2022 est le 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Azerbaïdjan et la France. A l’occasion de la fête nationale d’Azerbaïdjan, le 28 mai dernier, Emmanuel Macron a « réaffirmé l’engagement intact de la France en faveur de la négociation d’un accord de paix et la normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie », en précisant : « L’instauration d’un climat de confiance est essentielle pour bâtir la paix à l’échelle de la région »
Un souhait que déclare partager l’Azerbaïdjan, et qui constitue le chantier prioritaire du gouvernement du Président Ilham Aliyev.
La guerre de 44 jours, en mettant fin à une occupation de 28 ans, a rétabli une une situation politique conforme au droit international, et jeté les bases d’un nouveau départ pour une relation saine et harmonieuse entre l’Azerbaïdjan et son voisin.
La libération de Choucha en est précisément le symbole. Elle marque non seulement la fin du conflit, mais aussi la volonté de l’Azerbaïdjan d’établir une paix durable dans la région, et une coopération profitable à l’ensemble du Caucase.
Choucha fut, depuis sa création en 1752 par Panah Ali Khan, il y a exactement 270 ans, la capitale intellectuelle et artistique de l’Azerbaïdjan, et son rayonnement a largement dépassé les frontières. Ce fut un lieu de création et d’échanges, qui impressionnait les visiteurs venus du monde entier.
Elle peut désormais le redevenir, après presque trente années de destruction et de sommeil, où la ville, transformée en lieu de villégiature pour les généraux arméniens, perdit ses musées, ses écoles, ses lieux de culture. Mais pour les autorités azerbaïdjanaises, il est maintenant temps de tourner la page. Le passé est le passé, et Choucha regarde résolument vers son avenir : elle se veut un havre de paix, de dialogue, de coexistence harmonieuse entre les peuples, où s’expriment, de manière vivante, les valeurs universelles d’humanisme et de fraternité.
C’est la raison pour laquelle, sa libération n’a été accompagnée d’aucun défilé ou manifestation militaire, mais par des conférences sur la paix, la culture, la coopération, et la nécessaire réconciliation avec son proche voisin, la République d’Arménie. Ainsi que le rappelle Tural Ganjaliyev, député du Karabakh « Les citoyens azerbaÏdjanais d’origine arménienne ont toujours été considérés comme des citoyens à part entière, comme tous les azerbaïdjanais, quelles que soient leur origine, leur culture, leur religion. »
Il n’y a donc aucune raison pour que des relations fructueuses s’établissent entre les deux pays. Sauf que les nationalistes arméniens, et notamment ceux qui vivent paisiblement au sein de la diaspora, loin des réalités du terrain, ne l’entendent pas de cette oreille.
Jeudi 16 juin, la projection d’un film sur le Karabakh, réalisé par une équipe de la chaîne française Ere TV, a été perturbée par une poignée d’extrémistes. La paix ne peut se faire qu’à deux. Les azerbaïdjanais, en tous cas, s’y déclarent prêts.
_______________________________________