La France s’enorgueillit d’avoir pour devise Liberté, Égalité, Fraternité. Ces trois valeurs sont aussi les piliers de ce à quoi chacun de nous aspire – ou devrait aspirer : la paix. Forte de ces trois généreuses idées, la France pourrait avoir la chance d’occuper, dans le monde, une place essentielle, inestimable : celle d’étendard de la paix. Elle pourrait être l’arbitre qui aplanit les tensions, propose des solutions, réconcilie les peuples.
Mais non. La fonction d’arbitre n’est peut être pas assez prestigieuse pour cette France imbue d’elle-même, qui, au lieu d’encourager les adversaires au dialogue, croit qu’elle a la capacité de trouver seule les bonnes solutions. Ses solutions, qu’elle s’arrogerait le droit d’imposer. La France n’arbitre pas, elle prend partie. Elle n’écoute pas, elle juge.
Las. Les dérisoires gesticulations de ses dirigeants ne font que la disqualifier de sa légitimité à intervenir dans les affaires du monde. Humiliée, elle s’arc-boute sur ses prétentions et finit par défendre l’indéfendable. Ainsi, refusant de renoncer au néo-colonialisme, elle perd l’Afrique. Prenant parti, dans le conflit du Caucase, pour les extrémistes arméniens, elle plonge le peuple arménien dans un conflit sans fin. En se dressant, comme un roi Salomon de pacotille, devant les deux grandes puissances mondiales, elle prolonge le calvaire de l’Ukraine. En choisissant de se placer du côté du boucher de Tel-Aviv, elle encourage le massacre d’un peuple, et le désespoir de l’autre. En s’en prenant à l’Algérie, elle contribue à la division du Maghreb, se nourrissant peut-être de l’espoir absurde d’y régner de nouveau un jour.
Disons-le à ceux qui ont quelque influence sur la marche de la France : mêlez-vous de ce qui vous regarde, car vous ne savez que souffler sur les braises. Cessez de jouer les boute-feu et foutez-nous la paix !
Jean-Michel Brun