CARNET DE VOYAGE

des représentants de la diaspora azerbaïdjanaise à Choucha le 27 juillet 2021

par Zaur N. SadigBayli

Zaur Sadig-Bayli, azerbaïdjanais né en Arménie, dont il fut expulsé avec sa famille en 1987 (lire son témoignage), rêvait de visiter les territoires du Karabakh revenus dans le giron azerbaïdjanais. Il raconte ici un voyage à la recherche du temps perdu.

Projet d’une visite sur les territoires libérés et à Choucha

L’idée de visiter les territoires libérés et la ville de Choucha a germé dans la tête de chacun d’entre nous dès la fin de la guerre patriotique de libération de 44 jours. Notre projet fut ajourné en raison de la disparition tragique des deux journalistes azerbaïdjanais, emportés par l’explosion d’une mine à Kalbajar.

Cependant idée continua à faire son chemin et le Comité de diaspora décida d’organiser la visite en associant tous nos compatriotes qui se trouvaient à ce moment en Azerbaïdjan. Finalement, 72 d’entre nous ont donc pu bénéficier de cette occasion unique et nous en sommes très heureux.

Les préparatifs du voyage

La préparation

Encore fallait-t-il tout organiser : prendre le contact avec chacun d’entre nous, planifier le dépistage préventif de Covid-19, régler toutes les modalités du voyage.

C’est donc avec la peur au ventre que chacun d’entre nous a passé son test PCR. J’ai une pensée particulière pour ceux de nos compatriotes qui n’ont pas pu partir en raison d’un test positif.

Puis la veille du voyage nous avons été reçus par le Président du Comité, qui nous expliqua longuement le programme, les consignes de sécurité et répondit à nos nombreuses questions. Bien entendu la discrétion était de rigueur. De même il n’était pas possible de prendre avec nous nos proches, nos enfants. Nous nous rendons tous compte qu’il ne s’agit pas d’un simple voyage de tourisme…

Les agents du comité ont effectué un travail remarquable. Toujours disponibles, nous adressant sans cesse des rappels, histoire de ne rien oublier…

Le départ

Disons-le, la nuit du départ fut une nuit blanche Il fallut s’atteler aux derniers préparatifs,s’organiser pour la garde des enfants… et puis, nos pensées se bousculaient tellement dans nos têtes que nous n’aurions pu trouver le sommeil.

Et pour cause : trop peu d’entre nous ont vu les territoires libérés, presque personne n’a jamais mis les pieds à Choucha. Comme la quasi-majorité des Azerbaïdjanais, d’ailleurs.

Le week-end précédent le départ, j’avais une réunion de famille et une visite dans la famille d’un ami proche. Deux fois j’ai posé la même question à table : « Qui est allé au Karabakh, à Choucha ? » Seules deux personnes, le plus âgés ont répondu « moi ». C’était il y a très longtemps…

C’est pourquoi au petit matin du 27 juillet nous étions tous comme sur un nuage, surtout ceux qui y allaient pour la première fois de leurs vies.

Nous partons donc à l’aube, avant la levée du soleil en convoi exceptionnel en plusieurs bus de taille moyenne. La police de la route nous escortera jusqu’à Choucha.

On nous rappelle pour la dernière fois que des contrôles d’identité très strictes vont avoir lieu, ainsi que des consignes de sécurité. Chacun d’entre nous est conscient que nous ne pouvons pas partager nos positions, ni faire des posts jusqu’à ce qu’on arrive à destination, ni naturellement photographier nos militaires et toutes les points sensibles de notre parcours.

Zafar yolu – la route de la victoire

Zaur et la photographe Maya Baghirova

Notre convoi quitte donc Bakou par les routes désertes, dans une ville qui commence à peine de se réveiller. Tous les travailleurs du petit matin remarquent notre convoi et nous font des appels lumineux ou des signes de la main. Nous tentons bien sûr de prendre quelques photos du convoi depuis notre bus, puis une discussion sur l’itinéraire à prendre s’engage.

Le navigateur GPS affiche 274 km jusqu’à Choucha et Wikipedia, qui n’a pas été mise à jour., affiche toujours un commentaire pro-arménien Choucha que l’encyclopédie collaborative ose encore d’appeler par le nom arménien est toujours aux mains des Arméniens… dans leurs rêves bien sûr !

Nous voulons naturellement passer par Zafar yolu, la route de la victoire. Celle-là même qui longe le parcours de nos forces armées, qui passe à travers ce que furent les lignes ennemies de l’occupant.

Nous nous arrêtons périodiquement sur les aires de repos. Les pompistes ayant appris le but de notre voyage nous saluent très enthousiastes. Personne ne veut s’y attarder, le temps de passer au petit coin vite fait et en avant toute… Nous avons la hâte de parvenir au plus tôt au Karabakh et à Choucha.

Nous passons Imishli… au fur et à mesure qu’on avance le paysage devient de plus en plus rude, c’est la campagne Azerbaïdjanaise profonde. Nous observons des cultures et des pâturages. Enfin nous pénétrons dans le rayon[1] de Fuzouli. Nous avons conscience que ce sont les derniers villes et villages frontaliers à l’ancienne ligne de cessez-le-feu de 1994.

Puis les zones peuplées disparaissent, c’est l’aire de la zone militaire. Nous passons les premiers barrages militaires de nos forces armées et des contrôles d’identité ont lieu. Gare à ceux qui ont omis de prendre leurs papiers avec eux. Enfin une pancarte nous annonce que nous avons pénétré dans la zone des territoires libérées.

Des fortifications de l’occupant à perte de vue

Le Karabakh en ruines Photo © Maya Baghirova

Nous pénétrons donc dans l’ancienne zone de démarcation des forces occupantes arméniennes et de nos forces armées.

La première chose qui frappe nos yeux : il n’y a pas un seul bâtiment. Seulement des postes de tir protégés (bunkers) arméniens à moitié ou complétement détruits. La deuxième – des barbelés à perte de vue, pendant plusieurs kilomètres.

Nous nous rendons compte du fait que nous avançons à l’intérieur du couloir de perçage – celui par lequel nos forces armées ont percé les lignes de défense des forces occupantes de l’ennemi.

Rares sont les bâtisses qui sont encore debout. Toutes, sans exception ont été détruites ou fortement endommagées.

La ville de Fuzouli en ruines

Aéroport de Fuzouli en construction

Nous réalisons que nous sommes désormais à l’intérieur de la ville de Fuzouli, le centre administratif de rayon homonyme. À notre grande surprise nous constatons que la ville est complètement détruite. Certes l’image est un peu moins frappante qu’à Aghdam, où la plaine laisse apparaitre les destructions à perte de vue mais le constat est sans appel : pas une seule maison debout. La ville a été rendue inhabitable.

On voit partout de la terre brûlée, signe des combats acharnés de l’automne dernier.

Et puis les seuls deux signes encourageants : une station de distribution d’électricité au milieu de nulle part et un aéroport qui est en train d’être construit.

Nous voyons clairement à l’horizon les montagnes du Karabakh. Nous commençons notre montée par la route qui serpente par endroits. Une route qui est déjà en train d’être (re)construite en même temps que toutes les infrastructures. Je pense au travail acharné de toutes les corps d’état azerbaïdjanais qui y travaillent jour et nuit.

Les territoires occupés pillés et laissés à l’abandon

Désormais à l’intérieur même des territoires libérés, au cœur du Karabakh nous apercevons quelques villas de standing que les Arméniens se sont construites, dont certaines en très bon état. Un luxe qui contraste avec le sentiment de désolation général frappe notre regard. En près de 30 ans d’occupation l’envahisseur arménien n’a pratiquement RIEN fait pour aménager les territoires conquis.

Destructions à Choucha, avec les photos d’avant l’occupation

La propagande arménienne sur le Karabakh avec sa prononciation qui casse les oreilles, comme sur celle qu’on ne va pas non plus citer ici ce sont les seuls vestiges de la pleurnicherie éternelle des Arméniens. La soi-disant terre qu’ils voulaient se réunir avec l’autre « mère-patrie » a été tout simplement abandonnée.

Le premier ministre arménien Nikol Pashiniyan a pointé cette incohérence quand il a tenté de se justifier après la libération de Choucha. Eh oui en effet pourquoi en 30 ans la ville est restée dans le même état, alors même que le discours officiel des Arméniens et leurs acolytes était tout contraire ? Où était donc passé cet « état » de facto ?

La réponse est très simple : il n’y a jamais eu ici aucun autre état que l’Etat Azerbaïdjanais pour donner du temps au temps afin d’éviter la guerre et régler la question pacifiquement ! Face à nous ne s’est dressée qu’une bande des criminels qui n’ont fait que de piller nos terres, nos ressources, notre patrimoine archéologique, culturel et autre, empoisonner nos rivières et nos terres, planter des cultures illicites de pavot, etc.

Choucha

Les membres de la diaspora découvrent Choucha

Même si le navigateur nous indique que nous sommes tout près du but, les montagnes nous empêchent de voir Choucha. Puis au détour d’un lacet nous apercevons enfin la ville qui domine les paysages sur sa fière falaise. Nos appareils photos immortalisent ces quelques secondes dès que notre angle nous donne l’opportunité d’une prise de vue.

La ville est encore loin et la route est bouillonnante des travaux en cours. Nous passons encore quelques montées et descentes jusqu’au poste des forces de paix russes – seule signe de leur présence qu’on ait pu voir. Les Arméniens sont en effet, obligés d’emprunter cette route pour se rendre dans les terres basses.

Nous apercevons donc l’entrée de la ville –par la forteresse ornée de l’inscription « Şuşa » en azerbaïdjanais au-dessous. Nous sommes donc bien arrivés. Plus que quelques minutes jusqu’à l’hôtel « Qarabag » – notre point d’arrivée.

La ville est généralement bien conservée, hormis quelques quartiers – théâtre des combats de corps à corps lors de la prise d’assaut de la ville par nos forces spéciales. Des nombreux travaux de restauration sont donc en cours.

La ville dispose d’ores et déjà d’un poste de police, d’une caserne des pompiers, ainsi que de toutes les infrastructures de viabilité et d’approvisionnement, comme une boulangerie municipale, des magasins etc.

Nous sommes accueillis à notre descente des bus par les membres de l’administration locale et des travailleurs de la ville, ainsi que par des nombreux journalistes.

Spontanément certains d’entre nous se précipitent sur les journalistes pour déverser les premières choses qui leurs passent par le cœur. D’autres plus réservés restent muets d’émotion. Moi aussi, je cherche une chaîne des informations et un coin tranquille pour pouvoir m’exprimer. Les émotions nous submergent tous. Certains ne peuvent retenir leurs larmes.

Je me rappelle les images du Général de Gaule le 25 aout 1944 à Paris et ses mots forts : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris Martyrisé ! Mais Paris libéré !» et je me rends compte qu’il est de même pour nous tous pour ce qui est de Choucha et du Karabakh ! Eh oui mes Amis « Choucha outragée ! Choucha brisée ! Choucha Martyrisée ! Mais Choucha libérée !»

Déjeuner dans la ville libérée

La source Bulaq

Comme promis la veille par le Président du Comité de Diaspora un déjeuner dans la Choucha libérée nous attend. C’est le restaurent « Khari Bulbul » qui nous ouvre ses portes.

Il ne faut pas longtemps à chacun d’entre nous pour réaliser que le pain que nous allons manger a été pétri et surtout cuit à Choucha, – c’est le pain de Choucha. De même l’eau servi est celle de la source amené en ville en 1889 grâce au financement de poétesse Khurshudbanu Natavan.

Après près de dix heures de route nous profitons d’un repas traditionnel azerbaïdjanais avec kebab et plove suivi du thé servi dans les verres armoudy (poires). Lors de ce repas, chacun, au moins une fois dira à son voisin de table – « enfin, nous y sommes ».

Cérémonie des drapeaux – signe de notre unité

Cérémonie des drapeaux

Après le repas nous nous dirigeons vers le square dit de Khari bülbül. Là-bas sur les escaliers nos compatriotes venus des pays différents brandissent les drapeaux de leurs pays de résidence avec les drapeaux d’Azerbaïdjan. Des nombreux journalistes nous prennent en photo et filment la scène qui culmine à plusieurs reprises par ce slogan cher à nous tous : « Karabakh c’est l’Azerbaïdjan ».

J’ai l’honneur de passer en direct sur AzTV – télévision nationale Azerbaïdjanaise. Je commence par cette phrase que notre Président nous a dit l’an dernier : « Nous, notre génération, sommes heureux car nous avons vu la libération de nos terres ». Je partage mes souvenirs d’enfance de Geytcha et Zangezour des provinces d’Azerbaïdjan de l’Ouest, et ceux de ce voyage, ces images vues de mes propres yeux : des kilomètres des barbelés, des destructions, le travail acharné de tous les corps d’état azerbaïdjanais. Bref, un sentiment de fierté d’appartenir à la Nation qui a su vaincre l’occupant et libérer nos terres !

Nous partons ensuite visiter les divers points d’intérêts de la ville.

Visite des points d’intérêt de la ville

Maison de Natavan détruite

Nous partons visiter les divers sites de la ville : le palais de Khan, la maison de Natavan, à côté de laquelle la déclaration de Choucha a été signée, le parvis de pouvoir exécutif de la ville avec les statues de bronze volées par les Arméniens puis récupérés par les Azerbaïdjanais, l’entrée de la forteresse de Choucha, le source de Natavan, la mosquée de Yukhari Govharagha.

Nombreux sont ceux d’entre nous qui devant la maison de Khan en ruines et celle de Natavan, devant nos sculptures en bronze criblées des balles expriment leur désarroi. J’ai eu moi-même l’occasion de partager ce sentiment sur la chaine de CBC en russe.

En passant par la source de Natavan, je cherche un moyen de puiser de l’eau. En effet, j’ai promis à mes proches d’amener l’eau de Choucha pour partager un thé ensemble.

Nous avons également aperçu un supermarché Bolmart, la filiale de Choucha. Chacun d’entre nous y est entré pour acheter quelque chose, dans le simple but d’obtenir un ticket de caisse avec l’inscription « filiale de Choucha ».

En longeant les rues de Choucha nous discutons avec nos militaires de garnison, avec les ouvriers qui sont en train d’effectuer les travaux de remise en état de la ville, et surtout avec les enfants dont les parents sont en poste en ville.

Dans la mosquée Yukhari Govkharagha – Photo ©Maya Baghirove

Oui, Choucha est en train de revivre. Il y aura bientôt de nouveau une école et puis la vie reprendra son cours normal. Il n’est pas loin le jour où on célèbrera un premier mariage en ville et puis une première naissance d’un petit shushinois.

La visite de la mosquée de Yukhari Govkharagha a été pour chacun d’entre nous, un moment particulier. Peu importe les croyances de chacun, peu importe la confession aussi, chacun a ressenti comme une obligation sacrée de se déchausser et de pénétrer dans la mosquée pour la voir de l’intérieur. Les croyants ont prié, ceux qui maîtrisent le Mougam ont chanté un air.

Ce que m’a frappé le plus est que nos compatriotes de confession israélite ont fait de même. L’Azerbaïdjan est aussi leur patrie.

Visite de Jidir Düzü – la plaine de Jidir.

L’heure tourne et nous avons un peu de retard sur notre programme.

Nous partons donc à Jidir Duzu – la plaine de Jidir, qui surplombe les environs. Le paysage est magnifique. En fait il faut être là-bas pour sentir clairement que nous sommes en altitude. Les rafales de vent qui viennent de toutes les côtes sont moyennement forts. Certains prennent des photos en descendant le plus bas possible de la falaise.

Là nous envoyons ensemble un message au Monde en déployant un drapeau Azerbaïdjanais géant. Puis nous chantons ensemble l’hymne national Azerbaïdjanais. La scène est filmée par un drone spécial et par de nombreux journalistes sur place.

Certains d’entre nous rendent visite à nos soldats sur le poste avancé. De là nous observons Khankendi à travers nos jumelles.

Une idée me vient en tête : revenir à Jidir Duzu avec mes compatriotes, déjeuner avec nos soldats dans leurs blindés, y dormir à la belle étoile, danser ensemble Yalli – notre danse traditionnelle millénaire sur cette même plaine.

Départ de Choucha

Il est près de 21h00 quand nous quittons Choucha. Fatigués après une journée très chargée mais tous contents et heureux. Nous sommes conscients que sommes dans une zone protégée, dans laquelle, sécurité oblige, le réseau ne fonctionne pas.

Ceux qui veulent prévenir leurs familles sur l’arrivée tardive ont une possibilité de le faire.

Nous savons qu’une route de nuit difficile nous attend.

En partant chacun d’entre nous a pris quelque chose de Choucha. Pour ma part j’ai pris de la terre libérée et de l’eau pour le thé.

Nous avons tous conscience que cette terre est celle de nos ancêtres, qu’elle nous appartient, et que plus jamais aucun envahisseur ne nous la prendra !

Comme l’a dit à juste titre notre Président en exercice Ilham Aliyev : « Nous y sommes parvenus de toutes nos forces avec un poing de fer ».

En conclusion

Sur la route de retour nos compatriotes ont beaucoup échangé et débattu. Sur le Karabakh, sur l’avenir, sur la paix possible ou non avec les Arméniens, mais aussi sur les sujets internes. Beaucoup de nos compatriotes qui vivent à l’étranger regrettent que les bons choses de là-bas ne soient pas (encore) arrivées ici.

Photo © Maya Baghirova

J’ai écouté attentivement tous les avis en les confrontant avec mes points de vue. Je livre ici mes pensées en réponses à ce que j’ai entendu.

Sur le Karabakh, je crois que nous sommes tous d’accord : l’Azerbaïdjan a créé une nouvelle réalité politique et le monde doit désormais compter avec nous. Il n’y a plus ni de la ligne de cessez-le feu, ni de question de statut, ni rien de ce que les dashnaks arméniens et leurs acolytes voudraient obtenir.

L’autre enseignement est celui de la paralysie de l’ONU. En fait, maintenant tout pays confronté au même problème que le nôtre (avec les résolutions de l’ONU transgressés par l’une des parties) devra faire la même chose que nous : se charger lui-même de faire exécuter cette (ces) décision(s).

Restent naturellement les questions de la responsabilité des Arméniens et de l’Arménie pour toutes les crimes commis et les réparations pour les destructions commises contre notre pays et nos concitoyens.

L’avenir montrera si l’Arménie est capable de tirer les bonnes leçons de passé, si les politiciens arméniens sont capables fournir des efforts pour désintoxiquer la société arménienne de la xénophobie et des prétentions territoriales envers tous les voisins.

Par définition la paix est toujours possible entre les nations et après la guerre vient toujours le temps de la paix. Mais pour parvenir à une paix durable il reste encore beaucoup de travail à faire. Comme je l’ai souvent dit, nombreux sont les Arméniens réalistes, qui comprennent l’échec des politiques menées par leurs pays depuis plus de trois décennies.

Malheureusement les extrêmes sont également nombreux et c’est la peur qui fait que personne n’ose en Arménie défier les dashnaks.

Les revendications territoriales et la guerre non déclarée de l’Arménie contre notre pays dès 1988, l’agression arménienne dès 1991 et l’occupation d’une partie de notre territoire dès 1992 ont ralenti le développement de notre pays d’au moins de 15 ans. Aujourd’hui avec la reconstruction des territoires libérés la tâche est immense.

Ça prendra du temps et des efforts. Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous d’y mettre du sien. La communauté internationale devra également y participer, financièrement bien sûr !

Les figurines de Jidir Duzu – Photo © Maya Baghirova

A terme une partie de nos compatriotes, anciennes personnes intérieurement déplacées, devront revenir vivre sur les territoires libérés, au Karabakh, comme à Choucha et autour. Nous devrons également intégrer nos concitoyens d’origine arménienne qui voudront rester vivre en Azerbaïdjan et voudront bien respecter la Constitution et les lois de la République. Les séparatistes, eux, devront quitter le territoire Azerbaïdjanais !

L’Azerbaïdjan ira donc de l’avant et prendra toutes les bonnes expériences de toutes les pays développés. Avec le temps nous donnerons au monde une modèle exemplaire de société !

La mentalité et la conscience de tous nos concitoyens, notre conscience collective devra changer également. Si quelque chose nous déplaît ou ne change pas c’est à cause de nous, de notre attitude. Inutile donc de comparer tout le temps notre société à celles d’ailleurs. Nous devons commencer le changement par nous-mêmes avant de l’imposer aux autres ! Pensons-y !

Mais pour l’heure pour y parvenir, soyons unis mes Amis, car la lutte continue, ensemble !

Bakou, le 30 juillet 2021

Zaur N. SadigBayli
Historien, juriste, politologue, ancien correspondant de Xalq Qazeti en France


[1] Unité administrative territoriale équivalent à un département.

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