BOUALEM SANSAL LIBÉRÉ, LA FRANCE ISLAMOPHOBE NE SAIT PLUS À QUEL « SAINT » SE VOUER

Boualem Sansal a été gracié par le président algérien ce mercredi 12 novembre.
Depuis, l’islamophobie française (de droite comme de gauche » est en « PLS » (Position latérale de sécurité) comme disent les « djeunes ».
C’est vrai qu’il était bien utile, Sansal, dans sa prison. On pouvait hurler à l’islamisme, à la dictature algérienne, au crime contre l’intelligence, puisque Sansal avait été honoré de la qualité de « Voltaire des temps modernes » par tous les contempteurs de l’Algérie, les nostalgiques de la colonisation, les apologistes du génocide gazaoui. Il va falloir trouver un autre héros. Un autre de ces collaborateurs arabes qui jouent contre leur camp, si tant est qu’il existe quelque part un « camp arabe ».

En réalité, cet ingénieur de formation, ancien haut cadre au ministère de l’Industrie, et écrivain médiocre (qui a véritablement lu ses livres ? ), n’avait jamais écrit une ligne avant ce fameux forum de Davos de 1997, où il rencontra des agents du Mossad qui en firent l’un de leurs chargés de mission, et le propulsèrent, sans doute avec le secours de quelques « plumes» maison, dans le monde de la littérature anti-musulmane et pro-sioniste. Cela lui a valu la fortune, les honneurs (ou peut-être le déshonneur), notamment avec le grand prix du roman de l’Académie française en 2015. Il devint, à l’instar de Mohammed Sifaoui, Mohammed Louizi, ou même Jean Messiha, mais sans doute avec plus de panache, car le gaillard est particulièrement intelligent, « l’idiot utile » de l’extrême droite. Il collabore avec Philippe Val, s’attire l’amitié de Zemmour et de Caroline Fourest, devient membre du comité éditorial du magazine d’extrême-droite Frontières et se rapproche du Cercle algérianiste, qui rassemble les descendants des « pieds noirs » nostalgiques de l’Algérie française. Adulé par la fachosphère, son incarcération à Alger faisait de lui un martyr idéal et donnait du grain à moudre aux partisans d’une guerre culturelle et politique contre l’Algérie.

Sansal a trouvé, dans un premier temps, refuge en Allemagne, pays qui cherche depuis la seconde guerre mondiale, à se laver l’opprobre du nazisme en se jetant dans les bras du sionisme extrémiste. Bien sûr, la fachosphère médiatique continue de s’appuyer sur lui pour tenter de trouver à sa libération, apparemment grâce à la médiation des autorités allemandes, une démonstration de la faiblesse de la France à l’égard du danger islamiste censé menacer notre pays. Mais on sent bien que le coeur n’y est plus. Même si elle peut encore servir, il semble que la cartouche Sansal ait été usée jusqu’à la dernière trace de poudre, tandis que son ami Daoud traine décidément derrière lui trop de casseroles littéraires pour devenir son substitut.

Mais gageons qu’il y aura bientôt d’autres Sansal qui viendront prendre la relève, à moins qu’un ultime sursaut de sagesse et de discernement du peuple français ne réserve à toute cette fange le même sort qui fut réservé aux écuries d’Augias.

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Jean-Michel Brun

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