Un séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi 8 au samedi 9 septembre. Son épicentre se trouvait au sud-ouest de Marrakech. De fortes secousses ont également eu lieu dans les villes côtières de Rabat, Casablanca et Essaouira. Le bilan, encore provisoire, fait état de 2222 morts et plus de 2000 blessés, la plupart dans les provinces d’Al-Haouz, l’épicentre, et de Taroudant, et dans les villes de Marrakech, Ouarzazate, Azilal, et Chichiua. Le village berbère de Tafeghaghte, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement détruit.
On signale également des familles piégées sous les décombres de leur maison et des dégâts dans certaines parties de la Médina de Marrakech, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Les hôpitaux de la ville ont vu affluer des blessés et les autorités ont appelé les habitants à donner leur sang. Les habitants auraient décidé de rester à l’extérieur de leurs maisons au cas où la ville serait secouée par de puissantes répliques, ce qui est un risque bien réel, ainsi que le souligne Robin Lacassin, géologue et tectonicien à l’Institut de physique du globe de Paris et au CNRS, pour lequel la survenue de ce séisme « dans cette région n’est pas une surprise ». Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le Maroc est victime de tremblements de terre. Le 29 février 1960 à 23 h 40, un séisme détruisait la ville d’Agadir, tuant près de 12 000 personnes et faisant quelque 25 000 blessés. La secousse dura 15 secondes et était d’une magnitude de 5,72 sur l’échelle de Richter. Dans les quartiers de Founti, Yachech et de la Kasbah, tous les bâtiments furent détruits ou sévèrement endommagés, 95 % de la population de ces zones fut ensevelie.
Le monde solidaire
De nombreux pays ont immédiatement proposé leur aide, y compris l’Algérie, malgré la mésentente existant entre les deux pays. L’Espagne a déjà été sollicitée, ainsi que le Royaume Unis, le Qatar et les Émirats qui ont déjà envoyé du matériel et des équipes de secours.La France s’est également mobilisée et attend le feu vert du gouvernement marocain. Cette attente a d’ailleurs provoqué l’indignation, avec quelques relents de condescendance, des commentateurs français, insinuant même, de façon tout à fait odieuse, que le pouvoir marocain bloquerait les aides française pour des raisons politiques, comme si il n’était pas légitime pour le Maroc de planifier l’aide afin qu’elle ne provoque pas encore plus d’anarchie, ainsi que le soulignait, sur le plateau de BFTV, Sylvie Brunel, géographe et ancienne présidente d’Action contre la faim.
Le monde du sport se mobilise également. Jusqu’au 21 septembre, tous les matchs de l’UEFA seront précédés d’une minute de silence. « Les pensées du football européen vont vers le peuple marocain en ces temps difficiles ».
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