’a pas conscience du problème de l’immigration en Europe ». Xénophobie quand tu nous tient. D’ici qu’il renie le catholicisme, et préfère se convertir à l’islam, à l’exemple de l’ancien député hollandais islamophobe Joram van Klaveren…

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