LES PÉRÉGRINATIONS DE L’ASSOCIATION « LE GRAND MAGHREB » DANS LA FRANCE DES ASSOCIATIONS

L’Association « Le Grand Maghreb », association apolItique et areligieuse mène de nombreuses actions de solidarité en France et à l’étranger.

Ses actions se font au bénéfice des plus démunis et notamment en faveur de l’enfance en situation de précarité. Elle noue des partenariats avec d’autres associations à travers à l’étranger et en France (Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Metz, Nord, Alsace) et en région Ile-de-France.

Nos rencontres avec nos partenaires associatifs ont permis d’échanger avec de très nombreux acteurs locaux investis dans des domaines philanthropiques divers.

La crise du covid et ses effets redoutables sur la précarisation d’une population fragilisée a contribué à créer de nouvelles coopérations solidaires. L’Association Le Grand Maghreb peut témoigner de très nombreuses initiatives solidaires ayant permis de rencontrer des femmes et des hommes de grande qualité, des anonymes consacrant leur temps et leur énergie à aider les personnes en difficultés. La diversité du monde associatif français est une richesse républicaine précieuse, une véritable armature solidaire faisant vivre les valeurs de la République.

Nos dialogues ont assez rapidement porté sur le climat politico-médiatique en France qui est devenu délétère, voire violent. Une inquiétude de cette France solidaire se fait jour, avec une certaine gravité.

De l’investissement solidaire au désarroi du citoyen

Il est a priori surprenant que toute une composante de la nation, appelons-les, les descendants d’immigrés, soient pris pour cible par des « médias » et des « politiques » pour les accuser de tous les maux en France.

Mais est-ce véritablement surprenant ? En périodes de multi-crises, des victimes expiatoires sont nécessairement désignées. L’Histoire est constituée de cycles qui ne font que se répéter, une maladie cognitive bien connue consiste à désigner des coupables, des boucs émissaires, des victimes expiatoires. On leur attribue, une religion, une appellation, une altérité coupable. 

Or qui sont-ils ces invisibles de la République qui dans leur très grande majorité ne demandent rien, ne revendiquent rien, si ce n’est à vivre leur citoyenneté paisiblement. Ils contribuent à la richesse de la France sans rien réclamer. 

Et pourtant ils sont désignés coupables avec la contribution coupable de groupes médiatiques au service d’une cause nauséabonde. Ces mêmes groupes, si la catastrophe devait se reproduire, en paieront le prix chèrement, soyez en assurés…il suffit de lire les pages sombres de notre Histoire.  

Le nouveau malaise des acteurs locaux et associatifs victimes de dissonance cognitive  

Ces acteurs, ces citoyens, ces descendants d’immigrés subissent des émotions contradictoires, des conflits internes. Ils présentent à la fois un dénominateur commun (descendants d’immigrés et pour certains de plus de générations, forte réussite sociale etc..) tout en présentant une dissonance cognitive. 

Ils sont les acteurs de la nation dans la vie de tous les jours, mais sont visés par une frange extrémiste du champ politique qui bénéfice de complicités médiatiques qui sont sans vergogne. Ce sont les nouveaux damnés de la France.  

Les groupes associatifs, auteurs inconscients de la caverne aux voleurs

L’Association Le Grand Maghreb a pu assister à pléthore de tentatives d’associations qui ont voulou se regrouper et se structurer pour plus d’efficacité. Ces différentes expériences dont un très grand nombre ont échoué est l’illustration parfaite de l’expérience de la caverne aux voleurs, mise en exergue par Muzaref Sherif (1). Faute de dénominateur commun explicite, les tensions à l’intérieur des groupes et entre les groupes ont créé de telles tensions, que ces expériences se sont achevées dans un sentiment échec d’amertume. Le dépassement des fonctions et des missions n’ont pu se poursuivre.  

De la complainte passive à la citoyenneté inclusive  

Ce désarroi n’est le reflet d’un mouvement bien observé : l’absence d’un dénominateur commun, explicité et partagé entre les membres d’un même groupe et entre les groupes. Il se traduit par une finalité oublié et l’absence de participation dans la vie politique. 

Pour sortir de cette torpeur paralysante, pour s’extirper de ce conflit interne, prenez conscience de votre force citoyenne, vous êtes le peuple qui s’exprime par les élections par le vote de nos représentants. Notre France est une formidable démocratie certes souvent décriée par ses excès d’autoritarismes mais foncièrement républicaine.

Mobilisez-vous organiser des groupes de parole, dépassez le simple cercle des solidarités, créer des groupes de discussions, diffuser la culture du vote citoyen, sensibiliser votre public à l‘impérieuse nécessité de s’inscrire sur les listes électorales, votez. Et comme par hasard, les politiques au sens noble du terme, vous considèreront à votre juste valeur, à votre grande valeur, en tant qu’électeur tout simplement.

Nous sommes dans une période charnière où l’autocensure du vote est un luxe qui impactera les générations futures. Votre passivité citoyenne coûtera très chère à vos enfants, qui paieront le prix fort d’une France radicalisée.   

Aux enfants de la patrie, descendants d’immigrés, soyez fiers d’être français, soyez fiers de vos origines, en hommage à vos parents, pour l’avenir de vos enfants, soyez des citoyens actifs, soyez acteurs de votre destin : inscrivez-vous sur les listes électorales, votez !          

Par Brahim Mabrouki
Président de l’Association Le Grand Maghreb

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(1) Muzaref Sherif (1906-1988) est un psychologue américain d’origine turque. Il est connu pour son travail dans le domaine de la psychologie sociale, notamment pour ses expériences de la « caverne des voleurs » sur les relations intergroupes.

Voici son expérience :

Muzaref engage 22 enfants qui ne se connaissant pas.
Il les répartit en deux groupes qui ignorent l’existence l’un de l’autre.
L’expérience s’étale sur 3 étapes d’une semaine dans le but de créer, d’amplifier puis de résoudre des conflits. 

PREMIÈRE SEMAINE : créer la compétition
Chaque groupe arrive séparément à « la Caverne des Voleurs ». Les chercheurs animent le camp. Les enfants font connaissance sereinement. Chaque groupe développe ses propres règles : identité précise, structure claire et un meneur. 

DEUXIÈME SEMAINE : amplifier les conflits
Les animateurs annoncent aux uns l’existence des autres, organisent des épreuves sportives, créent un « conseil de juges » (les chercheurs). Le décompte des points est manipulé pour favoriser la victoire des plus mauvais aux compétitions. Les groupes se toisent, la tension monte : chaque événement sportif devient le théâtre de violentes bagarres, même les trophées volés. La tension est à son comble. 

TROISIÈME SEMAINE : apaiser les tensions
Les chercheurs imaginent des problèmes touchant à la survie commune des deux groupes ennemis (coupure d’eau générale – panne du camion de ravitaillement) : plus d’eau à boire. Devant le danger, les jeunes acceptent de coopérer à la recherche de solutions. Les rivalités s’aplanissent. Leur action est couronnée de succès. La réconciliation ramène la paix.

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