« FOUS LE CAMP, BOUGNOULE, SI TU NE VEUX PAS BRÛLER COMME UNE MERGUEZ »

Le 23 août, Mohamed Boudjellaba, le maire de Givors, recevait une lettre manuscrite anonyme dont il était bien difficile de distinguer ce qui l’emportait, de l’ignominie ou de la bêtise. On l’aurait bien imaginée griffonnée par un adolescent stupide, mais non.


« Christiane Charnay a perdu l’élection du 28/6/2020 mais elle n’a pas perdu la guerre. Et la guerre, tu vas l’avoir Bougnoule. Maintenant tu payes la racaille pour mettre le feu aux immeubles, c’est très grave ce que tu as fait et crois moi, ça ne va pas rester sans vengeance ». « Allez fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme 1 merguez » … Tu sais comment ça fait une bombe dans une habitation, ça fait boum »


Sans oublier une petite gentillesse à l’attention de Yasmina Bouagga nouvelle maire du 1er arrondissement de Lyon, « une fatma qui est maire »

Mohamed Boudjellaba avait remporté l’élection municipale sous l’étiquette DVG-EELV, face à la maire sortante PCF, Christiane Charnay, laquelle a immédiatement apporté son soutien à son prédécesseur, qualifiant ce courrier d’ « infâme », comme son concurrent du Rassemblement national Antoine Mellies.
Ces “quatre pages de répugnances non signées » avaient également soulevé l’indignation du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, et du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, “écœuré” par des propos “insupportables”.

Mohamed Boudjellaba


C’est une habitante de Givors qui a mis la police sur la trace du corbeau. En décembre 2018, elle avait reçu un courrier de menaces, dont elle soupçonnait son voisin du dessus d’être l’auteur. Mais sa plainte avait été classée sans suite, et elle avait préféré déménager.
Intriguée par les similitudes présentes dans les deux lettres, elle décidait de se rendre nouvelle fois au commissariat. Les enquêteurs ont fini par interpeller le voisin, qui a reconnu les faits.
Un ado imbécile en manque de repères ? Non ! juste un sexagénaire. “L’expression du racisme ordinaire », selon les termes de Me Thomas Fourrey, avocat de la première plaignante.


Jugé ce vendredi 4 septembre en comparution immédiate, Patrick P., qui a également reconnu être l’auteur de lettres racistes adressées à madame Brigitte Macron et au premier ministre Jean Castex, a été condamné à un an de prison dont 6 mois ferme (substituable par le port d’un bracelet électronique) et 6 mois avec sursis, par le tribunal de Grande Instance de Lyon.

Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, lui même victime des missives de l’individu, et qui avait apporté son soutien à Mohamed Boudjellaba, s’est félicité de « la mise hors d’état de nuire de l’individu qui depuis des années sévissait en adressant impunément des messages haineux à plusieurs personnes, notamment au maire de Givors et au Recteur de la Grande Mosquée de Lyon »,
« Nous espérons que ceux qui ont tenté d’incendier les mosquées de Bron et de Lyon 2e ainsi que ceux qui ont attenté à l’honneur et la dignité du recteur de la Mosquée de Lyon (…) seront eux aussi recherchés et condamnés comme le fut celui qui avait poursuivi, de ses propos insultants, Eric Zemmour », conclut Kamel Kabtane dans un communiqué de presse.

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