POURQUOI LES DISCRIMINATIONS DONT SONT VICTIMES LES FRANÇAIS DE CONFESSION MUSULMANE SONT DEUX FOIS RESPONSABLES DES ÉMEUTES EN FRANCE

Une mort qui en rappelle d’autres

La mort de Nahel en a rappelé d’autres. En avril, deux hommes ont été abattus sur le Pont-Neuf à Paris, en juin. Dans le 18ème arrondissement, une jeune passagère a été touchée à la tête après le refus d’obtempérer du conducteur. En 2022, 13 personnes ont été tuées par la police lors de contrôles routiers. C’est six fois plus que l’année précédente. 

Ces tirs ont souvent pour origine des « refus d’obtempérer »  qui ont connu une croissance exponentielle après la mise en place du permis à points. Mais cette hausse  n’explique pas totalement celle, brutale, du nombre de tirs policiers sur des véhicules observée en 2017.

Les chercheurs en criminologie mettent en avant l’entrée en vigueur, en 2017, de la loi relative à la sécurité publique qui ne soumet plus les tirs à la légitime défense, et à une riposte « simultanée et proportionnée » à une attaque « actuelle et réelle », mais permet au policier de faire usage de son arme s’il juge qu’un automobiliste est susceptible de mettre en danger l’intégrité physique ou la vie d’autrui. En 2017, le nombre de tirs policiers est ainsi passé de 137 à 202. Le souci est que le texte manque de clarté, et utilise des expressions qui laissent une marge décisive à la simple appréciation du policier. Du coup, certains ont pu, à tort, se croire détenteur d’une sorte de « permis de tuer ».

Ce qui pose un réel problème, c’est que, en l’absence de contrôle vidéo, puisque le ministre de l’interieur a refusé le principe des caméras portées par les policiers, seule la version de ceux-ci est prise en considération. Pourtant, dans une affaire récente où un automobiliste, qui a survécu à ses blessures, a été condamné pour outrage, une enquête est en cours contre les policiers, alors en civil et sans marque d’identification. Dans cette affaire, l’IGPN, la « police des police » est également mise en cause. En effet, les enquêtes à propos de « bavures policières » sont confiées à d’autres policiers, ce qui peut mettre en doute leur impartialité.

Les raisons de la colère

Pourtant, tout cela n’est qu’une partie du problème. En effet, la majorité des victimes de tirs policiers sont des personnes issues de l’immigration. Parce qu’ils sont plus enclins à la délinquance que les autres ? Cet argument souvent avancé par l’extrême-droite ne tient pas à l’analyse.. Cela est surtout dû au fait qu’ils sont contrôlés plus souvent que les autres. Et voilà où le bât blesse. Ce qui est vécu par les victimes de contrôle systématiques, comme un « harcèlement », s’ajoute à la perception que la République a abandonné ces quartiers défavorisés, où, notamment depuis la suppression par Nicolas Sarkozy de la police de proximité, le divorce est consommé entre les populations et les autorités.

Cette frustration, contenue depuis plusieurs années, s’est transformée en colère, et la maladresse de certains membres du gouvernement et de la droite française qui ont appelé à une réponse sécuritaire plus forte, a transformé cette colère en rage.

Les réactions outrées aux destructions et aux pillages, si elle sont compréhensibles, car rien ne peut excuser le vandalisme, montrent aussi que la société française n’a pas pris la mesure de la souffrance de ces populations. Par ailleurs, les discriminations à l’embauche, les discours anti-musulmans, les violences, verbales ou physiques, dont sont victimes au quotidien les jeunes musulmanes en raison, notamment de leur habillement, ont nourri ce sentiment de saturation.

L’écrivaine afro-américaine Kimberly Jones a, dans une vidéo devenue virale, parfaitement analysée ce phénomène des pillages.

L’hystérie anti-religieuse en question

La discrimination à l’égard des musulmans a également une autre conséquence inattendue : En essayant de s’immiscer dans le contenu des prêches, en abusant des contrôles de établissements d’enseignement musulmans, en fermant des écoles, le ministère de l’intérieur tente de limiter l’influence de la religion sur les jeunes musulmans.

Résultat, les jeunes se voient privés de ces valeurs humanistes fortes que professe l’islam. Et notamment de l’interdiction du vol. Le vol est en effet l’un des péchés majeurs en l’islam. Un musulman ne peut, sous peine de grave châtiment, s’emparer de la propriété d’autrui. Pendant des siècles, dans certains pays, on a même coupé la main des voleurs, même s’il s’agit là d’une interprétation tout à fait erronée du texte coranique, volontaire ou non (1). En tous cas, cela montre la défense absolue du vol en islam.

C’est au contraire en aidant les jeunes à suivre les préceptes coraniques, évidemment professés par des enseignants compétents, et c’est encore là un grand chantier à entamer, qu’ils seront imprégnés d’une moralité qui contribuera à une parfaite intégration au sein de la société. Tous ceux qui emploient ou collaborent avec des musulmans pratiquants savent combien ils sont droits, fiables et respectueux.

En France, la dérive de la laïcité avec l’anticléricalisme et le rejet de la spiritualité contribue à la perte de valeur, et la désorientation de notre jeunesse. Ceux, qui comme moi, ou Jean-Michel Jarre, Serge Lama, et bien d’autres, ont fréquenté le Lycée Michelet à Vanves, se souviennent de la chapelle, et des aumôneries qui étaient largement fréquentées. Aucun heurt entre les élèves n’existait eu égard à leur religion. Les carnets de correspondance s’ouvraient sur des pages parlant de morale, de respect des autres, des enseignants, de la nation. Aujourd’hui, la chapelle est désacralisée, transformée en médiathèque, les aumôneries ont disparu, et les carnet de correspondance s’ouvrent sur un discours sur la laïcité.

Même si les destructions, les pillages, sont intolérables, contraire àl ‘islam, reconnaissons-le, nous sommes, nous les adultes, sans doute encore plus coupables qu’eux.

1. https://oumma.com/couper-la-main-du-voleur-selon-le-coran-et-en-islam-s5-v38/

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