19 OCTOBRE 2021, ON FÊTE (OU PAS) LE MAWLID

Ce 19 octobre, les musulmans, dans leur grande majorité, fêteront le Mawlid annabawi, la commémoration de la naissance du Prophète.

Seuls les tenants d’une pratique intégriste se refusent à célébrer le Mawlid, au motif qu’il n’existait pas du temps du Prophète, lequel n’avait reconnu que deux fêtes religieuses : l’Aïd el Fitr et l’Aïd el Kebir. Pour les théologiens refusant cette pratique, le Mawlid est une « innovation » et une imitation de Noël, qui célèbre la naissance de Jésus. Or bien entendu, Noël n’existait pas plus du temps de Jesus. On imagine mal un Prophète recommander que l’on fête sa naissance.

En revanche, si les 2 aïds sont bien les seules fêtes canoniques de l’Islam, rien n’empêche de célébrer d’autres événements. C’est en tout cas la position des 4 grandes écoles de l’Islam.

Les partisans de la célébration, au nombre desquels on compte l’ensemble de la tradition soufie, jugent qu’il s’agit là d’une louable occasion de rendre plus particulièrement hommage au Prophète, de méditer sur sa vie et ses enseignements, et de suivre son exemple en multipliant les actes de charité.

On fête le Mawlid le 12 de Rabia al Awal, troisième mois de l’année musulmane.

La première manifestation connue du Mawlid remonte au VIIe siècle de l’Hégire, soit au XIIIe siècle après JC. Un siècle plus tard, le géographe et voyageur Ibn Battuta, fera un récit détaillé de ces fêtes.

Bien que n’étant pas une fête religieuse proprement dite, le Mawlid représente une tradition populaire fortement ancrée dans le monde musulman. Dans la plupart des États musulmans, ce jour du Mawlid est désormais férié. Il est l’occasion de se recueillir en commun, d’organiser des concours de récitation du Coran. Les programmes de télévision lui consacrent une large place.

Dans les régions où la tradition soufie est fortement implantée, le Mawlid revêt une importance particulière. Au Sénégal par exemple, où il est appelé Gamou (nom du mois de Mouharam en Wolof), des chants en l’honneur du Prophète résonnent dans tout le pays. Ailleurs, dans les zaouïas (centres spirituels), on se rassemble, on chante, souvent toute la nuit.

Au Maghreb le jour est férié. On s’offre des cadeaux, on prépare des plats traditionnels spécialement pour l’occasion.

De toutes façons, que l’on célèbre le Mawlid ou non, il n’est pas interdit de profiter de se jour pour prendre exemple sur le Prophète et faire preuve de plus de sagesse, de piété, d’altruisme que d’ordinaire. Toute occasion est bonne pour fuir le vice et pratiquer la vertu.

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