AURORE BERGÉ INVENTE LA SEGMENTATION DE LA HAINE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Aurore Bergé, ministre en charge de la lutte contre les discriminations, a annoncé ce mercredi 9 juillet la création d’une coalition d’une dizaine d’associations chargées de signaler les contenus haineux en ligne auprès de l’Arcom.

Ces associations auront le pouvoir de signaler res contenus haineux en ligne auprès de l’Arcom, gendarme de l’audiovisuel et du numérique..
« Elles sont déjà aidées financièrement, mais elles vont l’être encore plus pour qu’elles puissent recruter des gens qui vont être dédiés à la lutte contre la haine en ligne », a indiqué la ministre.

Au sein de ce groupe, figurent Le Crif, la Fédération des centres LGBTI+, Flag!, la Licra, M’endors pas (association luttant contre la soumission chimique et fondée par Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot), le Mouvement du Nid, Osez le féminisme, le Planning familial, Respect Zone, SOS Homophobie, SOS Racisme et Addam.

Cette décision pose en réalité deux problèmes. Le premier concerne les intentions véritables d’Aurore Bergé qui ne donne pas le même poids, et c’est le moins que l’on puisse dire, à l’antisémitisme et à l’islamophobie, laquelle est pourtant tout aussi présente et mortifère que la première.
Concernant la situation au Proche Orient, elle a qualifié l’attaque du 7 octobre contre Israël de « pire pogrom de notre siècle », mais n’a soufflé mot des 60 000 victimes civiles de Gaza. Elle a également affirmé « Je refuse que l’Etat soutienne financièrement des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s’est passé (le 7 octobre) ». En d’autres termes, celles qui font, ont fait ou feront un lien entre l’attaque du 7 octobre et l’occupation israélienne de la Palestine ou les bombardements systématiques de la Cisjordanie, seront privées de subvention.

On ne doit donc pas s’étonner que la ministre ait proposé comme « organisation de confiance » le CRIF, pourtant considéré à juste titre comme le porte-voix du gouvernement israélien, et dont la légitimité est fortement contestée par les associations juives qui ont refusé d’adhérer à cette institution pour cette raison.

Et c’est précisément ici que se situe le second problème que pose l’initiative de la ministre en charge de la lutte contre les discriminations : le choix des associations.
SOS racisme, par exemple, a été accusée par l’un de ses fondateurs, Serge Malik, de surreprésenter les membres de l’Union des Étudiants Juifs de France, dont elle est issue, par rapport aux membres « beurs », et donc de privilégier l’antisémitisme par rapport au racisme anti-musulman. Par ailleurs SOS racisme a été impliquée dans plusieurs affaires judiciaires mettant en cause certains de ses dirigeants, sans que cela ne soulève les interrogations de la ministre.
Par ailleurs, l’association choisie pour la lutte spécifique contre l’islamophobie est ADDAM, une structure issue du FORIF et créée à l’initiative de Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, après qu’il a prononcé la dissolution du CCIF. Il s’agissait tout simplement de faire en sorte que la lutte contre les actes anti-musulmans ne se transforme pas en contestation de la politique gouvernementale à l’égard des musulmans et des immigrés.

Dans ces conditions, il est clair que le gouvernement pratique une espèce de segmentation de la lutte contre la haine dans les réseaux sociaux, en marginalisant la haine anti-musulmane qui sévit pourtant au quotidien et a tué à plusieurs reprises. À aucun moment d’ailleurs, le mot « islamophobie » n’est écrit ou prononcé. En censurant ce mot, la ministre se place délibérément dans le camp de ceux qui espèrent, en occultant le terme, faire disparaître l’existence même du mal qu’il désigne.

Après le rapport quasiment vide de contenu sur les frères musulmans, et sa surexploitation médiatique opérée par Bruno Retailleau, après les réunions guignolesques des « conseils de défense », les attaques contre les établissements d’enseignement musulmans, contre les maisons d’éditions musulmanes, l’hystérie anti-islam du gouvernement se poursuit. Ainsi que le titrait il y a quelques jours le journal La Croix : « Le gouvernement semble avoir fait le choix délibéré de faire le tri parmi les composantes de l’islam de France ». Nous qui pensions que le principe de laïcité interdisait à l’État de se mêler de religion…

Ah mais c’est vrai, il ne s’agit pas de religion, mais de sûreté de l’État, puisque les musulmans français sont, par essence, soit « entristes » s’ils essaient de s’intégrer, soit « séparatistes » s’ils restent dans leur coin. Et ces imbéciles qui continuent à se référer aux Lumières alors que ce sont eux qui les éteignent l’une après l’autre… quelle tristesse.

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